Entre une chaussée bruyante et la lisière d’un bois, cette habitation aux lignes simples et pures intègre intelligemment les caractéristiques du site et les souhaits des propriétaires. Une réalisation signée par l’architecte Hugo Bauwens, guidé par sa motivation à créer une forme de sérénité au quotidien.
Offrant 21 mètres de largeur à rue et 50 mètres de profondeur, le terrain formait auparavant un lotissement de deux parcelles situées dans un environnement rural présentant une grande diversité architecturale. » Mis à part l’interdiction théorique de placer une toiture plate, il n’y avait pas à proprement parler de contexte directeur « , explique l’architecte. Au vu du projet, les autorités urbanistiques locales n’ont finalement émis aucun avis négatif sur la présence de toitures plates.
La justification des toitures plates tenait à deux points essentiels, totalement intrinsèques à la réussite du projet : la compacité des volumes et la simplicité des lignes architecturales. Côté nord, la chaussée est très bruyante et ne reçoit pratiquement pas d’ensoleillement. L’architecte a donc fermé au maximum les façades à rue, tout en y plaçant des fonctions telles que le garage, la buanderie et le hall de nuit. Il a aussi tiré parti de la légère dénivellation du terrain pour minimiser l’impact du garage en l’implantant au niveau de la rue, tandis que le bloc d’habitation est posé un mètre plus haut. Côté sud, place à la lumière, à la nature et au calme. En façade arrière, la maison s’ouvre en effet totalement sur le jardin bordé par un bois. Une grande terrasse dallée de pierre bleue prolonge généreusement les espaces du dedans vers le dehors.
À l’extérieur comme à l’intérieur, l’habitation affiche un jeu de contrastes qui la définit et la singularise. L’aluminium des châssis ayant été anodisé, un premier contraste naît entre sa couleur proche du blanc et la teinte terre mouillée des briques de parement. Monochromatiques, les façades s’accordent par ailleurs avec la couronne verte du bois, et leurs lignes franches et équilibrées entrent en contraste avec la souplesse et la générosité du végétal. Ce jeu se prolonge dès que l’on franchit le seuil de la maison. Passé le hall marqué par l’usage de verre mat et d’aluminium, le rez-de-chaussée apparaît comme un univers tissé de blanc et de noir. Le sol en époxy, la plupart des murs ainsi que les plafonds sont blancs, tandis que le mobilier intégré est principalement noir, tout comme la cage d’escalier formant un monobloc avec le placard de la salle à manger.
La méthode constructive en blocs de terre cuite et hourdis est en elle-même toute simple. Seuls quelques éléments métalliques ont dû être ajoutés pour l’ouverture des baies. Ce qui surprend, c’est la performance énergétique atteinte par cette construction, à une époque où les critères d’isolation que l’on connaît aujourd’hui n’étaient pas encore en vigueur. » Nous avons atteint un indice d’isolation plus poussé que le standard basse énergie, alors que nous n’étions qu’en 2007 « , commente l’architecte.
Réalisation : Architecte Hugo Bauwens. Tél. 065 58 73 69 ou 0475 79 12 64. www.hugobauwens.eu
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Stephan Debusschere