Flagey fête Brahms

Même si aucun anniversaire n’est en vue, Flagey va célébrer Johannes Brahms (1833-1897) cinq jours durant. Fil conducteur : la transmission entre solistes confirmés et jeunes musiciens de la Chapelle musicale Reine Elisabeth.

Passer le flambeau entre les maîtres et les élèves, par-delà le cadre rigide des cours et dans la pratique vécue de l’échange musical : pour nous, le Brahmsfestival sera emblématique de notre conception de la formation classique.  » Par ces mots, Bernard de Launoit situe l’esprit dans lequel la Chapelle musicale Reine Elisabeth qu’il préside s’engage dans cette série de concerts. En partenariat avec Flagey et le Brussels Philharmonic, la Chapelle pourra aligner ses jeunes solistes en résidence aux côtés de leurs professeurs et de pointures internationales : Augustin Dumay, Hélène Lucas, Gary Hoffman, José van Dam, Frank Braley…

L’£uvre de Brahms regorge de possibilités et de recoins expressifs. On songe d’emblée aux incontournables, comme le concerto pour violon. Il sera défendu par le violoniste Nikita Boriso-Glebsky (23/11). On pense aussi deux concertos pour piano. Abdel Rahman El Bacha se mesurera au premier (23/11).  » Mais pour le second concerto, nous avons eu quelques difficultés ! Moins joué, il ne figurait dans le répertoire d’aucun de nos pianistes invités  » signale Arie Van Liesbeth, président du comité artistique de la Chapelle.  » Jusqu’au moment où nous avons appris que Louis Lortie venait de l’enregistrer, ajoute-t-il. Il se réjouit de l’interpréter lors de la soirée de clôture (27/11). « 

Sous la baguette de Michel Tabachnik, le Brussels Philharmonic accompagnera ces concerts. Un orchestre sur le tremplin de la gloire, grâce notamment à ses enregistrements de musiques de film. Ils viennent de signer l’interprétation de la partition originale de The Artist et celle du Tintin de Spielberg. Il y a de l’Oscar dans l’air…

Des trésors de musique de chambre

Et la musique vocale de Brahms ? Sans aller jusqu’au Deutsche Requiem, on la retrouvera via José van Dam dans les Lieder und Gesänge (24/11). Mais aussi sous la forme d’une master class animée par Helmut Deutsch, avec les chanteurs du réseau Enoa (European Network of Opera Academies). Le monument Brahms recèle aussi des trésors de musique de chambre, comme les sonates pour violon et piano. La sonate n°3 sera célébrée par les jeunes Harriet Langley et Dina Protopopescu (25/11). On retrouvera le quatuor n°3 et le formidable quintette en fa mineur (26/11) avec, entre autres, Frank Braley et Augustin Dumay. Plus rare, la sonate pour violoncelle et piano op. 38 avec le celliste chinois Jian Wang. Pianiste exceptionnel qui épatait Schumann et séduisait son épouse Clara, Brahms se décline obligatoirement dans et par son instrument favori. Sonates, Fantaisies, Ballades et Klavierstücke seront égrenés au fil des jours par des jeunes solistes tels Stéphanie Proot, Philippe Riga ou Christia Hudzig. Place aussi à des artistes en phase d’épanouissement international comme la solaire Plamena Mongova (25/11).

Ainsi, toute la programmation de ces cinq jours dédiés à Brahms est construite sur le thème du compagnonnage. Comme un écho cérémoniel, chaque grande soirée du prestigieux Studio 4 de Flagey répond à un concert d’ouverture concocté plus tôt au Studio 1 par les solistes en devenir de la Chapelle musicale. Une transmission bien tempérée.

Infos : www.brahmsfestival.be

PHILIPPE MARION

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