Au coeur de nos services secrets

L’Etat islamique ne désarme pas. Les services de renseignement tentent d’identifier ses agents avant qu’ils ne passent à l’acte. Plongée au sein de la Sûreté de l’Etat et du SGRS, les deux piliers discrets de notre système défensif.

Les signaux en provenance du terrain ne mentent pas : la menace terroriste va crescendo. Dans les camps de l’Etat islamique, les ennemis de l’Occident échafaudent des plans pour frapper et terroriser. Ils recrutent à distance, mais pas seulement. La propagande dans les mosquées officielles et clandestines, par des prêcheurs itinérants ou locaux, reste le premier facteur de départs pour la Syrie. Entrés dans la phase opérationnelle de leurs projets, les djihadistes deviennent subitement transparents, enfouis dans une normalité trompeuse. Quand aucune infraction n’a encore été commise, c’est à ce moment-là qu’il faut pouvoir compter sur des services de renseignement. Les deux services belges, le civil (Sûreté de l’Etat, tutelle Justice), et le militaire (Service général de renseignement et de sécurité, Défense), opèrent dans le vaste marécage des mauvaises intentions. Le premier est dirigé par Jaak Raes (ancien membre de la PJ, ancien directeur du Centre de crise), le second par le lieutenant-général Eddy Testelmans, issu du commandement opérationnel de la composante Terre.

L’acuité de la menace a réduit, sans les faire disparaître, les rivalités inhérentes à ces organisations. Elle a boosté la motivation des troupes. A mi-ombre se révèlent des caractères solides, des figures nouvelles et de grands serviteurs de l’Etat (voir notre infographie sur la communauté belge du renseignement page 58). Leur cohésion se renforce. La gestion de la communication après l’attaque manquée contre le Thalys, le 21 août dernier, a marqué des progrès par rapport aux cafouillages de l’après-Verviers (15 janvier dernier). Le soir même de l’événement, le comité stratégique présidé par le conseiller  » sécurité  » du Premier ministre se réunissait d’urgence. Le lendemain matin, Charles Michel présidait, comme il le fait au moins une fois par mois, le Conseil national de sécurité pour prendre une batterie de mesures (dont la protection des lignes de train internationales), sans hausser le niveau d’alerte. Aujourd’hui, l’échange est permanent entre les hommes de l’art et les autorités politiques.

Le Vif/L’Express a rencontré des membres de la Sûreté de l’Etat et du SGRS dans leurs antres respectifs, au boulevard Roi Albert II et au Quartier Reine Elisabeth. L’itinéraire était balisé. Pas question, par exemple, d’approcher le dispositif d’écoute ni les ateliers techniques où se fabrique du matériel d’espionnage. Beaucoup de questions ont été accueillies par un sourire muet.  » Certains combattants étrangers lisent peut-être Le Vif/L’Express, nous dit-on à la Sûreté de l’Etat. Une information pourrait n’être connue que d’une seule personne et sa publication rendre celle-ci identifiable. Même dans les dossiers judiciaires auxquels nous contribuons, nous sommes très attentifs à ne pas mettre nos sources en péril.  »

Pour pouvoir être utilisées par le parquet fédéral, chef d’orchestre de la lutte antiterroriste, les notes doivent être déclassifiées et leur confidentialité levée, les magistrats servant d’interface de confiance. La protection des sources : il n’y a pas de principe supérieur à celui-là au sein des services de renseignement. La Sûreté de l’Etat et le SGRS ont obtenu tardivement (2010) l’accès aux écoutes téléphoniques et autres pratiques intrusives, dites méthodes de recueil des données (MRD/BIM en néerlandais). Ils n’ont jamais délaissé les ressources classiques d’un service de renseignement : le recrutement et le traitement de sources humaines.

