Ils veillent au grain

Ils sont juristes, économistes, promoteurs ou citoyens engagés. Dans l’ombre ou la lumière, ces hommes et femmes proposent, conseillent, tempèrent ou s’opposent. Toujours dans l’intérêt de leur ville.

LES MAÎTRES DU 3e POUVOIR

A Namur, la justice ne se laisse pas impressionner. Elle ose poser des actes forts. Quand il est question de défendre sa propre indépendance ou le droit du justiciable.

Vincent Macq, procureur du Roi de Namur, et Dominique Gérard, président du tribunal de première instance de Namur.

Ensemble, les deux représentants de la justice namuroise ont un puissant effet de levier et une grande capacité de lobbying. En juillet dernier, Vincent Macq et Dominique Gérard ont pris les devants à la suite de l’annonce d’un masterplan sur l’ensemble des bâtiments judiciaires. Adressant un courrier au ministre fédéral de la Justice Koen Geens.  » Nous craignions qu’il y ait du retard et des problèmes avec les permis de bâtir qui pourraient être périmés à un moment « , explique Dominique Gérard. Alors, pour être sûrs que Namur et Dinant aient chacun un palais de justice neuf, les deux magistrats lui ont proposé de rapatrier entièrement le volet pénal de la division de Dinant au sein du futur palais de justice de Namur. Palais dont les travaux devraient commencer dès 2016.

C’est que le palais de justice de Namur est  » en très mauvais état « . En janvier dernier, les deux magistrats ont pris la décision de suspendre plusieurs audiences par mois, que ce soit au pénal, au civil ou au tribunal de la famille. En cause ? Un manque criant de moyens humains et matériels. Les deux hommes n’hésitent pas à tirer fréquemment la sonnette d’alarme. Et ils ne sont pas les seuls…

Manuela Cadelli, juge et présidente de l’Association syndicale des magistrats (ASM).

La présidente de l’ASM monte souvent au créneau pour dénoncer l’appauvrissement de la justice, l’assèchement des cours et tribunaux et le plan de réforme de la justice.

S’opposant à la mobilité des magistrats, Manuela Cadelli revendique la force du judiciaire face à l’exécutif, son pouvoir, son indépendance. Et encourage à lutter contre les  » tentatives de mise sous tutelle de la justice par le monde politique « .  » On a été arrogant parce qu’on est indépendant et qu’on a poursuivi des hommes politiques « , remarque la juge au tribunal civil et correctionnel de Namur.  » Cela énerve. Le monde judiciaire ne se plaint pas, il veut revendiquer au monde politique son statut de troisième pouvoir et les tâches sacrées qu’il sert.  »

La présidente dénonce des dysfonctionnements de la justice dus à  » une hostilité budgétaire permanente « .  » C’est le justiciable qu’on insulte « , s’emportait-elle récemment. Manuela Cadelli se positionne également pour la suppression de la Cour d’assises qu’elle juge  » désuète et chère « .

Philippe Olivier, juge d’instruction.

L’affaire Sotegec, qui a provoqué la chute de Bernard Anselme en tant que bourgmestre de Namur ? C’est lui. Les faits de fraude de l’ancienne direction du casino où ont été cités les noms des anciens bourgmestre et Premier échevin, aujourd’hui décédés, et même d’Alain Delon ? C’est lui. L’inculpation du bourgmestre de Sambreville Jean-Charles Luperto pour outrage public aux moeurs ? C’est encore lui.

Le juge d’instruction Philippe Olivier s’est chargé des enquêtes dans les plus grands dossiers judiciaires namurois. Avec des listes d’inculpés longues comme le bras. Parmi eux, des hommes d’affaires, des responsables sportifs, des politiciens et des hauts fonctionnaires. Selon ses détracteurs, il ratisse large et longtemps. Aurait-il l’ambition de faire tomber les plus puissants ? Ou d’épingler toute personne qui a trempé le moindre orteil dans une affaire ?

Plusieurs de ses dossiers se sont retrouvés devant la juridiction adéquate plus de dix ans après les faits. Un délai dénoncé par la présidente Manuela Cadelli lors de son jugement des anciens dirigeants du casino, faisant état de  » la lenteur de la justice dans la gestion d’un dossier dit « mammouth » dont on ne voit pas l’objectif de politique criminelle poursuivi « .  » La longueur de l’instruction vient de la seule volonté de l’instructeur de lier les trois volets du casino, du club de foot de l’UR Namur et le volet fiscal du haut fonctionnaire « , avait-elle dégainé. Pour Guy Jomaux, l’ancien chef de corps de la zone de police de Namur qui a bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire Sotegec,  » le juge d’instruction disposait d’un pouvoir bien trop important « .

