A Dacca, la capitale surpeuplée du Bangladesh, un bidonville de 10 000 habitants s’organise dans le recyclage du plastique. Un travail éprouvant, mais aussi une opportunité économique.
Fait de tôles et construit à la hâte, le quartier Islambag s’étend sur plus de trois kilomètres le long de la route qui longe Buriganga River, un des principaux fleuves de Dacca. Il s’est aujourd’hui trouvé une vocation dans le recyclage du plastique. C’est toute la chaîne de production que l’on retrouve ici. Les matières en plastique sont acheminées dans de gros ballots, triées par couleur, broyées dans des machines vétustes, séchées sur les terrasses et, enfin, fondues pour fabriquer de nouveaux objets. Pédales de vélo, bouteilles, porte-savons, sacs alimentaires… Islambag produit une grande variété d’objets en plastique qui seront vendus sur le marché intérieur ou destinés à l’exportation.
Dans de petits ateliers surchauffés, aux règles d’hygiènes inexistantes, les habitants de ce bidonville vivent et travaillent pour le plastique et malgré le chaos apparent, chaque atelier est organisé et hiérarchisé. Un contremaître veille sur la qualité des produits et la bonne marche de ces petites entreprises. En moins de vingt ans, le recyclage du plastique est ainsi devenu pour certains habitants d’Islambag une opportunité économique. Quelques-uns ont ainsi investi dans des machines, des locaux, et formé du personnel.
Pour d’autres en revanche, et notamment les travailleurs pauvres de Dacca, c’est un secteur difficile, salissant et ingrat. Le Bangladesh est un pays où la main-d’oeuvre n’est pas ou peu qualifiée, et souvent très peu payée. Le recyclage du plastique s’ajoute ainsi à la longue liste des métiers manuels pénibles et dangereux.
J.T. – PHOTOS : JULES TOULET
