La transformation de cette maison bruxelloise d’influence moderniste a donné l’occasion à l’architecte Bernard Debauche d’exprimer son talent dans le respect des caractéristiques architecturales d’origine.
« Cette maison construite dans les années 1950 est d’influence moderniste, explique l’architecte Bernard Debauche. Si l’esprit de l’époque était toujours présent, les différents habillages aménagés au fil du temps avaient quelque peu massacré les lignes pures d’origine. J’ai donc voulu repenser le bâtiment tout en préservant au maximum son identité. »
Offrant trois façades, la maison se déploie sur quatre niveaux. Tous les espaces de vie et de nuit se situent au-dessus du rez-de-chaussée qui distribue le garage, les caves, le local technique et la buanderie. Un chemin d’accès longe la façade avant et se prolonge par un escalier menant à l’entrée de la maison le long de la façade latérale, à un niveau plus haut que celui de la rue. À cette première particularité vient s’ajouter celle de la volumétrie intérieure qui comporte un vide sur deux étages, cerné par un escalier et des passages en mezzanine donnant accès aux espaces de l’étage supérieur.
Pour gagner de la surface habitable et ouvrir davantage le séjour sur la terrasse exposée plein sud, l’architecte a redressé la courbure de la façade arrière. De nouveaux châssis coulissants en aluminium remplacent la succession des châssis en bois d’origine, fixes pour la plupart. Pour augmenter encore l’apport de lumière naturelle, un bandeau vitré placé perpendiculairement à cette nouvelle façade permet désormais à la lumière du matin de pénétrer dans la maison. La façade à rue a également été retravaillée. » Comme pour les autres façades, nous y avons appliqué un isolant et l’avons parachevée avec un enduit blanc. L’isolation par l’extérieur a été très bien perçue par l’urbanisme car elle ne débordait pas sur l’espace public, étant donné que la maison se trouve en retrait par rapport à la rue. » Ici aussi, les châssis d’origine ont laissé la place à de nouveaux châssis en aluminium qui maintiennent la géométrie et l’esprit de l’époque.
Si l’architecture intérieure s’avérait intéressante, tous les apports ne correspondant pas à l’esprit d’origine ont été retirés : les boiseries, les nombreux cloisonnements, une véranda en aluminium datant des années 1970 ainsi que des faux plafonds. Cette dernière intervention a mené à une découverte importante. » En retirant au-dessus du vide un faux plafond courbe, nous avons retrouvé une dalle structurelle en béton nervuré, raconte l’architecte. L’usage du béton apparent étant un élément caractéristique de l’identité originelle du bâtiment, nous l’avons maintenu pour le mettre en valeur. » De nombreux éléments en ont découlé. Le béton – lissé – occupe désormais le sol de l’entrée et de la cuisine, l’escalier menant au garage et aux caves, ainsi que le chemin extérieur autrefois en pierre. Le plan de travail de la nouvelle cuisine ouverte a également adopté ce matériau, tout comme les nouvelles banquettes dessinées par l’architecte dans le séjour, devant le feu ouvert.
Réalisation : Bernard Debauche Architecte. Tél. : 0477 24 45 23. www.db-a.be
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Stephan Debusschere
