En plein coeur du projet Tivoli, près du canal, le bâtiment Greenbizz attise la curiosité. Autant son architecture que sa destination sont en effet novatrices.
Il n’est pas encore terminé mais a fait l’objet, en 2013, d’une conférence au NZEB Symposium (un congrès réunissant architectes, chefs d’entreprises et responsables de projets autour des grands défis et l’avenir de la construction peu énergivore) et est d’ores et déjà cité en exemple. » Il « , c’est le bâtiment Greenbizz en cours de construction rue Dieudonné Lefèvre, à Laeken, et qui hébergera prochainement un incubateur d’entreprises. Il y a déjà plusieurs incubateurs en région bruxelloise mais celui-ci a la particularité d’avoir une approche sectorielle puisqu’il est dédié aux technologies vertes et à l’économie durable en général « , précise Philippe Antoine, directeur général de Citydev.brussels, gestionnaire du projet. Ce qui le différencie également, c’est le fait que les surfaces d’incubation – c’est-à-dire les bureaux – seront adossées à des ateliers où les start-up auront la possibilité de réaliser directement leurs prototypes. » Nous avons aussi en projet d’ajouter un fab lab au bâtiment. » En plus des infrastructures (douze mille mètres carrés au total), les entreprises profiteront, au sein de Greenbizz, de services administratifs (secrétariat, accueil…), d’un coaching et d’un accompagnement pour développer leur structure.
Outre sa fonction dans l’air du temps, c’est pour son architecture que le projet est souvent cité en exemple – jusqu’à New York, dont le maire est venu visiter le chantier. Les ateliers respecteront les normes basse énergie tandis que le reste sera passif. La conception du bâtiment prévoit également une toiture verte, une utilisation extensive de bois européen, du plastique recyclé, etc. Mais pour Sabine Leribaux, associée chez Architectes Assoc, le bureau responsable du développement du projet, cet aspect environnemental très poussé est finalement presque anecdotique à l’heure actuelle : » Ce qui est vraiment innovant, c’est la manière dont le bâtiment a été pensé. Le cahier des charges de Citydev exigeait un impact positif du bâtiment dans le quartier et ses alentours, ce qui signifie qu’il fallait intégrer au mieux la fonction de Greenbizz dans une zone à cheval entre le logement et l’économie. »
Les architectes ont donc imaginé une construction dont la principale caractéristique est la perméabilité et l’ouverture. » Le concept de ce bâtiment, c’est le contraire de l’autisme « , précise Sabine Leribaux. Nous avons rassemblé les superficies pour dégager une place publique qui n’était pas prévue au départ, et nous avons multiplié les surfaces de contact. » Greenbizz prévoit ainsi deux rues intérieures qui ouvrent l’espace, des fenêtres placées bas permettant aux enfants de voir ce qui se passe à l’intérieur, mais aussi des espaces d’exposition et une cafétéria ouverte au public. » Tous ces éléments ont pour mission de créer des connexions avec la fonction travail dans un quartier bourré d’énergie qu’il faut capter et mettre en valeur, souligne Sabine Leribaux. Greenbizz, de par son architecture, veut livrer un message politique : le travail est innovant et accessible. »
Encore en construction, le bâtiment devrait pouvoir commencer à remplir ses missions début 2016, soit avant que les 400 logements du projet Tivoli dans lequel il s’insère ne soient terminés. » Il n’est pas habituel de développer l’aspect économique avant la partie résidentielle, mais dans ce cas cela se justifiait. Greenbizz servira en effet de tampon entre les habitations et la partie plus industrielle du quartier qu’est le centre TIR « , conclut Philippe Antoine.
Marie-Eve Rebts