Mons compte pas moins de 13 sites regroupés dans un Pôle muséal et peut se targuer de la grande richesse de ses collections. Au fil du temps, celles-ci n’ont cessé de croître grâce à de généreux donateurs qui n’étaient pas Montois de souche.
« La plupart des mécènes qui ont enrichi les collections muséales de la Ville de Mons sont célibataires endurcis ou sans descendance, précise d’emblée Michel De Reymaeker, conservateur en chef des collections communales. De plus, aucun de ces mécènes n’est Montois. Le chanoine Puissant était de Renaix, le couple Duesberg de Liège, Léon Losseau de Thuin et Henri Glépin était un Français né à Hornu. Néanmoins, tous ont laissé à Mons des ensembles cohérents et importants, et Mons est une des rares villes où il y a tant de musées aussi riches. »
C’est grâce au legs d’Henri Glépin (1846-1898) que le premier musée communal de Mons est construit au centre-ville, à la rue Neuve, à l’emplacement d’une aile de l’ancien couvent des soeurs de Notre-Dame. Professeur à l’Ecole provinciale d’industrie et des mines du Hainaut, Henri Glépin a rassemblé des empreintes houillères, minerais et coquilles, mais aussi une collection de céramiques et de numismatique.
Les musées montois ont également la chance de bénéficier de mécénats indirects, comme ceux des époux Duvivier ou de Thomas Neirynck qui, riches de 1 200 à 1 300 pièces, font la spécificité du BAM, le musée des Beaux-Arts de Mons. Afin d’assurer la survie de sa collection de quelque 700 pièces d’art abstrait belge de la seconde moitié du XXe siècle, Thomas Neirynck l’a confiée à la Fondation Roi Baudouin (FRB) qui, en accord avec lui, l’a mise en dépôt au BAM.
Sociétés savantes
Les époux Duvivier, de leur côté, sont les deuxièmes donataires d’un grand don via la FRB qui avait l’obligation de déposer ce legs à Mons. » Madame Duvivier avait dû s’installer à la côte pour des raisons de santé, mais elle tenait à ce que sa collection revienne en Wallonie. C’est en faisant le tour des musées qu’elle a croisé, à Mons, un groupe de petits enfants encadrés par Dynamusée, le service pédagogique des musées de la Ville. C’est ce qui l’a décidée. »
Comme on l’a lu par ailleurs, Mons est une ville qui compte beaucoup de sociétés savantes. Le Cercle archéologique a fait don de toute sa collection d’objets d’art se rattachant à Mons au Musée Jean Lescart, du nom du bourgmestre libéral qui s’est impliqué dans la sauvegarde de la maison devenue musée du folklore et de la vie montoise. En voie de réhabilitation, il deviendra un centre d’interprétation de l’histoire de la ville au sein du Pôle muséal (1), sous le nom d’Historium.
Enfin, située à la rue de Nimy, la Maison Losseau appartient à la Province de Hainaut. Par testament, Léon Losseau, Montois d’adoption, avocat au barreau de Mons, homme d’affaires et bibliophile averti, a créé la fondation Maison Losseau, centre d’études et de développement intellectuel et artistique, à laquelle il a légué ses écrits, sa bibliothèque et ses collections. Après sa rénovation, dont le budget de 6 millions d’euros est supporté par la Région wallonne et la Province de Hainaut, cet immeuble classé de style Art nouveau est appelé à accueillir les activités littéraires de Mons 2015.
(1) www.polemuseal.mons.be
C. Du.