Revenir sur le premier confinement, coup d’arrêt inédit dans la marche du monde dont nous n’avons pas encore pris la mesure de toutes les conséquences sur notre imaginaire, voici ce que propose Art confiné temporaire. Cette exposition dans l’espace public rassemble les oeuvres, inspirées par le lockdown, de vingt-cinq artistes- sismographes en les contextualisant dans les vitrines de commerces de la rue des Eperonniers, à Bruxelles. Cafés, restaurants, laveries automatiques, enseignes de seconde main, rez-de-chaussée inoccupés: autant d’endroits habituellement muets, meurtris eux aussi, qui s’improvisent les témoins de déflagrations intimes retranscrites par le biais d’oeuvres ayant eu l’isolement pour horizon. On pense aux belles quadrichromies d’Estelle Rougerie pour qui cette période a été le moment d’une attention obsessionnelle aux couleurs, transposée sous forme de journal de bord chromatique.
A Bruxelles, jusqu’au 4 avril.