Peu de personnalités émergent dans la vie wavrienne, à l’exception des hommes forts de la politique. Voici les quelques acteurs incontournables.
CHARLES MICHEL, bourgmestre en titre
Depuis l’été 2014, on peut dire que Charles Michel (MR), 39 ans, a définitivement pris son envol politique. Son accession au poste de Premier ministre laissera des traces indélébiles sur son parcours. Il y aura un avant et un après. Même si l’homme est un hyperactif (il ne dort que quatre ou cinq heures par nuit) qui combine depuis une dizaine d’années un mandat local et des fonctions de ministre ou de président de parti, son départ au 16, rue de la Loi aura des conséquences importantes sur la vie wavrienne. Et pas nécessairement dans le bon sens puisque de nombreux dossiers avancent moins rapidement que prévu.
Ce passionné de moto a déjà bien roulé sa bosse. Il a exercé pratiquement toutes les fonctions politiques importantes (conseiller provincial, échevin, député, ministre, président de parti). De quoi lui forger un solide carnet d’adresses. Et lui permettre d’avoir ses entrées un peu partout. » Sa fonction de Premier ministre n’a en tout cas encore rien apporté à la Ville de Wavre, comme certains pouvaient l’espérer « , regrette ce conseiller communal CDH. A la tête de la cité du Maca depuis 2006, ce licencié en droit (ULB) a une vision claire du devenir de sa ville : il veut » rendre Wavre plus sexy « . Reste à prendre le temps d’exécuter son action.
FRANÇOISE PIGEOLET, bourgmestre faisant fonction
Le fidèle lieutenant. Cela fait une dizaine d’années que Françoise Pigeolet (MR) marche dans les pas de Charles Michel. Bourgmestre faisant fonction depuis l’été 2014, après un premier intermède entre 2007 et 2011, en charge du Commerce et de la Culture, elle possède un long parcours politique local derrière elle. Discrète, posée, réfléchie, bosseuse, elle tient les rênes de la Ville tout en assurant la fonction de directrice de l’administration de l’Economie, de l’Agriculture et du Tourisme à la Province du Brabant wallon. Un travail qui l’occupe une bonne partie de son temps. Cette Wavrienne pure souche est une personnalité appréciée des habitants et de ses collègues, tant de la majorité que de l’opposition.
ÉRIC SCHARTZ, Matexi
Le responsable du développement et de la commercialisation des projets résidentiels au sein de Matexi Brabant wallon détient entre ses mains une bonne partie du devenir commercial wavrien. Si son important projet mixte baptisé » La promenade » est un succès, on pourra dire qu’il aura contribué au redressement commercial de l’entité.
Bio-ingénieur en aménagement du territoire, Eric Schartz fait aujourd’hui partie des promoteurs les plus influents du Brabant wallon. Matexi domine le marché avec 5 à 10 % de la production et 3 500 logements dans le pipeline. Dont notamment les 650 logements du lotissement du Champ Sainte-Anne, situé sur les hauteurs de Wavre, à proximité du zoning Nord. Un dossier qui démontre la ténacité et la qualité de négociateur du promoteur puisque cela faisait vingt ans que le projet s’enlisait, au fil des recours des riverains. L’homme, et surtout la puissance financière de son groupe, en font un incontournable du paysage brabançon. » Il est vrai qu’aujourd’hui ce sont les bourgmestres qui m’appellent pour me signaler l’une ou l’autre friche à réhabiliter, confie-t-il. Nous avons fait nos preuves. Mais on n’accepte pas tout non plus. On favorise l’érection de nouveaux quartiers dans les friches urbaines. »
PASCAL LIZIN, GSK Bio
Directeur des affaires externes et publiques, Pascal Lizin est, pour le grand public, l’un des principaux visages de GlaxoSmithKline Biologicals en Belgique depuis une vingtaine d’années. Davantage encore depuis que le CEO Jean Stéphenne s’est retiré en 2012 au profit du Français Christophe Weber. Communicant hors pair, celui qui est aussi président d’Essenscia Wallonie est devenu l’interlocuteur de GSK Biologicals auprès des milieux académiques, politiques et économiques du pays. Un rôle d’ambassadeur qu’il joue à merveille. Et qui n’oublie jamais de rappeler le poids économique et social (nombre d’emplois) de son employeur. Le contournement nord de Wavre sortira par exemple de terre grâce à son important lobbying.
JEAN-CHRISTOPHE PARENT, directeur de Walibi
A la tête du parc d’attractions wavrien depuis 2011, Jean-Christophe Parent est encore loin d’être l’égal d’un Eddy Meeùs ou d’un Dominique Fallon dans le coeur des Wavriens. Il occupe toutefois aujourd’hui une fonction-clé en matière d’attractivité touristique. L’homme a donc bien évidemment l’oreille du collège. » J’ai des contacts réguliers avec lui, explique l’échevine du Tourisme Anne Masson. C’est important de coordonner nos politiques. » Arrivé à Wavre en 2001 quand le parc était sous pavillon américain, Jean-Christophe Parent est aujourd’hui chargé par les actionnaires français de mettre en place le nouveau plan de développement qui mènera à une série de nouvelles attractions d’ici 2024. » J’ai l’impression que Walibi s’implique à nouveau dans la vie locale, concède Benoît Thoreau, conseiller communal CDH. Ils ont par exemple prêté leurs terrains dans le cadre des reconstitutions napoléoniennes. »
ÉMILE DELVAUX, président de l’Association des commerçants
Président de l’Association des commerçants de Wavre depuis 2010, Emile Delvaux (64 ans), qui a tenu un magasin d’articles de table pendant une vingtaine d’années, tente de dynamiser un commerce wavrien moribond. L’homme est favorable à la mise en place d’un grand piétonnier, d’une diminution des loyers et d’un élargissement des heures d’ouverture des commerçants. Mais il peine à être entendu. » Le poids de cette association et de leur président est très relatif, analyse ce membre du collège communal. Elle pourrait être beaucoup plus influente. »
JOSETTE CHAMPT, Maison du tourisme
A la tête de la Maison du tourisme des Ardennes brabançonnes depuis 2003, Josette Champt fait figure d’incontournable quand on évoque les grands événements culturels wavriens. Elle a par exemple coordonné, en 2012, l’organisation du » Jeu de Jean et Alice « , tenté d’ancrer le neuvième art à Wavre ou encore de mettre la ville sur la carte des reconstitutions napoléoniennes. Une touche-à-tout passionnée par son métier. Son carnet d’adresses wavrien est énorme.
PIERRE BOUCHER, président de l’IBW
Il est en fin de parcours sur le terrain wavrien et l’avoue lui-même sans ambages : Pierre Boucher (MR) a quelque peu décroché de l’actualité locale. Toujours conseiller communal mais ancien échevin, député provincial et député wallon, il est aujourd’hui président de l’Intercommunale du Brabant wallon. Une fonction très prisée et occupée il y quelques années par un autre vieux renard wavrien, Charles Aubecq. Il entre en politique en 1982. D’abord à Jodoigne, ensuite à Wavre à partir de 2000 où il espérait alors devenir bourgmestre et succéder à Aubecq. C’était avant qu’un jeune loup aux dents longues, nommé Charles Michel, fasse le même trajet. En tant qu’ami de la famille, il ne s’en froisse pas. L’homme reste d’ailleurs un fidèle des Michel.
Par Xavier Attout