Sûreté de l’Etat :  » Pour qu’il n’arrive rien en Belgique…  »

Vu l’actualité terroriste, la Sûreté se concentre désormais sur trois priorités : le terrorisme/radicalisme, le contre- espionnage/ingérence (en ce compris la défense du potentiel économique et scientifique) et la cybersécurité. Les autres problématiques (criminalité organisée, sectes, etc.) sont suivies de manière plus passive, mais pas abandonnées. Assis côte à côte dans une salle de réunion purement fonctionnelle du rez-de-chaussée du boulevard Roi Albert II, un membre des services opérationnels et un analyste. Ils représentent les deux principaux métiers du renseignement, qui dépendent de deux directions différentes. Dans sa réorganisation, la Sûreté de l’Etat a décidé de les rapprocher physiquement, tout comme elle a décidé de renforcer les postes provinciaux (Anvers, Bruges, Gand, Hasselt, Liège, Mons, Namur et l’aéroport national de Zaventem). De leur parfaite collaboration dépend, en effet, la fiabilité d’un renseignement. Comme leur ancien nom l’indique ( » services extérieurs « ), les services opérationnels sont sur le terrain (même avec un casque audio) : contacts avec les sources, filatures, écoutes, observations, intrusions bancaires ou électroniques… Le recours aux MRD est contrôlé par une commission composée de trois magistrats et par le comité permanent de contrôle des services de renseignement (comité R). La Sûreté reçoit aussi les alertes des  » services amis  » étrangers.

Les analystes, eux, ne vont pas  » au contact  » : ils reçoivent les rapports des inspecteurs des services opérationnels, les passent au crible de la critique des sources et peuvent demander des infos supplémentaires (apostilles). Ils traitent les flux d’informations en provenance des homologues étrangers et exploitent les sources ouvertes (publications officielles, médias, etc.) dans leur secteur de recherche, thématique ou géographique. De leur alambic sort le produit fini : la note de renseignement, qui sera distribuée aux autorités compétentes par l’intermédiaire d’une personne disposant d’une habilitation de sécurité.

Dire que l’un est fonceur et l’autre plus réflexif n’est vrai qu’à première vue car l’autocritique et l’intuition sont nécessaires dans les deux jobs. Bien implantée dans la  » communauté radicale « , la Sûreté de l’Etat a décelé précocement la dangerosité des départs pour la Syrie. L’homme de terrain se souvient de la première fois où il a alerté le parquet fédéral.  » On a senti qu’avec la Syrie, ça n’allait pas être comme l’Afghanistan, un pays de montagnes, difficile d’accès. Leur profil était celui du « gang de Roubaix », des délinquants de droit commun islamisés, formés au combat en Afghanistan et revenus commettre des braquages et une tentative d’attentat en France, en 1996.  » A l’époque, la Belgique s’opposait à Bachar al-Assad. Ces jeunes étaient-ils des ennemis ou des amis de nos amis, les rebelles syriens ?  » L’Etat islamique nous a facilité les choses. Avec lui, on est en guerre ouverte « . Une guerre invisible, qui met les nerfs à rude épreuve.

Dans un dossier récent, une écoute téléphonique a repéré, au milieu d’heures de bavardages indigents, les premiers signaux d’un projet d’attentat. L’infernale attente a duré six mois. Pour une personne  » suivie « , il fallait en compter quatre ou cinq autres pour l’écouter, traduire et écrire le rapport. Malgré ces écoutes, malgré l’entrée en jeu des policiers fédéraux et la mobilisation des services secrets étrangers, les suspects ne commettaient toujours aucun fait répréhensible susceptible de faire passer le dossier à la vitesse judiciaire. Finalement, l’arrivée sur le sol belge de deux returnees a fait cesser le suspense.  » Ils ont changé cinq fois de numéro de gsm, ce qui nous a obligés à demander cinq fois l’autorisation de les surveiller, dit l’un des deux agents secrets. C’était tellement opaque ! Mais on avait raison, ce n’était pas juste un trafic de drogue ou d’êtres humains…  » Et le réseau a été mis hors d’état de nuire.

L’inquiétude est permanente ; la remise en cause, un impératif de survie. L’analyste use de métaphores.  » On a planté une rangée de lampadaires mais celui qui se balade dessous peut toujours profiter des zones d’ombre « . Ou encore :  » Il faut prendre chaque pièce du puzzle, la retourner dans tous les sens, lui trouver sa place en veillant à ne pas voir que le lapin ou la forêt.  » Une gymnastique mentale qui s’applique, en vérité, à tous les dossiers d’espionnage ou de contre-espionnage. La matière ne manque pas. A supposer qu’il y ait 300 combattants étrangers revenus en Belgique, il faudrait, selon la logique américaine, 4 000 ou 5 000 hommes pour les suivre.  » Ce n’est pas possible ni souhaitable de mettre tout le monde sous surveillance, intervient l’agent de terrain. On est en démocratie. Le radicalisme n’est pas une infraction. Il faut se focaliser sur les personnes d’intérêt.  »

Le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon (N-VA) a lancé le chiffre de 800 personnes  » concernées  » par le phénomène djihadiste, puis, il s’est rétracté. L’équipe des Nations unies en voyage d’étude en Belgique évoque un total de quelque 500 djihadistes : 128 rentrés, 77 morts, 62 empêchés de partir, 233 sur zone… A quel chiffre se fier ? La question des morts est déjà suffisamment compliquée. Qui l’est vraiment ? Qui a pris un autre nom ? Qui a fait quoi exactement ? Car les services secrets ne se contentent pas des apparences. Ils enquêtent à charge et à décharge, avec beaucoup de tâtonnements. Avec des Belges en Syrie et des returnees en Belgique, où se situent l’intérieur et l’extérieur ? Le cadre n’est pas clair.

 » On n’a pas la vue de terrain en Syrie, reconnaît le membre des services opérationnels, mais on capte des signaux désolants : mineurs ayant commis la bêtise de leur vie, enfants emmenés dans un pays en guerre par des parents inconscients, jeunes femmes (plus de 50 % des départs actuels) tombées amoureuses sur Internet d’un homme, un vrai, et qui se retrouvent à la merci d’une brute retournée à l’état de nature.  » L’analyse frôle parfois la psychanalyse.  » Il ne faut pas sous-estimer le rôle des Belges en Syrie, avertit l’agent. Tous ne balaient pas la cour, loin s’en faut. Certains sont devenus des « petits barons », des émirs qui se croient tout permis. Arrivés les premiers, ils ont pris du galon. Parfois, la cruauté dont ils font preuve les fait monter dans l’estime des responsables.  » La Sûreté de l’Etat n’étant pas un service offensif, elle n’a pas les moyens légaux (ni a fortiori matériels) pour délivrer des jeunes pris au piège syrien. Son job, c’est ici.  » Pour qu’il n’arrive rien en Belgique… « .

Le service ne ménage pas ses efforts pour obtenir le soutien de la communauté musulmane.  » Pour infiltrer en milieu terroriste, on doit recruter des radicaux qui veulent vivre l’islam à leur manière mais qui sont totalement opposés à la violence, souligne l’agent au contact. Ils défendent vraiment l’islam et 99 % de musulmans qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. Nous, on n’est pas opposé à l’islam. L’Etat islamique, ce n’est pas l’islam. Il faut que la population belge se rende compte qu’en rejetant la culture musulmane, elle pousse certains jeunes à partir…  » Pas d’empathie, pas de résultat. Les  » sources  » frôlent souvent la délinquance.  » On s’arrange pour qu’elles ne doivent pas commettre d’infraction en collectant de l’information. On les remercie avec de l’argent ou en les aidant dans leurs démarches (trouver un avocat, un logement, des papiers…).  » Ces informateurs sont la prunelle des yeux du service. Pour les protéger, la Sûreté pratique ce que d’aucuns considèrent parfois comme une classification à outrance. Mais c’est le prix à payer pour protéger un outil qui a permis de déjouer  » quelques attentats « . Même le sommet de l’Etat ignore de quoi il s’agit.  » Danger source.  »

