Portée par la Libération, la vague communiste se brise sur l’écueil des élections communales de l’immédiat après-guerre. Le biotope local se teinte difficilement de rouge.
Interrompue par la guerre, la vie électorale reprend son cours. A l’échelon communal, l’électeur retrouve le chemin des urnes pour la première fois le 24 novembre 1946. Le parti communiste y est attendu au tournant : confirmera-t-il sur le terrain local sa percée historique enregistrée neuf mois plus tôt au scrutin législatif, lorsqu’il a su capter 12,5 % des suffrages, et plus de 20 % en Wallonie ? Insoutenable suspense. La Belgique des années 1950 brille de mille feux à l’occasion de l’Expo 58, bouffée d’insouciance générale mais chant du cygne de la » Belgique de papa « . L’entrée en zone de turbulences économiques, sociales et linguistico- communautaires ne saurait plus tarder. Les affiches refleurissent en temps de campagne. Jusqu’à la fin des années 1950, la photo n’a pas encore raison du crayon et du pinceau. Mais le marketing électoral pointe le bout du nez et la personnalisation en politique approche à grands pas.
L’électrice garde une place de choix dans le coeur des partis. Celle fantasmée par le PS se met sur son 31 pour se rendre au bureau de vote le 24 novembre 1946 et glisser avec une grâce toute féminine son bulletin dans l’urne. Les socialistes ne l’imaginent pas songer à autre chose qu’à la joie du repas familial qui se profile à l’arrière-plan de l’affiche. Nul doute que le bonheur des siens, synonyme de vacances, de logis confortable ou de réussite à l’école, occupe toutes les pensées de la femme. A moins que l’élégante aux yeux mi-clos ne rêve secrètement au droit de voter aux législatives, qui lui sera enfin reconnu deux ans plus tard. © INSTITUT EMILE VANDERVELDE – BRUXELLES – PHOTO : HATIM KHAGAT
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L’électrice garde une place de choix dans le coeur des partis. Celle fantasmée par le PS se met sur son 31 pour se rendre au bureau de vote le 24 novembre 1946 et glisser avec une grâce toute féminine son bulletin dans l’urne. Les socialistes ne l’imaginent pas songer à autre chose qu’à la joie du repas familial qui se profile à l’arrière-plan de l’affiche. Nul doute que le bonheur des siens, synonyme de vacances, de logis confortable ou de réussite à l’école, occupe toutes les pensées de la femme. A moins que l’élégante aux yeux mi-clos ne rêve secrètement au droit de voter aux législatives, qui lui sera enfin reconnu deux ans plus tard. © INSTITUT EMILE VANDERVELDE – BRUXELLES – PHOTO : HATIM KHAGAT
On ne donne pas sa voix aux morts mais on peut toujours voter en leur mémoire. Au sortir de la guerre, le nouveau PSC-CVP invite l’électeur bruxellois à ne pas oublier ces élus catholiques, victimes du récent accès de barbarie allemande. © ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES
On ne donne pas sa voix aux morts mais on peut toujours voter en leur mémoire. Au sortir de la guerre, le nouveau PSC-CVP invite l’électeur bruxellois à ne pas oublier ces élus catholiques, victimes du récent accès de barbarie allemande. © ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES
Affreux collabos. On les croit K.-O. ? Grossière erreur : aux communales de 1952, les socialistes entretiennent encore la menace, électoralement porteuse. On pourra toujours compter sur la gauche pour écarter la main crochue et vorace des suppôts de l’incivisme. © INSTITUT EMILE VANDERVELDE – BRUXELLES – PHOTO : HATIM KHAGAT
L’un est né sur les cendres du Bloc catholique. L’autre est issu des ruines du Parti ouvrier belge. La confrontation PSC-PS domine le paysage politique belge de l’après-guerre et le terrain communal est un des champs clos de leur affrontement. On ne craint pas d’être grandiloquent pour évoquer ce combat de titans au scrutin de 1952. © INSTITUT EMILE VANDERVELDE – BRUXELLES – PHOTO : HATIM KHAGAT
Le PSC a renoué avec le succès aux législatives du 1er juin 1958. L’électeur serait bien sot de l’arrêter en si bon chemin aux communales d’octobre suivant. A lui de saisir la clé du paradis social-chrétien et d’ouvrir la porte qui le conduira une fois encore à la félicité. Ainsi soit-il : le PSC, à nouveau vainqueur aux communales, réinvestit de nombreux collèges échevinaux et efface son lourd revers électoral de 1952. Cerise sur le gâteau social-chrétien : sa victoire pousse libéraux et socialistes à intégrer le gouvernement aux côtés des catholiques décidément incontournables. © COLLECTION MUNDANEUM – MONS – PHOTO : HATIM KHAGAT
Ecolo plein pot. Candidat PSC, Jacques Delcroix veut tout et peut-être même son contraire : un air bruxellois pur et débarrassé de fumées cancérigènes, et plus de parkings qui viendront alimenter la pollution automobile. Pourtant, cet homme ne peut pas être un sot : les titres et grades affichés sous sa photo font foi. A sa décharge, la science de l’environnement n’est pas encore vraiment née en 1958. © ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES
Malheur au vainqueur… Le PS a fait la course en tête et, au soir du 12 octobre 1952, il envoie 14 conseillers à l’hôtel de ville de Bruxelles. Il y est à présent le parti le plus fort. Enfin le bout du tunnel, après trente-deux ans d’opposition ? Raté. Une entente libérale-catholique en décide autrement. Au premier conseil communal du 5 janvier 1953, les socialistes enragent : » La population jugera sévèrement les responsables de ce peu reluisant marché. « © INSTITUT EMILE VANDERVELDE – BRUXELLES – PHOTO : HATIM KHAGAT
A Uccle, le scrutin d’octobre 1958 se joue sur un petit air de » Martine à la piscine « . Sans doute l’effet contagion exercé par l’héroïne des livres pour enfants, en vogue depuis sa première aventure » à la ferme » parue quatre ans plus tôt. © COLLECTION MUNDANEUM – MONS – PHOTO : HATIM KHAGAT
» Françaises, Français, aidez-moi ! » s’est exclamé le 27 juin 1958 le général de Gaulle en clôturant en force son premier discours télévisé depuis son retour au pouvoir. Tu parles, Charles ! Trois mois plus tard, au scrutin communal belge d’octobre, cette candidate libérale bruxelloise se prend un peu pour le président de la République française. © ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUXELLES