Bientôt une éolienne dans les PME ou… au bureau ?

Ce sont les futures stars du vent vert : avec leurs quelques mètres de hauteur, leur faible coût et un rendement appréciable, les  » petites éoliennes  » font leur apparition sur le marché. Leur cible privilégiée ? Les PME, les agriculteurs et quelques particuliers…

Il n’existe que quelques exemplaires de petites éoliennes à axe vertical en Wallonie. Axe vertical ? A l’inverse de leurs grandes s£urs dont les pales sont fixées sur un axe horizontal comme les hélices d’un avion, celles-ci fonctionnent un peu à la manière d’un batteur de crème fraîche inversé, les pales tournant autour d’un mât vertical au-dessus duquel se trouve le  » moteur  » qui produit l’électricité. Moins chères à l’achat, de conception plus simple, elles sont aussi plus économiques en termes de maintenance.

Créée il y a deux ans et demi, Fairwind, établie à Seneffe, est l’enfant de Philippe Montironi, un ancien gestionnaire de Bourse binchois recyclé dans l’industrie mécanique. Pour réaliser son rêve, il s’est associé à quatre amis ingénieurs dont deux ont longtemps travaillé dans le grand éolien. Trois sont belges (de Mons et du Centre) et le quatrième est français.  » Ensemble, nous avons conçu et développé une gamme d’éoliennes dont la mise au point n’a pas toujours été facile, car nous avons dû surmonter de nombreux obstacles techniques, dont nous sommes fiers, se réjouit Philippe Montironi. Les mâts en acier et les pales en aluminium extrudé sont fabriqués par nos soins et nous avons testé de façon drastique les autres composants, dont l’électronique et les moteurs. « 

Le marché visé est principalement les PME et les entreprises agricoles :  » Nos machines ont un encombrement restreint, avec des pales qui varient de 4 à 8 mètres, des fondations raisonnables et des mâts de 12 à 16 mètres, poursuit-il. Bref, des structures à taille humaine qui peuvent néanmoins produire de 8 000 à 30 000 kWh par an pour un prix de 25000 à 60 000 euros. A titre indicatif, on estime qu’un ménage de 2 personnes consomme environ 2 000 kWh par an. « 

Quand le fonctionnaire entre dans la danse…

Avec 5 machines actuellement en commande ferme et de gros dossiers qui s’ouvrent, y compris en France où le boulanger industriel Délifrance va installer une première machine sur son usine de Dunkerque, le marché s’annonce prometteur pour Fairwind. Mais il y a un hic.  » En théorie, le petit éolien peut se contenter d’un « petit » permis délivré par les communes, mais certaines d’entre elles ne veulent pas se charger du dossier ou demandent une procédure plus compliquée avec enquête de commodo et incommodo notamment, explique Philippe Montironi. C’est alors le fonctionnaire délégué qui entre dans la danse et celui avec qui nous avons été en rapport jusqu’ici nous met des bâtons dans les roues pour des motifs que nous ne pouvons accepter. A la Région wallonne, l’accueil n’est guère plus engageant et toutes les démarches s’engluent dans un véritable labyrinthe administratif. « 

Mêmes regrets chez Christophe Desmarez, un des associés, qui possède un atelier à Hautmont, de l’autre côté de la frontière, à une vingtaine de kilomètres de Frameries. C’est notamment là que sont assemblées les  » têtes  » des éoliennes.  » Ici, en France, les choses sont beaucoup plus simples. Pour ne citer qu’un exemple, l’installation d’une éolienne de 12 mètres ne nécessite qu’une simple déclaration à l’administration. Et il en va de même pour d’autres procédures administratives. Bien sûr, nous voulons que Fairwind reste en Belgique, mais il faut avouer que, certains jours, la tentation de délocaliser est forte… « 

Du côté flamand, par contre, la réaction est enthousiaste. Philippe Montironi raconte :  » En novembre, suite à une prise de contact de notre délégué commercial, la Région flamande a organisé le déplacement d’une centaine de personnes – dont de nombreux agriculteurs – venues étudier sur le terrain une éolienne que nous avons installée à Mariembourg pour le compte d’une société de contrôle technique ( voir ci-contre). Les contacts sont très prometteurs.  »

Francis Groff

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