LES SAGES

Spécialistes et chercheurs, ces deux Namurois ont l’oreille attentive de nombreux décideurs. Leurs connaissances, leur regard éclairé, leur distance par rapport aux faits brûlants de l’actualité font d’eux des sages.

Yves Poullet, recteur de l’Université de Namur.

Recteur de l’UNamur depuis le 1er septembre 2010, Yves Poullet a contribué à la modernisation des anciennes Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix (FUNDP). En changeant leur nom et leur logo. L’objectif ? Rendre de la visibilité à l’institution et renforcer son identité. Pour ce spécialiste auprès d’institutions internationales, le quartier universitaire ne doit pas être un ghetto.  » Il a ouvert l’université à la ville « , analyse son ancienne élève Anne Barzin, aujourd’hui échevine déléguée aux compétences maïorales.  » C’est une bonne personnalité, dynamique, efficace et plaisante à côtoyer. Avec lui, comme avec Renaud Degueldre du BEP (NDLR : Bureau économique de la province de Namur) ou le gouverneur, nous avons l’habitude de discuter, les contacts sont faciles et tout cela fait avancer les choses pour Namur.  »

C’est pourquoi l’UNamur a accueilli dans ses bâtiments le Trakk, ce hub créatif namurois. C’est pourquoi elle participe à Namur Innovative City Lab et collabore à onze projets avec la Ville, le BEP et le CPAS. Le recteur veut favoriser l’esprit d’innovation et d’entreprise. Expert en nouvelles technologies et amateur d’innovation, Yves Poullet, licencié en philosophie et fervent défenseur de la cause des élèves, est un atout pour la Ville de Namur et son développement.

Philippe Defeyt, président du CPAS.

Economiste, cofondateur du parti Ecolo, président du CPAS de Namur, Philippe Defeyt est souvent interrogé en tant qu’expert sur l’allocation universelle, la situation financière des CPAS, sur les pauvres, les jeunes, les aînés. Bien au-delà des cénacles namurois, l’ancien chef de groupe Ecolo-Agalev à la Chambre et désormais chef de file Ecolo à la Ville de Namur continue d’offrir son expertise et ses réflexions sur les problématiques et les questionnements de notre temps via ses recherches à l’Institut pour un développement durable (IDD). Des recherches pour lesquelles il n’est pas payé, précise-t-il :  » C’est ma forme de respiration intellectuelle !  »

 » Je ne dissocie pas ce que je raconte en tant qu’économiste et ce que je vis comme président, souligne Philippe Defeyt. L’un alimente l’autre. Ce que je raconte semble ainsi plus concret, crédible et honnête. Pour moi, les gens qui ont une capacité de réflexion doivent parfois mettre les mains dans le cambouis. Ne regarder les choses que du balcon, c’est un peu facile.  » Lui qui a fait des recherches presque toute sa vie assure qu’il y a beaucoup de travail dans l’ombre.  » C’est presque un exercice de santé mentale. Mais c’est gai, j’aime ça « , sourit-il.  » Je sais que je suis lu, que mes notes sont étudiées, diffusées et relayées. Mais mon temps plein reste au CPAS.  » Cela fait partie de son rôle de citoyen, dit-il :  » Chacun apporte ce qu’il peut.  »

LES ARCHITECTES DE LA VILLE

Dans la capitale wallonne, le pouvoir économique appartient davantage à ceux qui lancent des initiatives, aux entrepreneurs, aux fonceurs. Plutôt qu’à ceux qui ont un bon réseau, analyse Gilles Bazelaire, fondateur de l’agence Dogstudio.

Renaud Degueldre, directeur général du Bureau économique de la Province de Namur (BEP).

Avec son président Jean-Claude Nihoul (CDH), le directeur général du Bureau économique de la Province est un  » opérateur fort, capable de comprendre très vite ce qui est important pour Namur « . Cet homme  » extrêmement brillant  » est à la source de nombreux projets de développement namurois. Qu’il s’agisse des parcs d’activité économique, des incubateurs d’entreprise ou des bâtiments relais.

Mais le BEP a aussi épaulé la Ville de Namur dans l’élaboration du dossier de candidature pour les Fonds européens de Développement rural (Feder). Il s’agit d' » Innovative City Lab « , un portefeuille de onze projets qui vise à faire de Namur une  » smart city « , une ville intelligente. Au total, près de 30 millions de subsides sont destinés notamment à la création d’un Espace Confluence au Grognon, à la jonction de la Meuse et de la Sambre, avec le réaménagement de l’esplanade et un port numérique. Pour Maxime Prévot, qui voit là une  » collaboration fructueuse « , un  » contrat de confiance  » s’est véritablement noué avec lui.

