La vie active n’implique pas nécessairement de remiser les cahiers au placard. Les travailleurs qui veulent continuer à apprendre bénéficient de certaines facilités. Explications
Aller au cours et continuer à être payé ? C’est possible. Les travailleurs peuvent en effet s’absenter pendant les heures de boulot pour suivre une formation et cela, tout en conservant leur rémunération normale. Il s’agit du congé-éducation. L’employeur ne peut refuser à son travailleur la possibilité d’y recourir. Ce droit est néanmoins soumis à certaines conditions.
Qui peut en bénéficier ? Les travailleurs du secteur privé employés à temps plein, voire, dans certains cas, à temps partiel. Les intérimaires entrent dans cette catégorie, pour autant qu’ils soient occupés dans le secteur privé pendant une période représentative au cours de l’année scolaire. Autres bénéficiaires : les travailleurs des entreprises publiques autonomes. Les autres travailleurs du service public, fonctionnaires ou contractuels, sont par contre exclus de cette mesure, tout comme ceux qui sollicitent pour les formations suivies l’octroi d’une indemnité de promotion sociale, ainsi que les enseignants.
Quelles formations ? Faire partie de la bonne catégorie ne suffit pas. Encore faut-il suivre une des formations visées par la loi. Toutes ne donnent en effet pas droit au congé-éducation. Il vaut donc mieux se renseigner avant de s’inscrire. Ceux qui ont envie d’apprendre la décoration d’intérieur, la photo ou l’£nologie devront en principe le faire en heures supplémentaires non rémunérées. Les formations doivent en outre être d’au minimum 32 heures par an mais elles ne doivent pas nécessairement avoir un lien avec l’activité professionnelle exercée. Un plombier qui veut améliorer sa connaissance de l’anglais ou de l’espagnol peut donc le faire. Il existe par ailleurs des dispositions spéciales pour ceux qui préparent le jury central.
Pas question de brosser. Ces conditions remplies, le travailleur peut soit recevoir des heures de congés supplémentaires s’il suit un enseignement en dehors des heures de travail, soit s’absenter du boulot pour suivre les cours si ceux-ci sont donnés pendant les heures de travail. Cette absence ou ce congé sont d’une période égale au nombre d’heures nécessaires pour suivre les cours. Attention, il s’agit des heures effectivement suivies, preuves à l’appui. Ceux qui font l’école buissonnière verront leur » congé » réduit. Cette absence ne peut en outre excéder un plafond. Il varie de 80 à 180 heures par an, selon le type de formation, mais aussi selon que les cours sont suivis pendant les heures de travail ou en dehors de celles-ci.
Protections. Le travailleur est protégé contre le licenciement dès qu’il introduit une demande de congé-éducation. Il ne pourra donc pas être licencié pour des raisons qui y sont liées. Il continuera en outre à percevoir sa rémunération à l’échéance normale, à charge pour son employeur de se faire rembourser auprès du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. Le montant de la rémunération du congé-éducation est néanmoins plafonné à 2 000 euros. Cela ne veut pas dire que l’employeur ne peut pas payer davantage, mais l’Etat ne lui remboursera pas plus. Signalons que si l’employeur ne peut s’opposer à l’exercice de ce droit par son travailleur, il pourra néanmoins le modaliser pour éviter que tout son personnel ne s’absente en même temps. Logique ! l
Géraldine Vessière