SGRS : le patriotisme, une valeur en hausse

A quelques kilomètres à vol d’oiseau, à Evere, dans le vaste Quartier Reine Elisabeth de l’armée, où des aéronefs et des tanks de la guerre froide font office de sculptures urbaines, un bloc abrite le Service général de renseignement et de sécurité (mais celui-ci dispose aussi d’implantations secrètes en ville et dans les casernes de province). Il est dirigé par le lieutenant-général Eddy Testelmans. L’année 2015 est exceptionnelle pour le SGRS/ADIV, qui va fêter ses 100 ans d’existence (la Sûreté de l’Armée a été créée en 1915). L’occasion de se livrer à une extériorisation savamment contrôlée, avec l’aide du Belgian Intelligence Studies Centre, un think tank consacré au renseignement. Début des festivités le 6 novembre prochain, avec une séance académique au Palais des Académies, la sortie d’un livre-événement déclassifiant certains épisodes d’une histoire parfois agitée (affaire Binet, réseau Stay behind), une exposition à l’Institut des vétérans, un colloque sur le renseignement en décembre prochain (avec la Sûreté de l’Etat, pour ses 185 ans), le lancement d’un site Internet, un nouveau logo, etc. Cette opération inédite de relations publiques est destinée à faire connaître les apports du service à la sécurité du pays. Au SGRS, le mot  » patriotisme  » a conservé toute la force de sa simplicité. C’est d’ailleurs l’un des ressorts sur lequel s’appuie le service secret dans sa lutte, notamment, contre le terrorisme.

Autour d’une vaste table dont les sous-main plastifiés sont des cartes du monde, le général Testelmans et trois membres de son équipe accueillent Le Vif/L’Express.  » Comme service de renseignement, nous sommes deux services en un, commence le général. Le premier, qui dépend du chef de la Défense, organise l’appui du renseignement aux opérations en préparation ou en cours à l’étranger. Le second, sous la tutelle du ministre de la Défense, veille à la sécurité des Belges et aux intérêts de la Belgique fédérale à l’étranger. Notre attention au terrorisme international découle des priorités assignées aux services de renseignement dans l’accord de gouvernement. Cela ne concerne pas seulement les mouvements terroristes à l’extérieur du royaume, mais aussi la sécurité intérieure. Avec nos capacités spécifiques, nous sommes complémentaires de la Sûreté de l’Etat et de la police fédérale qui, elles, travaillent quasi exclusivement sur le territoire belge.  »

De fait, le SGRS entretient un important réseau d’informateurs dans le monde entier, pas seulement dans les pays où l’armée belge intervient (Afghanistan, Mali…).  » C’est le patriotisme qui les motive, beaucoup plus que l’argent « , souligne le général. Le service collecte aussi des données via ses interceptions de communications électroniques et ses images satellitaires. Le service dispose d’une  » capacité unique en Belgique « , au service du gouvernement : à côté d’images commerciales achetées, il obtient ses propres images,  » excluant pratiquement à 100 % le risque de manipulation « . Les contacts avec ses homologues, notamment au sein de l’Otan, lui ouvrent d’autres canaux d’information. Grâce à quoi les militaires ont contribué au dossier verviétois, après l’assaut des unités spéciales de la police fédérale.  » On a travaillé avec la Sûreté de l’Etat et le parquet fédéral, surtout dans l’après-intervention, confirme le général. En complétant l’identification des membres du réseau, l’exploitation de leurs ordinateurs et de leurs communications électroniques, et en mettant en évidence le rôle d’autres acteurs. Ce qui semblait être une cellule isolée a pu être replacée dans un réseau actif en Irak-Syrie, sur le pourtour méditerranéen et en Europe.  »

Le service de renseignement militaire a également joué un rôle, prépondérant cette fois, dans l’arrestation de deux Somaliens suspectés d’avoir commandité le détournement du navire belge Pompéi et capturé son équipage, en 2009. Ces derniers sont jugés actuellement par le tribunal correctionnel de Bruges.  » Nous suivions de près la situation en Somalie et le long de la Corne de l’Afrique à cause des risques encourus par notre flotte commerciale. C’est une région que nous connaissons bien pour y être intervenus, en 1993, à Kismayo, en Somalie. Le phénomène de piraterie devait être suivi. Nous avions les moyens techniques et humains pour intervenir, avec les unités spéciales de la police fédérale, mais nous avons préféré mener une enquête sur l’environnement des preneurs d’otage, leurs groupes liés, leur situation financière…  » La suite est connue : infiltration et montage d’un piège, sous la responsabilité du parquet fédéral, pour attirer les deux Somaliens en Belgique dans le but de finaliser, soi-disant, un projet de documentaire sur la piraterie maritime. Ils se sont fait arrêter à leur descente d’avion.

