Autour d’un atrium
La percée d’un atrium est l’idée maîtresse de ce projet de refonte de deux niveaux d’une habitation ancienne en un loft confortable et inédit.
Initialement, le jeune couple était en quête d’un loft. Finalement, le bien n’a rien d’un espace industriel – il s’agit du bel étage et du sous-sol d’une maison de maître -, mais l’idée d’un espace décloisonné est bien présente. L’architecte d’intérieur Gilles Fostier a magnifié ces deux niveaux de 110 m² . Les trois pièces en enfilade caractérisaient les lieux dépourvus de communication interne. C’est la cage d’escalier commune à tout l’immeuble qui établissait le lien, un élément incompatible avec la philosophie du projet. Pour former une entité autonome, l’architecte a repensé les circulations et les accès. L’entrée initiale a été déplacée et le hall supprimé afin de dégager un grand salon. L’essentiel de la mission de Gilles Fostier a d’ailleurs consisté en une rationalisation des espaces, des techniques et des circulations.
De nombreuses cloisons ont été supprimées dans une optique de fluidité » naturelle « . L’élément clé du projet est la percée d’un atrium de belle taille de manière à donner une respiration verticale au duplex. Ce qui n’est qu’un » vide » trouve tout son sens en termes de liaison et d’ouverture. Il rompt la disposition en deux plateaux distincts et crée des percées visuelles. Il établit une cassure dans le rythme d’une enfilade somme toute assez sombre, surtout au sous-sol.
La pièce centrale est désormais celle de l’entrée qui assure aussi la circulation entre le haut et le bas dans une mise en scène à laquelle participent aussi bien l’éclairage que les volumes et la couleur.
Cette composition centrale génère des espaces simples de part et d’autre. Au bel étage, la salle à manger avec sa cuisine attenante et la verrière ; au niveau inférieur, les chambres avec d’un côté le domaine des parents, de l’autre celui des enfants. Quantité de rangements ont été dissimulés dans des zones » perdues » comme sous l’escalier ou dans d’anciens débarras. Les équipements techniques ont également été gommés grâce à des faux plafonds, un faux plancher (salle de bains surélevée), des niches ou des armoires dessinées sur mesure, mais aussi grâce à des solutions qui sortent du lot, comme cette hotte circulaire dans la cuisine !
La cuisine elle-même affirme son statut particulier par un faux plafond foncé qui s’encastre dans la baie assurant le lien avec la salle à manger. La salle à manger exploite le cachet du bâti d’origine avec les stucs, les moulures, les briques de verre et les colonnes ainsi que le magnifique châssis qui se reflète dans les miroirs anciens du mur du fond. Cet effet visuel s’apparente au trompe-l’oeil démultipliant les perspectives à l’infini. Sa raison d’être n’en reste pas moins de procurer de la lumière grâce à une étroite verrière et de créer une échappée vers le jardin japonais au sous-sol.
Réalisation : BE-DESIGNER, Gilles Fostier, architecte d’intérieur. Tél. : 0497 03 70 34
www.be-designer.eu
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Laure Eggericx
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