08-08-2018, 19:00Mise à jour le: 07-12-2020, 17:30
Le parti fédéraliste bruxellois décroche la timbale pour une première participation au scrutin communal de 1970. Victoire retentissante au goût de cendres : coller des affiches électorales a tué un militant.
L’affiche est en berne. Elle pleure la perte tragique d’un de ses innombrables colleurs mobilisés à chaque campagne pour la faire fleurir aux quatre coins des rues. Jacques Georgin, militant FDF en pleine action, n’a pas survécu au passage à tabac d’un groupe d’extrémistes flamingants du Vlaamse Militanten Orde. A un mois du scrutin communal du 11 octobre 1970, le pays prend le deuil. La lâche agression nocturne de Laeken a tout du symbole dans une » Belgique de papa » agonisante, rongée par les différends communautaires qui monopolisent désormais l’attention des électeurs et exacerbent les joutes électorales.
Un autre coin du pays a commencé à faire parler de lui, au scrutin de 1964 : Fourons, où on a voté pour la première fois depuis le rattachement contesté au Limbourg. Où les listes » Retour à Liège » ont décroché la majorité absolue. L’épine du hérisson est plantée dans le pied du gouvernement présent et à venir.
Les partis traditionnels sont bousculés dans leur zone de confort par des nouveaux venus qui font bouillonner le bain communal jusqu’alors empreint de stabilité. Au scrutin de 1964, il y a soudaine prolifération de listes : » Intérêts communaux « , » Union démocratique herstalienne « , » Rassemblement autour du bourgmestre « , » Renouveau louviérois « , » Union forestoise « , » Liberté à Uccle « , » Front wallon « , » Renaissance tournaisienne « . Et le folklorique s’engouffre dans la brèche. A Liège, Alfred Beaujean, » frère Alfred » pour les étudiants, fondateur d’un Parti vitaliste wallon, décroche un millier de voix. Il récidive en 1970, à la tête d’un Mouvement wallon pour une meilleure distribution de l’Abondance. Avec un grand A.