Près de 200 sociétés bruxelloises arborent fièrement le logo vert et bleu du label » Entreprise écodynamique « . Créée il y a quinze ans pour favoriser les démarches écologiques en entreprise, l’initiative a-t-elle rempli ses missions ?
Le parlement bruxellois, la Banque nationale de Belgique, l’hôtel Stanhope, Amazone asbl, la maison de repos Val des Fleurs… Tous ces employeurs bruxellois, a priori très différents, partagent un point commun : une ou plusieurs étoiles au label » Entreprise écodynamique « . A l’initiative de Bruxelles Environnement, cette labellisation à l’échelle régionale a été mise en place avec un objectif clair : offrir une reconnaissance plus accessible financièrement et administrativement qu’une certification internationale.
Aujourd’hui, alors qu’il fête ses 15 ans, certains estiment que le label » Entreprise écodynamique » est trop simple à obtenir. » Il est effectivement moins exigeant que d’autres certifications, car notre volonté est qu’il reste accessible à toute entreprise motivée, souligne Sandra Moreels, gestionnaire de dossiers. Nous visons toutefois une amélioration continue des entreprises. C’est pour cela que Bruxelles Environnement offre un accompagnement individuel à chaque nouveau candidat et subsidie des formations en management environnemental. Si la première étoile est accessible à l’entreprise motivée qui a déjà mis en place un début de démarche environnementale, les labellisations deux et trois étoiles réclament plus d’investissement. »
Exigences à la hausse
Au fil des ans, le label bruxellois a revu ses exigences à la hausse pour progresser avec le potentiel d’actions aujourd’hui disponible en matière environnementale. » Certaines démarches comme le tri des déchets sont devenues obligatoires, explique Sandra Moreels. Et puis, d’autres choses qui paraissaient innovantes il y a dix ans sont désormais la norme. Je pense par exemple à l’usage de papier recyclé, à l’impression noir et blanc et recto verso, etc. Le label est aussi plus exigeant au niveau des indicateurs de suivi des consommations car on possède désormais plus d’outils de mesure, notamment un que nous avons mis en place nous-mêmes. »
Malgré ces exigences à la hausse, le nombre d’entreprises labellisées ou candidates n’a pas baissé, au contraire ! La certification bruxelloise est si bien installée aujourd’hui que des entreprises possédant une reconnaissance internationale comme Emas font aussi les démarches pour l’obtenir. Jusqu’à présent, son impact sur l’environnement n’a pas été globalement mesuré, mais il n’est certainement pas vain puisqu’en dix ans, certaines entreprises labellisées ont réussi à réduire de moitié leur consommation d’énergie.
En plus de ces effets directs, le label » Entreprise écodynamique » semble pouvoir étendre ses bénéfices plus largement… » Les sociétés labellisées représentent environ 55 000 équivalent temps plein, précise Sandra Moreels. La prise de conscience des employés est de plus en plus importante, donc s’ils reproduisent ailleurs les bonnes pratiques qu’ils ont acquises en entreprise, l’impact sur l’environnement n’en sera que meilleur… »
Marie-Eve Rebts