Entre l’avant et l’après rénovation de cette petite maison de la fin du XIXe siècle, il n’y a pas photo ! Lorsque l’architecte d’intérieur Valérie Lemal a acquis cette bâtisse, elle avait tout d’une ruine. Mais la jeune femme a habilement réussi à lui redonner vie.
Au coeur de sa province natale, dans le village d’Arquennes, l’architecte d’intérieur Valérie Lemal a déniché une petite maison implantée au bord de l’eau, au bout d’une tranquille allée sans issue. La région est renommée pour ses nombreuses carrières de pierre datant du XVIe au XVIIIe siècle. Le petit hameau sur lequel la jeune femme a jeté son dévolu s’implante à l’endroit même d’une ancienne carrière comblée lors de la création du canal voisin. Coincée entre deux mitoyens, la demeure s’accroche littéralement à la roche, n’offrant qu’une seule façade à l’avant.
Lorsque l’architecte d’intérieur visite l’endroit, le tableau n’a rien d’enviable. Vieillot, sombre, humide et mal entretenu, le bâtiment s’apparente plus à un taudis qu’à une habitation. Mais la nouvelle propriétaire décèle rapidement le potentiel de l’édifice et n’hésite pas à se lancer dans un projet de rénovation lourde. Après avoir vidé la maison de tous ses éléments encombrants et indésirables, elle redessine les espaces, retravaille les volumes, adapte les fonctions et intègre les normes actuelles d’énergie et de confort.
Contrairement aux anciens propriétaires qui l’avaient camouflée, Valérie Lemal voulait laisser la roche apparente, tel un matériau de construction à part entière. Il a donc fallu de l’huile de bras pour la nettoyer et lui rendre son aspect d’origine grâce à un sablage complet. Outre le soin apporté à son aspect, il fallait aussi tenir compte de la présence dans l’espace de cette masse irrégulière pour l’aménager. L’idée était claire : l’intégrer plutôt que la cacher, la mettre en valeur plutôt que la dissimuler, en tirer profit aussi, telle une caractéristique incontournable de l’endroit. C’est ainsi qu’un pan de l’ancienne carrière s’invite dans la cuisine et dans la salle de bains, côtoyant des pierres et matériaux d’époque mais également des matières et des éléments contemporains.
Pour atténuer l’impression d’exiguïté, l’auteur du projet a imaginé d’ouvrir entre eux les espaces d’un même étage et d’établir des liens entre les trois niveaux de l’habitation par des ouvertures dans les planchers. La communication verticale est renforcée par la lumière zénithale qui traverse le logement jusqu’au rez-de-chaussée depuis les nouvelles fenêtres de toit. Le gîtage d’origine des planchers a été conservé en grande partie mais localement remplacé ou adapté pour s’ajuster aux nouvelles trémies et ouvertures. Quant aux percements entre les gîtes, ils sont comblés par des dalles en verre qui laissent passer la lumière. A une exception près : le vide créé entre la salle à manger au rez-de-chaussée et le salon au premier étage reste complètement ouvert ou se referme par un astucieux système de table basse coulissante réalisée par la propriétaire elle-même.
Réalisation : architecte d’intérieur Valérie Lemal. Tél. : 0488 61 12 38. www.vallemal.eu
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Marie Delooz