Haute, Gotha et jet-set

L e gotha. A tout seigneur tout honneur. Le gotha regroupe les membres des familles royales d’Europe, régnantes ou non, et, par extension, les représentants les plus éminents de la noblesse du Vieux Continent, voire ceux d’autres cours, comme le gotha oriental. A l’origine, Gotha est une ville d’Allemagne orientale, ancienne capitale du duché de Saxe-Cobourg-Gotha. Au xviiie siècle, un ancien précepteur imagina d’insérer, dans un almanach, un essai sur la généalogie des maisons souveraines. Bible du meilleur sang bleu, L’Almanach de Gotha survécut à l’effondrement de l’Allemagne monarchique, mais ne résista pas aux troupes soviétiques qui mirent à sac l’imprimerie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Même si le sujet est quelque peu tabou, la haute société belge se caractérise par sa proximité avec la famille royale. De nombreuses photos des souverains et des princes, souvent dédicacées, trônent en bonne place dans leurs intérieurs. Il paraît d’ailleurs que, pour être anobli, il vaut mieux être actif dans l’un des fonds ou fondations mis sur pied par la monarchie. Mais cela n’empêche pas, en privé, certaines critiques.

La jet-set.  » Elle est ainsi nommée en référence au siège de leur jet privé que ces people, VIP et happy few ne quittent, pour ainsi dire, que pour atterrir dans des yachts de luxe, villas exceptionnelles, palais et palaces internationaux « , écrit Valérie d’Alkemade dans La Haute (Racine). Ils seraient ainsi quelques centaines, voire un millier, à se déplacer en grappes dans le seul souci de faire la fête dans les endroits les plus extravagants du monde. Le noyau de base est constitué de têtes couronnées en exil, de princes du gotha européen ou moyen-oriental, de richissimes Allemands, de play-boys italiens ou de milliardaires américains, comme les fameuses héritières de la chaîne d’hôtels Hilton ou Massimo Gargia, de la Ferme des célébrités (TF1), autour desquels gravitent des stars du showbiz, des mannequins et leurs coiffeurs, bijoutiers, stylistes, etc. Sans oublier une armada de courtisans et de pique-assiettes. Sauf exceptions, aucun d’entre eux n’appartient à la haute société, même s’ils peuvent se côtoyer, notamment lors de galas caritatifs. L’élite belge pousse en outre la discrétion si loin, par rapport à ses homologues d’autres pays, qu’elle est réputée  » coincée  » à l’étranger. D.K.

D.K.

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