Le voile Un mot, une multitude de tissus

Le terme  » voile  » désigne l’étoffe qui couvre la tête des femmes musulmanes. Mais celui-ci peut prendre des formes très diverses. Explications avec Firouzeh Nahavandi, professeure de sociologie à l’ULB.

Au début des années 1980 est apparue dans plusieurs pays une nouvelle façon de porter le voile, qui n’a aucune correspondance avec les façons traditionnelles de se couvrir la tête. C’est ce que j’appelle le voile ritualisé : il colle totalement à la tête, et ne laisse voir ni le cou ni la nuque. Ce voile n’est pas seulement un vêtement. Il signifie plus que cela : soit une appartenance consciente à la religion, soit un positionnement politique ou moral.

La burqa est un terme local propre à l’Afghanistan. Tout comme le mot parandja, qui signifie  » rideau « . Souvent bleu, ce voile comporte une grille permettant de voir sans être vue. Il fut imposé aux femmes par le régime des talibans.

Le mot tchador vient du persan. Ce long tissu recouvre tout le corps, mais pas le visage. Il peut même laisser s’échapper quelques mèches de cheveux. Le tchador peut être de toutes les couleurs et de tous les tissus. Depuis la révolution islamique de 1979, il a tendance à se transformer, à prendre des couleurs sombres et des tissus épais. Bref, il devient une sorte d’uniforme, très éloignée du tchador traditionnel.

Cela s’apparente à un fichu de travail, qui permet de se protéger les cheveux, tout en étant éventuellement une marque de discrétion. Mais il n’y a pas nécessairement de signification religieuse. D’ailleurs, aujourd’hui encore, les Grecques et les Siciliennes sont nombreuses à porter un foulard. Pareil pour les femmes russes, qui sont chrétiennes.

C’est l’un des multiples termes locaux désignant une manière particulière de se couvrir la tête. Mais il y a encore bien d’autres formes, que ce soit la petite voilette blanche juste déposée sur les cheveux, le masque rigide en forme d’oiseau qu’on retrouve en Arabie saoudite, ou encore le nikab, qui cache tout le visage, sauf les yeux.

Dans la majorité des pays d’Afrique noire, il n’y a pas de tradition de se voiler. Au Sénégal ou au Mali, les musulmanes sont très peu nombreuses à porter le voile, ce qui ne les empêche pas de se montrer extrêmement croyantes. Celles qui le portent sont le plus souvent des filles enrôlées dans des organisations islamiques. Chez les Touareg, l’homme porte un foulard, mais pas la femme.

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