La der des ders au quotidien

Vincent Genot Rédacteur en chef adjoint Newsroom

Longtemps occultée par l’étude de la Seconde Guerre, la recherche sur le premier conflit mondial titille, à nouveau, la curiosité des historiens. L’ouverture de certaines archives n’est pas étrangère à ce regain d’intérêt

Une guerre totale ? La Belgique dans la Première Guerre mondiale, 662 pages, est publié par les Archives générales du royaume (www.arch.be). L’exposition Bruxelles 14-18. Au jour le jour, une ville en guerre est accessible jusqu’au 20 février prochain à l’hôtel de ville de Bruxelles (02 279 43 50 ou www.brucity.be).

A moins de dix ans des célébrations du centenaire de l’éclatement de la Grande Guerre, les ouvrages qui sont consacrés à ce conflit quittent progressivement le champ des grands faits historiques pour se concentrer sur le quotidien des gens. Compilation des actes d’un colloque international organisé à l’ULB en janvier 2003, l’ouvrage Une guerre totale ? La Belgique dans la Première Guerre mondiale, publié fin septembre par les Archives générales du royaume, ne rompt pas avec cette tendance. Loin des explications sur les grandes stratégies mises au point par les états-majors ou sur la vie des poilus dans les tranchées, le livre s’attache plutôt à étudier – notamment à partir de fonds d’archives peu connus et guère exploités jusqu’à présent – la vie des civils sous l’occupation allemande. Des enfants dans la guerre au retour des sinistrés dans les régions dévastées par les batailles, en passant par la répression de l' » incivisme  » après l’armistice, la quarantaine d’historiens qui ont participé à l’ouvrage montrent comment l’Histoire ne peut finalement bien se comprendre qu’en analysant les petites histoires personnelles. C’est, en effet, en essayant de comprendre les mentalités de l’époque que l’on a le plus de chances de démonter les mécanismes qui ont abouti à la première hécatombe mondiale.

Dans la même veine que l’ouvrage des Archives générales du royaume, la Ville de Bruxelles organise une exposition présentant le quotidien des habitants de la capitale sous l’Occupation. Dans deux salles de l’hôtel de ville, des caricatures originales, des photographies, des coupures de presse et des documents audiovisuels s’attachent à montrer comment, à partir de 1914, les Bruxellois font la course à la nourriture, aux vêtements et aux différents combustibles capables de les réchauffer. On y découvre également comment l’humour est un excellent moyen de s’opposer pacifiquement au joug de l’envahisseur.

Vincent Genot

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