Le SGRS laboure des terres plus classiques, comme l’Afrique des Grands Lacs, où sa connaissance approfondie du terrain lui permet de fournir des informations à d’autres agences et d’en recevoir en échange dans les domaines où il est peu présent. Car si la règle numéro un de tout service secret est la protection des sources, la seconde, tout aussi universelle, est celle du donnant-donnant, do ut des ( » je donne pour que tu donnes « ) ou quid pro quo ( » quelque chose pour quelque chose « ). Le général Testelmans développe :  » La coopération internationale est basée sur deux principes : la confiance entre partenaires et le quid pro quo. Si nous n’avons pas de la matière à mettre sur la table, au bout d’un temps, les flux d’information s’arrêtent.  »

La réputation de certains  » services amis  » a été ternie par la révélation de l’espionnage massif auquel ils se seraient livrés sur leurs alliés. Le SGRS a été soupçonné de s’être tu sur ces atteintes à la souveraineté nationale et, même, d’en avoir profité pour alimenter ses propres dossiers. Le comité R l’en a disculpé (lire l’entretien avec Guy Rapaille page 60).  » Nous ne profitons pas de nos contacts internationaux pour faire faire par d’autres ce qui nous est interdit, se défend Eddy Testelmans. Nos partenaires ont des juristes qui connaissent très bien la législation des pays avec lesquels ils travaillent. C’est ça qui fait la différence entre une démocratie et un régime autoritaire.  » Cependant, les militaires belges n’ont pas apprécié le comportement de certains. Dit en langage soldat :  » Il y a eu des conversations entre les services. On a été clair par rapport à ce qui était paru dans la presse. On n’a pas apprécié.  » La Grande Muette joue la transparence absolue face au comité R.  » Nous n’avons pas les moyens d’organiser un système efficace de contrôle interne. Le système de contrôle interne de la Défense n’est pas qualifié pour enquêter sur nous. Dès lors, nous sommes contents d’avoir en face de nous des gens qui connaissent la législation, nos hommes, nos limites et nos capacités, et qui font rapport au Parlement. Ce sont des partenaires.  »

Le SGRS ne se contente pas de produire des présentations, des documents et des études à destination de ses  » clients  » : Affaires étrangères, Défense, Palais royal, Conseil national de sécurité et autres. Il fait aussi des recommandations, notamment, en matière de radicalisme, et pas seulement au sein de la  » population militaire « . Le général l’assure,  » le djihadisme est tout à fait marginal chez nous, il n’a touché qu’un ou deux individus.  » Selon lui, la radicalisation devrait être combattue non par des contre-discours réactifs mais avec des messages positifs et proactifs :  » Quelles sont nos valeurs ? Pourquoi notre modèle de société vaut-il la peine d’être défendu ?  »

Là aussi, l’armée dispose d’une  » capacité unique « .  » Depuis le Rwanda, en 1994, on sait à quel point la communication est cruciale en période de crise, souligne le général Testelmans. Notre groupe d’information opérationnelle intervient en appui de nos militaires à l’étranger pour donner des informations correctes, objectives et impartiales. Nous avons aussi une cellule d’analyse du facteur humain où travaillent une dizaine de personnes de tous horizons : sociologue, anthropologue, linguiste, spécialiste de la communication et de l’influence des masses… Dans le domaine du radicalisme, c’est la société qui doit parler, plutôt que le gouvernement. Les réactions de citoyens organisés sont plus efficaces que des actions de l’autorité politique, qui apparaissent vite comme suspectes.  » Beaucoup de stratèges partagent cette analyse car, ce n’est pas un mystère, intelligence rime avec influence. Discrète, forcément discrète.

Par Marie-Cécile Royen

 » Il ne faut pas sous-estimer le rôle des Belges en Syrie  »

 » Si la règle numéro un de tout service secret est la protection des sources, la seconde, tout aussi universelle, est celle du donnant-donnant  »

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