Le dossier médical global
Créé pour freiner la surconsommation médicale et optimaliser la qualité des soins, le dossier médical global ouvert chez un généraliste agréé permet au patient d’être mieux remboursé
Le zapping est devenu un phénomène de société. Il s’exerce dans les domaines les plus divers, y compris celui des soins de santé, où certains patients consultent fréquemment plusieurs médecins pour de mêmes maux. Ce qui, sans garantir des soins de meilleure qualité, coûte en tout cas davantage à la sécurité sociale. Voici quelques années, la Commission médico-mutualiste a donc décidé d’encourager concrètement la fidélité des patients à leur généraliste, en instituant le dossier médical global (DMG). Objectif double : renforcer le rôle du médecin de première ligne et éviter les doubles emplois en ce qui concerne les actes médicaux.
Depuis son entrée en vigueur en mai 1999, le DMG a connu diverses versions. La dernière d’entre elles date de mai 2002. Elle définit le dossier médical global comme » un ensemble fonctionnel et sélectif de données médicales, sociales et administratives pertinentes relatives à un patient qui font l’objet d’un traitement manuel ou informatisé « .
En pratique, tout bénéficiaire de l’assurance-maladie obligatoire peut demander à un médecin généraliste de son choix de lui ouvrir un dossier médical global. Ce DMG ne peut être ouvert que sur base volontaire et lors d’une consultation au cabinet du médecin. La demande expresse du patient doit donc être actée dans le dossier. Lorsqu’il s’agit d’un patient qui ne peut exprimer une volonté personnelle (enfant, personne incapable…), le dossier doit mentionner l’identité de la personne responsable qui en a fait la demande à sa place. Il ne peut y avoir qu’un seul DMG par patient et qu’un seul patient par DMG.
Le médecin inscrira dans ce dossier tout ce qui concerne la santé du patient : anamnèse et antécédents médicaux (vaccins, maladies, interventions…), les problèmes de santé spécifiques (allergies, médicaments nécessaires…) ; il y inclura aussi les rapports des médecins spécialistes et autres prestataires de soins ainsi que les examens de laboratoire.
Pour inciter les patients à ouvrir un dossier médical global, la Commission médico-mutualiste a prévu d’accorder un remboursement plus favorable à ses titulaires qu’aux autres patients. La différence est substantielle : l’intervention personnelle (le » ticket modérateur « ) du patient titulaire d’un DMG est diminuée de 30 % lors d’une consultation au cabinet du médecin. Pour les patients âgés de 75 ans et plus, cet avantage est étendu aux visites du généraliste à domicile. La réduction vaut déjà pour la consultation au cours de laquelle le patient demande l’ouverture du DMG.
Le DMG exige un travail supplémentaire du médecin. Celui-ci bénéficie donc également d’un avantage financier : il reçoit un honoraire forfaitaire de 15,06 euros, indexable par acte d’ouverture du DMG. Cet honoraire peut être réitéré une fois par année civile si le patient est d’accord de laisser son DMG chez ce médecin. En effet, le patient a le droit de transférer son dossier chez un autre médecin dès la fin de l’année civile qui suit l’ouverture du DMG. De plus, l’Inami accorde à tout médecin titulaire d’au moins un DMG une indemnité annuelle unique de 124 euros. Anne-Marie Pirard
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici