Week-end » portes ouvertes » chez les antiquaires de ce quartier très prisé de Bruxelles. Ces 27 et 28 septembre, une quarantaine d’enseignes, dont certaines venues de Londres et de Leeds, présenteront leurs plus belles pièces.
Dans les années d’après-guerre, le quartier bruxellois du Sablon était encore un village paisible. Aux alentours des anciennes maisons de maître, on trouvait des entrepôts et des ateliers de peintres. Dès la décennie suivante, des antiquaires, chassés du Mont des Arts voué à la démolition, rejoignent leurs rares confrères déjà installés à l’ombre de l’église Notre-Dame de la Chapelle. Les bistrots et restaurants se multiplient ainsi que, plus récemment, les chocolatiers. La » sablonisation » gagne du terrain. On y vient pour se montrer, boire un verre en terrasse. On y vient aussi pour acquérir l’un ou l’autre objet proposé par les spécialistes de l’art ethnique, du Japon ou de Chine, de la bande dessinée ou encore du mobilier qu’il soit de haute époque, Art déco ou seventies.
Chaque année, l’association Brussels Art Square organise un week-end » portes ouvertes » afin de faire apprécier au grand public les merveilles proposées à la vente par les antiquaires du Sablon. Cette fois, une quarantaine d’enseignes, toutes spécialités confondues, réuniront leurs plus fabuleuses trouvailles. Précédant ainsi les premières foires d’antiquaires (Namur Expo en novembre, la Brafa en janvier), cette manifestation en forme de balade urbaine, compte bien ouvrir l’appétit des collectionneurs. De l’art du verre (Au Cherche Midi) aux délicates porcelaines (la maison Lemaire) et des jouets vintage (Kerner Finkelstein Gallery) aux masques chamaniques de l’Himalaya (Joaquin Pecci), le choix est pour le moins éclectique.
Un des attraits de ces journées tient aussi au pays invité. Pour l’édition 2014, une douzaine d’enseignes britanniques, la plupart londoniennes, font le déplacement. La galerie Didier Ltd propose des bijoux créés par des artistes parmi lesquels ceux dessinés par Yves Saint Laurent, Nina Ricci, Armani ou encore Pol Bury. Peter Finer est un spécialiste des armes et armures anciennes, Tomasso Brothers (venu de Leeds) vend aux grands musées internationaux des bronzes d’époque Renaissance, alors que la galerie de Max Rutherston est devenue un lieu incontournable pour tous les amateurs de ces petits objets japonais appelés netsuke. Quant à Rafael Valls, il nous fera aussi découvrir l’une ou l’autre de ses acquisitions récentes parmi lesquelles circulent les noms de peintres des XVIIe et XVIIIe siècles comme Albert Cuyp, Hubert Robert, Van Goyen ou encore Cornelis de Vos. Ne doutons pas qu’au rendez-vous fixé, on verra passer du bien beau monde mais aussi des conservateurs de musée qui, faut-il le rappeler, profitent largement de la réputation et du travail de recherche de ces marchands haut de gamme par rapport auxquels les enseignes bruxelloises n’ont pas à rougir.
Bruxelles, les 27 et 28 septembre. De 14 à 20 heures. www.brusselsartsquare.com
Guy Gilsoul