Au sein du CDH liégeois, assurer la relève est moins une question de renouvellement que de survie. Au niveau communal, le départ fracassant d’Anne Delvaux a laissé le groupe dépourvu de réel leader en devenir.
Le chef de troupe actuel, Michel Firket (67 ans) avait annoncé qu’il siégeait pour la dernière fois. Il n’a – a priori – pas changé d’avis en vue de l’échéance électorale de 2018. » Cela fera alors trente ans que je siège comme échevin. C’est un beau bail, qui m’a beaucoup plu. Mais j’atteins un âge respectable et je ne vais pas jouer les prolongations. Sauf si c’est nécessaire pour assurer la transition. » Comme il devait déjà le faire au cours de cette législature avec Anne Delvaux…
Aux échelons fédéral et régional, c’est aussi la bérézina. Melchior Wathelet s’est retiré de la vie politique, l’avenir de Marc Elsen est incertain depuis qu’il s’est retiré de son maïorat à Verviers pour laisser la place au PS, Marie-Dominique Simonet est certes toujours active mais un peu plus dans l’ombre depuis ses problèmes de santé… L’ancienne ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns se fait une place de choix en région verviétoise mais, à Liège, le leadership est à prendre.
» Vanessa Matz (NDLR : députée fédérale) n’a que 42 ans, elle a encore l’avenir devant elle !, rappelle Mélanie Leponce, présidente des jeunes CDH de l’arrondissement de Liège. Elle défend ses dossiers corps et âme, elle pousse tout le monde, elle est non-stop sur le terrain. C’est un moteur. Elle est capable de fédérer autour d’un projet politique. Alors que les jeunes générations n’étaient pas portées par Anne Delvaux. »
Cela n’empêche pas les instances du parti de lancer un grand casting pour décrocher sa nouvelle star. Le constitutionnaliste Christian Behrendt a été approché, il aurait refusé. Le recrutement se poursuivrait, » surtout dans le monde académique et dans le milieu du barreau « , nous dit-on.
» Il faut qu’une personnalité s’impose, tant de l’intérieur que de l’extérieur du parti « , analyse Jean-Pierre Grafé. Qui, malgré ses 83 ans, reste encore la personnalité de référence des humanistes liégeois lorsqu’il s’agit de pousser un projet. » C’est vrai que tous les dossiers qui concernent les gouvernements transitent par chez moi. J’ai eu entre 500 et 600 attachés de cabinet, qui travaillent désormais dans tous les coins, à toutes les fonctions. » Les relais, ça aide. Il estime qu’il est urgent de trouver une tête de liste à Liège-ville. » Il faut la soutenir, la former, la faire apprécier… » Il déclare être » agréablement surpris » par le vivier de jeunes qui est en train de se reconstituer aux quatre coins de la province.
Parmi les plus prometteurs, le nom de Mélanie Leponce est souvent cité. Elle a su redynamiser les organisations de jeunesse dans l’arrondissement. On mentionne également Vincent Moyse, Renaud Flagothier, Lauriane Seronvalle, Cédric Denoël, Jérôme Delanaye, Laurence Cuipers, Marc Gillis… » Les départs de personnalités ont laissé une grande place ouverte pour les jeunes. On retrouve un esprit d’équipe alors qu’avant tout tournait autour d’une machine électorale « , pointe Mélanie Leponce. Mais toutes ces personnalités émergentes restent encore fort peu connues du grand public. Il leur reste trois ans pour s’affirmer. Suffisant pour gagner une élection ?
Mélanie Geelkens