La Strada, à La Louvière. Ce projet mixte s’étend sur 16 hectares. Il comprend 600 logements, 4 000 m2 de bureaux et, surtout, la création d’un pôle commercial de 38 500 m2. Il avalera par ailleurs le Centre de la céramique inauguré en mai dernier. Pour Benoît Moritz, architecte-urbaniste et professeur ordinaire à l’ULB, La Strada reflète la faible capacité de la Wallonie à dégager des financements publics. » Quand La Louvière veut faire de la culture, elle doit demander à un privé d’y faire un centre commercial. C’est un comble. »
Rive Gauche, à Charleroi. Chantier majeur de la Ville Basse, le projet prévoit un centre commercial de 35 000 m2, du logement et un hôtel de standing de 112 chambres. » Rive Gauche devrait permettre à Charleroi de réduire l’évasion commerciale « , estime Jean-Luc Calonger, président d’AMCV. Les urbanistes se montrent optimistes quant à l’apport d’un tel projet en termes d’attractivité, puisqu’il s’inscrit dans un redéploiement plus large que le seul pari immobilier.
L’extension des Grands Prés, à Mons. D’ici fin 2015 ou début 2016, le site montois décentré deviendra le plus grand pôle commercial de Wallonie (60 000 m2). » On peut comprendre qu’un tel investissement génère des recettes fiscales et la création d’emplois. Mais quand Mons autorise un tel projet, elle ne doit pas s’étonner que les commerces du centre-ville périclitent « , critique Jean-Luc Calonger.
Un centre de congrès, à Charleroi et Namur. » La Wallonie n’attire que 10 % de l’activité de congrès du pays, alors qu’elle pèse près de 30 % de l’économie. » C’est l’argument invoqué par Paul Magnette, bourgmestre en titre de Charleroi, pour justifier la pertinence des nouveaux projets de centres de congrès. Gérés par le privé, ils sont soumis à un impératif de rentabilité. » Pour ces activités, c’est la nouveauté qui attire, met en garde Christian Lasserre. Leurs business plan sont donc assez positifs dans les cinq premières années. La difficulté, c’est de tenir dans la durée. »
Le tram, à Liège. Recalé à ce stade par l’Europe (lire aussi l’encadré en p. 42), le projet du tram liégeois est toutefois loin d’être enterré. Son tracé de 12,5 kilomètres s’étend le long de la rive gauche de la Meuse, de Sclessin à Coronmeuse. » Il faut impérativement revoir le rapport à la voiture dans les centres-villes « , souligne Benoît Moritz. Le projet du tram apporterait une réponse partielle à ce » shift culturel » que préconise Christophe Schoune, secrétaire général de la Fédération Inter-Environnement Wallonie (IEW).
Ch. L.