 » Très éveillé aux thématiques fortes de digital, de créativité et d’innovation « , Renaud Degueldre est  » fédérateur et ouvert à tous « , d’après Gilles Bazelaire, fondateur de l’agence Dogstudio. Dynamique mais discret,  » efficace et pragmatique « , le directeur du BEP est un véritable moteur pour l’économie namuroise. Une force tranquille.

Gilles Bazelaire, directeur pour Dogstudio, Superbe et Kikk Festival.

Fondateur de Dogstudio, initiateur du Kikk Festival et lanceur du Trakk. A lui seul, Gilles Bazelaire rassemble tous les projets fédérateurs autour des technologies, de la créativité, de l’innovation. Fils de la conseillère communale CDH Brigitte Bazelaire et d’une famille de commerçants indépendants renommés, Gilles Bazelaire se définit lui-même comme un  » entrepreneur hyperactif « .

Son agence de création et de développement de solutions numériques séduit jusqu’à San Francisco et Londres. Avec 5 000 personnes de quarante nationalités différentes, le Kikk Festival, dont la cinquième édition est attendue en novembre,  » élève le débat autour du digital sur le territoire wallon  » et permet de partager le savoir vieux de dix ans de Dogstudio en la matière. Car c’est avec les citoyens que Gilles Bazelaire partage son pouvoir, veillant à faire venir la création, l’innovation, l’initiative  » du bas « .

Et pour faire durer ce déploiement, l’asbl Kikk a mis sur pied le hub créatif namurois, en février dernier, en collaboration avec l’Université de Namur, le BEP et la Ressourcerie namuroise. Actuellement encore à l’état embryonnaire, cet espace de cocréation multidisciplinaire rassemble artistes, scientifiques et entrepreneurs.

 » Souvent consulté pour tout ce qui concerne la « ville intelligente », Gilles est de ces personnes qui deviennent incontournables « , souligne Bernard Guillitte, chef de file MR au conseil communal.  » Il lance quelque chose dont tout le monde va se servir « , constate le Premier échevin Tanguy Auspert. Toutefois, avec sa trentaine d’employés qui se considèrent  » un peu pirates « , l’entrepreneur est autonome et tient à son indépendance, souligne-t-il :  » C’est une volonté forte de notre part. La Ville n’a pas de voix dans Dogstudio, le Kikk ou le Trakk. Nous travaillons aussi bien avec la Ville, la province, la Région wallonne ou l’Union européenne.  »

Paul de Sauvage, administrateur délégué de l’agence immobilière Actibel.

Il est l’intermédiaire le plus influent des projets namurois. Il est intervenu dans le rachat du couvent des soeurs clarisses à Malonne à près d’un million d’euros par l’homme d’affaires bruxellois Stephan Jourdain. Mais aussi dans la transformation des anciens bureaux du quotidien local L’Avenir, à deux pas de la gare, en bureaux et appartements ou de l’église Saint-Jacques devenue un magasin de vêtements. Avec un vaste réseau fait d’investisseurs, d’hommes d’affaires, de politiques et d’entreprises, ce Gembloutois d’origine sait tout sur tous les projets immobiliers.

Dans l’immo depuis plus de vingt-cinq ans, ce licencié en sciences économiques est toujours à l’affût de la moindre opportunité de faire une affaire immobilière. A tel point qu’il semble toujours avoir une longueur d’avance sur le paysage urbanistique et immobilier namurois de demain.

Jean-Louis et Nathalie Henry, administrateur délégué et directrice de Cobelba.

Les Jardins de Baseilles à Erpent avec près de 14 000 mètres carrés de surface bâtie, comprenant logements, commerces et bureaux. L’écoquartier Les Terrasses de l’Ecluse avec 70 appartements en bord de Meuse, à Jambes. Trente logements dans l’ancienne moutarderie Bister à Jambes. Voici quelques-uns des chantiers dont est responsable la filiale namuroise de Bésix. L’entreprise fondée voici vingt ans participe à la reconfiguration du paysage immobilier de la ville.

Engagée dans de nombreux projets avec la Ville, Cobelba, filiale de Bésix, s’implique également dans la vie locale. La directrice Nathalie Henry n’a pas hésité à accueillir des dizaines d’artistes dans les bâtiments Bister, patrimoine local emblématique, en attendant le début des travaux. Un concept inspiré de la Tour 13 à Paris investie par des centaines d’artistes de rue pour une expo éphémère et gratuite avant sa démolition. Elle s’est aussi dite partante pour comptabiliser trois logements publics sur ce même site.

