Les influenceurs ont fait émerger une façon inédite de promouvoir le livre, notamment auprès d’un public jeune. Si jusque-là la prescription se faisait du professionnel au lecteur, ces booktubeurs, bookstagrammeurs et autres blogueurs s’insèrent dans un courant plus horizontal et n’envisagent plus la lecture comme solitaire (en témoignent Babelio ou Booknode). Avec des publications souvent mises en scène, agrémentées de critiques express ou plus étayées, ils font de la communauté de leurs pairs, lecteurs amateurs, la clé de leur succès. Ces digital natives attirent l’attention des salons qui les convient à des tables rondes. Signe de cet intérêt, François Coune est devenu à 23 ans le community manager de la Foire du livre de Bruxelles, après avoir été repéré peu après l’ouverture de son compte Instagram @livraisondemots (13 400 abonnés, contre environ 5 000 il y a un an). Est-ce que ces nouveaux prescripteurs (comme Nine Gorman aux 78 200 abonnés et cinq millions de vues, devenue auteure young adult ou Bulledop aux 68 500 abonnés et 3,8 millions de vues) sont pour autant pain bénit pour les éditeurs ? N’étant pas soumis à la ligne éditoriale d’une rédaction, ils sont libres de leurs choix et devraient donc faire émerger une bibliodiversité qui servirait toute la chaîne. Mais entre partenariats plus ou moins contraignants, volonté de s’insérer dans la discussion collective et bagage à étoffer, il reste du chemin à faire.

Bibliodiversité
18-12-2019, 20:00
Mise à jour le: 21-01-2021, 09:59
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