Je suis anxieux, mais j’me soigne

Problèmes cardiaques, pulmonaires, nausées à répétition, problèmes de gorge, vertiges, tétanie, sensation d’étouffement… Et si c’était de l’angoisse ? Bonne nouvelle : à 80 %, cela se soigne. Enfin !

Ils arrivent chez le médecin ou aux urgences, effrayés, épuisés, persuadés de faire une attaque cardiaque. Ou d’avoir un problème pulmonaire, gastrique, ORL ou neurologique.  » Sur un plan organique, vous n’avez rien « , leur disent les hommes de science. Cela ne rassure pas les malades et c’est… normal. Demain, dans quelques jours ou dans un mois, leur trouble réapparaîtra puisque, en réalité, leurs symptômes traduisent une anxiété extrême. Au point parfois, de devenir invalidante et de gâcher leur vie.

 » On sait que 9 % d’Européens ont déjà souffert d’attaques de panique, explique le Pr Alain Luts, psychiatre aux Cliniques universitaires Saint-Luc (Bruxelles), qui viennent d’ouvrir une Clinique des troubles anxieux. Quand ces manifestations se produisent plusieurs fois, on parle de trouble panique : 3 % des Belges en seraient atteints.  » Les hommes et les femmes concernés devraient pourtant se rassurer : dans une grande majorité des cas, il y a moyen de les aider ou de les guérir.

 » Bien entendu, chez ces personnes, il faut d’abord exclure toute affection organique. Ensuite, de meilleurs outils diagnostiques permettent de confirmer si leurs troubles proviennent effectivement d’un problème d’anxiété, détaille le Pr Luts. Nous savons qu’il est inutile de leur prescrire des tranquillisants : pour eux, ils sont sans efficacité. En revanche, certains antidépresseurs aident ces patients, sans entraîner de dépendance et avec peu d’effets secondaires. Après un an d’un tel traitement, et six mois après sa cessation, la moitié des patients sont toujours débarrassés de leurs troubles. Lorsqu’une psychothérapie a été associée à ces médicaments, les résultats sont meilleurs encore. De surcroît, diverses études montrent que le sport est un outil thérapeutique très efficace contre le stress et l’angoisse. En plus des traitements psychothérapeutiques et médicamenteux, au sein de notre Clinique, nous avons donc décidé de proposer aussi un programme individualisé d’activités physiques.  »

Bouger, dans tous les sens du terme, pour éteindre ses angoisses : ce programme, susceptible d’aider 80 % des anxieux, n’a pas de quoi faire peur.

Pascale Gruber

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