Julie Bajart, administratrice déléguée de Bajart.

Responsable de deux grands chantiers à la citadelle de Namur que sont les Grands Fossés (820 000 euros) et le Bastion de Sambre (200 000 euros), l’entreprise de travaux et de rénovation Bajart a été fondée en 1890 à Wépion. Désormais installée à Floreffe, la commune voisine, Bajart a été chargée de chantiers emblématiques à Namur. Comme le parlement wallon, l’évêché, la transformation de l’église Saint-Jacques en magasin de vêtements ou la salle des mariages.

André Van Hecke, directeur du Cercle de Wallonie.

Parmi ses hôtes les plus prestigieux, citons Charles Michel, Premier ministre victime d’un attentat à la frite-mayo, Bart De Wever, qui a attiré 420 patrons wallons et 60 journalistes, ou encore Mgr Léonard. André Van Hecke a lancé le Cercle de Wallonie à Namur en 2004 avec l’homme d’affaires Stephan Jourdain. Avant de le reprendre à son compte et de l’étendre à Liège puis Beloeil. L’homme, dont le Cercle regroupe 1600 membres et chefs d’entreprise, va droit au but et ne semble avoir peur de rien. Fort en gueule, il a réussi à attirer des décideurs à l’envergure nationale au château Mélot, avenue de la Vecquée, sur les hauteurs de Namur. Comme, récemment encore, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA), l’économiste Bruno Colmant et les ministres fédéraux MR Didier Reynders, Hervé Jamar, Marie-Christine Marghem et Daniel Bacquelaine.

LE POIL À GRATTER

Le contre-pouvoir n’est pas une armée à Namur. Juste des citoyens soucieux de leur ville. Ce sont eux, via leurs interpellations et leurs initiatives, qui sont le poil à gratter de la majorité tricolore.

Marcel Guillaume, porte-parole du collectif pour la sauvegarde du parc Léopold.

 » Ce que la Ville a sous-estimé, c’est le pouvoir citoyen.  » Porte-parole du collectif pour la sauvegarde du parc Léopold, Marcel Guillaume mène sa lutte depuis plus de trois ans. Un combat pour que le parc du haut de la ville, près de l’actuelle gare des bus, ne soit pas détruit par le futur centre commercial City Mall. Un combat fait de plusieurs épreuves auquel il participe depuis le début et dont il est le tacticien.

En janvier 2013, le responsable de la locale namuroise des Amis de la Terre remet entre les mains du bourgmestre Maxime Prévot pas moins de 12 189 signatures.  » Pour la Ville, on peut faire signer n’importe quoi à n’importe qui « , souligne le sexagénaire.  » Les signatures ont été jetées à la poubelle.  » Du coup, Marcel Guillaume annonce au conseil communal son intention d’entamer une procédure de consultation populaire. Alors que le collectif a récolté 13 500 signatures, soit plus de 10 % de la population namuroise, le collège de Namur court-circuite l’action citoyenne en décembre 2014 : la Ville organise sa propre consultation populaire ! Après une ample polémique sur la formulation des trois questions, les Namurois se rendent aux urnes le 8 février dernier. Le  » non  » l’emporte. Et un comité de conciliation est mis sur pied. Autour de la table : la majorité, l’opposition, le collectif, les commerçants, le promoteur… Tous travaillent à huis clos, sans déclaration à la presse. Jusqu’au  » constat d’échec « , le 18 juin dernier. Une  » parodie de conciliation « , jure-t-il.

 » Aujourd’hui, plusieurs membres du collectif sont découragés « , explique Marcel Guillaume.  » Et je suis fatigué. Je ne mènerai plus d’action de terrain. Nous n’arriverons plus à convaincre la Ville, ni le promoteur qui ont pris leur décision.  » Dorénavant, le collectif, qui compte jusqu’à 300 membres et qui a amené 12 000 citoyens à voter pour la préservation du parc, va se munir d’autres armes. Des armes plus procédurières et contraignantes que conciliantes, à savoir l’enquête publique, le recours, les séances d’informations pour les commerçants et les citoyens.

