D’Orient vient la relève
Flagey et le KunstenFestival des arts accueillent le » nouveau souffle asiatique » en mettant l’accent sur les cinémas chinois et thaïlandais
Infos et réservations au 02 641 10 20 (Flagey) et au 070 222 199 (billetterie du festival). Renseignements aussi sur le site www.flagey.be
Depuis plusieurs années déjà, une bonne partie du cinéma le plus passionnant, le plus original, le plus excitant nous vient d’Extrême-Orient. La Corée se signale de plus en plus régulièrement û encore aujourd’hui avec, à l’affiche, le séduisant Bin Jip ( lire ci-contre) û, après que Taïwan, Hongkong, la nouvelle génération japonaise ont fait merveille. Ce sont deux autres cinématographies en plein mouvement, de Chine et de Thaïlande, qu’a choisi d’honorer le KunstenFestival des arts en organisant, à Flagey, à Bruxelles, une manifestation intitulée Un nouveau souffle asiatique. Le point d’orgue de ce programme de trois soirées sera la présentation, en avant-première, du nouveau film du Chinois Jia Zhang-Ke, The World, lundi 9 mai à 19 h 30 (au Studio 4), en présence du cinéaste, qui sera longuement interviewé sur scène après la projection.
Jia s’est affirmé de formidable façon avec Xia-Wu, artisan pickpocket, Platform et Unknown Pleasures, des £uvres à la fois très personnelles par leur style et reflétant la réalité d’une Chine en pleine transformation. Le jeune réalisateur capte l’influence grandissante de la culture mondialisée, la perte de repères de ceux qui sont nés du moule communiste traditionnel. Il place l’humain au centre de son cinéma extraordinairement libre de propos comme de forme (et, donc, presque toujours censuré…), où l’amour occupe une position elle aussi majeure, tant il est vrai que celui-ci fait partie des choses qui ne changent pas…
Les deux autres soirées (les 16 et 23 mai à 20 h 30 au Studio 5) mettront en vedette deux autres représentants singuliers de la nouvelle génération de cinéastes d’Asie. D’abord, le Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, dont l’ovni mythologique et gay Tropical Malady révéla l’inclassable talent et dont nous découvrirons New York, suivi d’une rencontre avec cet artiste à nul autre comparable. La dernière séance sera, elle, consacrée à Yang Fudong, un Chinois utilisant la vidéo de manière poétique et minimaliste pour confronter subtilement la Chine d’hier et celle d’aujourd’hui. Il viendra présenter lui-même Seven Intellectuals in Bamboo Forest, avant de se prêter au jeu de l’entretien face au public.
Les cinéphiles, mais aussi tous ceux et celles qu’intéressent les transformations du monde et de l’art, trouveront dans ce bref mais très riche rendez-vous avec trois personnalités marquantes l’occasion de vibrer à des £uvres très particulières chacune, mais s’inscrivant toutes dans une recherche très contemporaine de sens et d’émotion.
Louis Danvers
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