Cultivé et courtois, le » bel Armand » est une personnalité respectée. Au MR ucclois, il a ramené l’unité. Mais à gauche, on le trouve mondain. Un peu déconnecté de certaines réalités…
Jeune, il se voyait diplomate. Il se sentait attiré par les grandes assemblées et les négociations prestigieuses. Finalement, Armand De Decker se lance comme avocat. Avant de débarquer dans la politique. » Ma carrière politique s’est faite un peu à l’envers « , reconnaît-il. L’homme commence par le plus haut niveau : Chambre des représentants et Conseil de l’Europe. Il ne devient bourgmestre qu’en 2006. Si Armand De Decker a souvent privilégié le fédéral, il a pris goût à la fonction maïorale. » C’est un boulot fabuleux « , confie-t-il, conquis.
2000 : la vie politique uccloise est empoisonnée par les luttes qui opposent les libéraux Stéphane de Lobkowicz et Eric André. Six ans plus tard, Armand De Decker s’impose comme l’homme au-dessus de la mêlée. Une image qu’on aime véhiculer dans son camp. » Il est difficile de parler de rivalité, commente l’échevin Jonathan Biermann (MR). Armand De Decker est un niveau au-dessus de tout le monde ; personne n’a sa stature. » Le bourgmestre fédère et met à l’aise ; il manie l’humour et la poignée de main. Avec lui, tout le monde est » mon cher ami « . Mais, surtout au début de son mandat, l’homme n’est pas toujours là : ne l’appelle-t-on pas parfois » Rarmand De Decker » ?
» Il est mondain »
Homme de culture et de relations, il met son carnet d’adresses au service de sa commune. » Il ouvre très facilement les portes, reprend Jonathan Biermann. Quand il décroche son téléphone pour appeler la Stib ou la SNCB, les gens ont du respect pour lui. » Reste que l’homme peine à se défaire d’une certaine image. » Il est mondain, résume la socialiste Claudine Verstraeten. Et sans le PS, il a perdu le contact avec les personnes défavorisées. Il ne les connaît pas. »
Parmi les dadas d’Armand De Decker, la sécurité. » Il est obnubilé par elle, nous confie ce conseiller communal. C’est exagéré ! » » Il aime sa police « , nous confie un autre. Mais ce n’est pas un type qui flirte avec l’extrême droite, c’est un vrai démocrate. » Un homme qui aime la vie aussi. » Ce n’est pas un grand bosseur, ajoute un membre de l’opposition. Armand De Decker est souvent vague dans ses réponses ; c’est l’échevin Marc Cools qui maîtrise le mieux les dossiers. » La force est dans la faiblesse : le bourgmestre s’entoure avec le plus grand soin. Au MR ucclois, c’est Armand qui fait les choix. Car le grand diplomate est aussi un fin politique…
VINCENT DELCORPS