 » La fierté de ce collectif, c’est d’avoir mené une action aussi large que la consultation populaire « , sourit-il.  » Nous avons beaucoup secoué les choses au niveau de la ville. Et ma fierté, c’est le jour où le pouvoir politique, qui garde coûte que coûte sa vision, aura rendu un peu de place aux citoyens.  » Pugnace, Marcel Guillaume est un grand défenseur de la nature, attaché à la démocratie. Mais aux yeux du bourgmestre Maxime Prévot,  » il a parfois joué l’homme plus que le ballon  » :  » Ce n’est pas parce qu’on est citoyen engagé que l’on a plus de légitimité que les élus et qu’on peut les clouer au pilori, en les traitant de despotes !  »

Françoise Kinet, conseillère communale indépendante.

Françoise Kinet est conseillère indépendante… MR. Cette dentiste de profession a été éjectée du MR namurois à la veille de Noël après s’être abstenue lors du vote sur le budget communal. Elle qui voulait tenir sa promesse de ne pas augmenter la taxe. Toutefois, Françoise Kinet reste membre du parti libéral à l’échelon national.  » Le MR n’a pas de problème avec moi « , souligne-t-elle.  » David Clarinval (député-bourgmestre de Bièvre) et Olivier Chastel (président de parti) ont tenté une conciliation pour que je revienne.  » Mais l’échevine libérale aux compétences maïorales Anne Barzin aurait lancé :  » Je préfère perdre deux sièges que de la reprendre.  »

Sans langue de bois, l’ex-conseillère de la majorité a son franc-parler et n’a jamais hésité à critiquer les projets de la majorité, ni le collège, ni certains échevins qu’elle ne supporte pas personnellement. Très à cheval sur les impôts et taxes payés par les citoyens, la libérale veille aux dépenses de la Ville. Et au lendemain des élections, le bourgmestre Maxime Prévot ne voulait tout simplement pas d’elle dans son équipe. A l’époque, alors que le cumul d’Anne Barzin à la Région et à la Ville était en discussion, celle qui avait été temporairement échevine sous la législature précédente aurait pu intégrer le collège.  » Je l’ai appelé « , rapporte l’élue.  » Il m’a dit une phrase que je n’oublierai jamais : « Oui, tout à fait, j’ai un petit collège qui tourne bien. Je n’ai pas besoin d’un sniper dans mon équipe. Cela va encore être la guerre ! » Car lorsque j’étais échevine, je lisais les dossiers des autres membres du collège et je posais quelques questions ou émettais des remarques.  »

Le bourgmestre confirme :  » Je ne la veux plus dans un collège futur. Elle critiquait de manière publique les décisions prises par ses collègues au collège auquel elle avait participé. Je ne vais pas mettre le renard dans les poules ! Elle ne joue pas l’équipe.  »

Aujourd’hui indépendante, Françoise Kinet reste fidèle à elle-même.

Pierre Dulieu, rédacteur du magazine Confluent.

Ancien conseiller communal PSC puis IC (Intérêts communaux) à Erpent, Pierre Dulieu est le directeur du magazine Confluent. Rédacteur en chef de ce bimensuel namurois pendant plus de quarante ans, il a passé le flambeau voici deux ans à Catherine Vandenbroucke, secrétaire de rédaction depuis une quinzaine d’années. Indépendant, l’éditorialiste pointe les échecs, comme celui du comité de conciliation autour du centre commercial, et lutte pour que Namur conserve son âme, son patrimoine, sa nature. Connaisseur de sa ville, et de son histoire, passionné et amoureux d’elle, Pierre Dulieu lui consacre sa vie. Aujourd’hui encore, même s’il a tiré sa révérence, il réapparaît de temps à autre au détour d’une conférence ou d’un courrier des lecteurs.

Thibault Bouvier, avocat, promoteur et propriétaire.

Promoteur incontournable, Thibault Bouvier possède le fameux et réputé hôtel Les Tanneurs ainsi que 600 kots et appartements. Le conseiller communal MR de la Bruyère a décidé d’acheter  » tout ce qui bouge  » dans le centre-ville de Namur. La raison de cette folle partie de Monopoly ? Le refus de la Ville de lui octroyer un permis d’urbanisme pour l’extension des bureaux de sa propriété mosane, malgré plusieurs ajustements.

L’avocat a livré une guerre à la politique d’urbanisme après plusieurs années de  » bagarre homérique  » avec l’échevin chargé de l’Aménagement du territoire, et autrefois de l’Urbanisme, Arnaud Gavroy. A tel point que l’an dernier, il a voulu nommer un de ses projets  » Parc Gavroy « . Mais aujourd’hui, la hache de guerre est enterrée avec Ecolo. Ce qui n’empêche pas le promoteur de lorgner lourdement sur les projets de la Ville et de ne laisser passer aucune opportunité qui pourrait y être liée.

Par Sophie Mignon

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