Linux s’invite dans l’entreprise

Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Utiliser du logiciel libre permettrait de réduire la facture informatique d’un tiers. Les entreprises semblent de plus en plus sensibles à cet argument

Ainsi, on apprend que la principale motivation pour utiliser des solutions Open Source est liée à une maîtrise des coûts (28 %) et au souci, pour 18 % des répondants, de travailler avec des logiciels qui ne soient pas piratés.  » Il est assez facile de calculer les économies réalisées lors du passage aux libres, poursuit Claude Aronis. Le prix d’un système informatique basé sur du logiciel propriétaire se divise en trois parties : un tiers du budget est consacré au matériel, un autre à l’achat des licences des programmes et le denier tiers est dédié à la main-d’£uvre. Dans le cas d’une solution basée sur du logiciel libre, on peut enlever le tiers destiné à l’achat des licences. Une solution basée sur du libre permet, donc, de diminuer la facture informatique d’un tiers.  »

La question de la légalité est également de plus en plus prégnante. Une société qui se fait contrôler avec des programmes dont elle n’a pas acheté les licences (des programmes copiés illégalement) risque de voir ses ordinateurs bloqués par des scellés. Même si la tendance est à la baisse, les logiciels piratés représenteraient encore 28 % du marché en Belgique, ce qui constituerait, selon Business Software Alliance (BSA), un manque à gagner de 257 millions de dollars pour les éditeurs de logiciels, ainsi que pour les distributeurs et développeurs belges.  » Quelque part, on peut remercier Microsoft et la BSA, sourit Claude Aronis. En multipliant les contrôles en entreprise et en médiatisant à l’excès leur lutte contre les adeptes des logiciels piratés, ils font peur aux responsables informatiques. Comme ceux-ci n’ont pas toujours les budgets pour acheter les licences des programmes qu’ils utilisent illégalement, ils se mettent en conformité en passant aux logiciels libres.  »

En guise de conclusion, l’enquête relève que les logiciels Open Source s’installent progressivement et durablement, tandis que les utilisateurs comme les indécis ne demandent qu’à en savoir plus sur le sujet grâce à des formations appropriées (55,3 % des répondants). Afin de répondre à cette demande, la Chambre de commerce et d’industrie de Bruxelles va, dans les prochains mois, organiser des formations à l’utilisation des logiciels libres.  » Parfaitement complémentaires avec l’univers Windows ou Mac, les solutions libres s’intègrent avec souplesse dans tout système informatique existant et couvrent un large éventail de besoins, conclut Aronis. Le secteur dispose d’une belle marge de progression. En 2003, lorsque nous avons lancé notre département spécialisé dans l’Open Source, nous étions une vingtaine de personnes. A la fin de cette année, l’entreprise devrait compter une soixantaine d’employés.  »

Informations : www.alunys.com

(1) Selon l’informaticien Richard Stallman qui a formalisé la notion de logiciel libre dans le milieu des années 1980, un logiciel libre est un logiciel tel que toute personne qui en possède une copie a le droit de l’utiliser, de l’étudier, de le modifier et de le redistribuer.

Vincent Genot

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