La cogénération à la portée des foyers
Les premières chaudières à micro-cogénération pour particuliers arrivent sur le marché. Avec, à la clé, de belles économies d’énergie.
Utiliser la chaleur générée par le chauffage pour produire de l’électricité… Le principe de la cogénération n’est pas nouveau. En 1816 déjà, Robert Stirling en imaginait le premier moteur. Mais que cette technologie soit désormais accessible au particulier, voilà qui crée un nouveau segment sur le marché déjà bousculé du génie climatique. Annoncée depuis le début des années 2000 mais restée confinée à d’importantes unités industrielles et aux petites collectivités, la cogénération individuelle devient enfin une réalité commerciale. L’offre domestique a explosé en 2013 et se présente en concurrent direct des modules chaudière gaz à condensation couplée à du solaire thermique pour la partie eau chaude sanitaire, ou à du photovoltaïque pour la production d’électricité.
Désormais, on trouve chez la plupart des fabricants de la micro-cogénération murale ou au sol. Certains modèles permettent de produire jusqu’à 20 kW thermiques et 1 kW électrique. De quoi assurer un besoin calorifique annuel d’au moins 20 000 kWh de gaz et une consommation électrique supérieure à 3 000 kWh/an. Des modèles alimentés par granulés de bois sont aussi commercialisés. La plupart de ces éco-générateurs se ressemblent : peu encombrants, silencieux, faciles à entretenir.
Un retour sur investissement entre 7 et 9 ans
En combinant ces deux productions, une chaudière électrogène permet d’alimenter les appareils électriques du foyer, dans des proportions encore variables, comprises entre 50 et 80 % selon les spécialistes. Mais l’atout de la micro-cogénération, c’est qu’elle élimine une grande partie des pertes d’énergie. Dans une centrale classique, 40 % de l’énergie primaire est perdue sous forme de chaleur. D’autres pertes ont également lieu durant le transport de l’électricité jusqu’au lieu d’utilisation. Alors qu’en localisant la production d’électricité chez soi, les pertes liées au transport sont non seulement limitées, mais il devient aussi possible de récupérer la chaleur pour assurer la production d’eau chaude sanitaire ou pour alimenter le chauffage d’une maison.
Quant au surplus d’électricité produite, il peut soit être stocké, utilisé ou revendu au réseau de distribution. Résultat : grâce à cette subtile combinaison, les systèmes de cogénération affichent un rendement énergétique qui frôle 95 % pour l’énergie thermique et 10 % pour l’énergie électrique. Enfin, la micro-cogénération permet aussi de réduire les émissions de CO2. Par rapport à une chaudière à gaz classique, les économies d’énergie primaire seraient de l’ordre de 15 à 20 %.
Ces avancées sont-elles également rentables ? Les prix annoncés représentent un coût d’environ 20 000 euros, TVA et installation comprises. Soit, par rapport à une chaudière au fioul, un retour sur investissement compris entre 7 et 9 ans.
Rafal Naczyk
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