Entre deux baignades, les vacances à la mer peuvent ouvrir les portes de l’imaginaire… Galeries et musées des plus belles stations balnéaires composent une magnifique balade artistique. Morceaux choisis.
L’Europe fantôme
Art nègre, art primitif ou art ethnique… Les appellations ne manquent pas pour désigner ce lointain qui ne cesse de fasciner. L’exposition » L’Europe Fantôme » éclaire la représentation occidentale de l’art africain au XXe siècle. Un sujet pétri de fantasmes exotiques soulevant de nombreuses questions : » Quel rôle ont joué les artistes, les écrivains et les chercheurs à travers leur commentaire de l’art venu d’Afrique ? » ; » Quelle image avons-nous aujourd’hui de l’Afrique et quel rôle joue le musée ethnographique ? » L’exposition aborde frontalement la manière dont nous nous positionnons aujourd’hui à l’égard de notre passé colonial… Un défi brillamment relevé par le Mu.ZEE qui examine les collections du Musée royal d’Afrique centrale de Tervuren (fermé pour cause de profonde rénovation). Le propos se base, entre autres, sur des documents, plus précisément sur les premières photos et publications d’objets et de masques africains. Une petite cinquantaine d’oeuvres qui offrent un nouvel éclairage sur cet héritage.
L’Europe Fantôme, au Mu.ZEE, à Ostende. Du 4 juillet au 3 janvier. www.muzee.be
Best Wishes
L’intitulé ne pourrait être plus clair ! Totalement inédite, l’exposition » Best Wishes » présente les cartes de voeux réalisées par Paul Delvaux entre 1955 et 1960. A l’image de nombreux condisciples, l’artiste prit beaucoup de plaisir à illustrer ses cartes de voeux. Des créations intimes destinées à ses proches qui nous transportent, avant l’heure, dans la magie de Noël et des souvenirs d’enfance. Ces oeuvres – au nombre de 21 – sont réalisées à l’encre de Chine sur papier-calque (forcément, elles devaient pouvoir être reproduites). Elles étaient accompagnées des voeux manuscrits de Paul Delvaux et de son épouse, Tam. Evidemment, on retrouve les thématiques – pour ne pas dire » fonds de commerce » – chères au peintre. Hormis huit d’entre elles, exposées à Liège puis au Japon (où l’artiste jouit d’ailleurs d’une immense réputation), l’écrasante majorité de ces pièces est présentée pour la toute première fois au grand public. Des dessins à la plume d’une finesse surprenante dans lesquels l’artiste ne bride pas son talent.
Best Wishes, musée Paul Delvaux, à Saint-Idesbald. Jusqu’au 3 janvier. www.delvauxmuseum.com
Côté galeries… Stéphane Halleux
En août, la prestigieuse Absolute Art Gallery programmera une très belle exposition d’oeuvres de Stéphane Halleux. Le » papa » de Monsieur Hublot compte aujourd’hui parmi les artistes belges les plus en vue. Entre ses mains, machines et personnages prennent vie pour configurer un univers délicatement loufoque dans un futur démodé. On rencontrera de nombreuses sculptures uniques et, pour la toute première fois, quatre pièces en bronze. Pures merveilles ! A travers ce procédé, le sculpteur ouvre sa palette à une nouvelle dimension et offre, à quelques pièces emblématiques, une élégance doublée d’une intemporalité. Cette exposition est complétée par la sortie d’un nouveau livre sur l’oeuvre de l’artiste.
Stéphane Halleux Sculptures, Absolute Art Gallery, à Knokke. Du 8 au 30 août. www.absoluteartgallery.com
Benjamin Spark
Enfant terrible de l’art contemporain, Benjamin Spark présente une nouvelle série d’oeuvres. Cette fois, les images sont éclatées sur la toile et font voler en éclats tous les cadres traditionnels de la peinture. Il est question d’une sorte de patchwork composé d’images savamment sélectionnées, provenant de sources aussi populaires que la bande dessinée, le graffiti, le manga, le pop art… L’homme puise également dans l’histoire de l’art, empruntant volontiers les chefs-d’oeuvre de ses artistes préférés. Et toujours, sa marque de fabrique si caractéristique : des phrases jetées en bloc. Avec cette exposition, l’artiste aborde une nouvelle étape de sa carrière en proposant au public une autre approche de cette peinture appelée le Street Pop. Une direction picturale qui doit à Benjamin Spark, sinon sa paternité, sa large popularité.
Benjamin Spark, ELV Gallery, à Knokke. Jusqu’au 1er septembre. www.galleryelv.com
CoBrA et ZERO
A la tête d’une belle enseigne spécialisée dans les groupes CoBrA et ZERO, Michael De Zutter présentera un assemblage d’artistes internationaux qui font la réputation de sa galerie : Christo, Combas, Wesselman, Dubuffet… Au mois d’août, il mettra en avant les représentants du mouvement » ZERO « . Des oeuvres uniques et rares de Piene, Mack, Uecker, Leblanc, Dadamaino, Aubertin, Peeters, Schoonhoven… Des accrochages somptueux qui transforment l’espace en un minimusée qu’il faut absolument visiter !
MDZ Art Gallery à Knokke. www.mdzgallery.com
Jenkins Green
Intitulée » Jenkins Green « , l’exposition de Fik van Gestel (Turnhout, 1951) rappelle non seulement la prédilection chromatique de l’artiste pour les camaïeux de vert, mais fait aussi référence à ce peintre expressionniste abstrait américain qui » détiendrait » cette couleur : Paul Jenkins. Ce vert puissant aurait été conçu pour lui ! Fik van Gestel nous livre des oeuvres audacieuses, dont la surface – très structurée – est composée de différentes textures permettant de subtils jeux de lumière. Une production à mi-chemin entre abstraction et figuration. À découvrir sans tarder.
Fik van Gestel, Jenkins Green, à la Zwart Huis, à Knokke. Jusqu’au 28 juillet. www.galeriezwarthuis.be
Par Gwennaëlle Gribaumont