L’affaire est dans le sac !

Connaissez-vous la dernière passion des collectionneurs ? Les sacs à main ! Après les montres, les oldtimers, le mobilier design, ce nouveau marché en pleine expansion focalise toutes les attentions. Simple effet de mode ?

N’en déplaise à certains, l’achat d’un sac à main griffé Chanel, Hermès, Vuitton ou encore, Dior constitue un véritable investissement. On imagine aisément qu’à cet instant, certaines lectrices – prises la main dans le sac – brandiront cet article pour disculper leur prochaine dépense astronomique… C’est pourtant une réalité : aux enchères, le marché du sac à main de luxe est en train d’exploser.

Si les accessoires de mode attirent l’attention des maisons de ventes depuis le début des années 2000, il a fallu attendre novembre 2014 pour que Christie’s programme à Hong Kong sa toute première vente exclusivement dédiée aux sacs à main. Un succès qui confirme la tendance et pousse l’enseigne à en organiser d’autres. En mars dernier, Christie’s orchestrait sa première vente  » Sacs à main et accessoires  » à Paris. Stratégiquement planifiée en pleine semaine de la mode, cette vacation réalisait un chiffre d’affaires de 2,5 millions d’euros, soit le double de son estimation.

Le Birkin : plus qu’un accessoire… une religion !

Très clairement, les classiques restent les pièces les plus recherchées. Au rang des must-have, on pense au 2.55 et au Timeless en cuir matelassé noir de Chanel mais aussi – et surtout – au Kelly et au Birkin d’Hermès. Ce dernier est la star incontestée. Concrètement, un Birkin ordinaire – acheté neuf et en magasin – coûte approximativement 6 000 euros. Comptez un bon 30 000 euros pour une version en croco (cuirs exotiques obligent). Aux enchères, les prix sont – au minimum – du même ordre. Dès lors, pourquoi dépenser autant pour un article de seconde main, déjà utilisé ?

Première motivation : l’envie immédiate ! En raison de la cadence de production peu élevée et de la pression – toujours plus grande – de la demande, le Birkin est un modèle extrêmement difficile à obtenir. Il profite d’une telle renommée qu’il ne suffit pas de payer. Le  » commun des mortelles  » devra patienter sur liste d’attente… surtout si le modèle convoité est en croco. Les riches fashionistas asiatiques en raffolent ! Aux enchères, si la dépense financière ne représente pas un obstacle, il est possible de repartir avec son sac à la main. Deuxième raison : faire l’acquisition d’un modèle unique, un sac vintage sorti en édition limitée et donc presque instantanément épuisé… au grand dam des modeuses malchanceuses. Car si les grands classiques font traditionnellement tourner le marché, on observe de plus en plus d’intérêt pour des pièces vraiment originales. Des modèles totalement atypiques, rares ou simplement uniques. Attirant toutes les convoitises, leurs prix atteignent des montants étourdissants… La cause ? Les principaux  » basiques  » composent déjà les collections des passionnés qui se tournent à présent vers d’autres modèles plus difficiles à trouver.

En juin dernier, Christie’s Hong Kong annonçait qu’un Birkin fuchsia en croco (avec des finitions en or 18 carats et en diamants) avait battu tous les records de vente aux enchères pour un tel accessoire. Son preneur a déboursé 202 000 euros ! A ce prix, hors de question de l’abandonner à ses pieds, à même le sol de sa terrasse préférée… Le drame de tant de sacs maltraités.

Gwennaëlle Gribaumont

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire