Le 30 novembre s’ouvrira à Paris la 21e conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), avec l’objectif d’engranger un nouvel accord mondial pour lutter contre le réchauffement. Loin des grand-messes internationales, c’est sur le terrain que la bataille est engagée depuis longtemps. Pleins feux sur 40 initiatives prometteuses sélectionnées par Le Vif/L’Express.
AGRICULTURE ET AGROALIMENTAIRE 1. Une vaisselle à dévorer
» Et si on inventait de la vaisselle comestible ? », a lancé l’un d’eux devant les monceaux de déchets plastiques gisant après un festival. Ainsi a débuté l’aventure. Hélène Hoyois et Thibaut Gilquin, deux jeunes entrepreneurs belges, ont créé et commercialisé les premières verrines comestibles, sous le nom de Do eat. En forme de tulipe, de pirogue, de lotus ou de cuillère, elles sont fabriquées dans un atelier protégé à Tertre, au départ de pommes de terre cultivées chez nous (et aux Pays-Bas). » Et nous avons la certification bio depuis le mois d’août « , précise Thibaut.
Fondée en 2013, cette start-up belge gravit les échelons du succès. Outre trois emplois créés, 250 000 de ces verrines ont déjà été écoulées en Belgique et à Paris. Le projet est soutenu par le chef doublement étoilé Sang-Hoon Degeimbre (L’air du temps). Prochaine étape, la fabrication à large échelle de prototypes d’assiettes et de bols comestibles. » L’épaisseur de nos contenants n’excède pas un millimètre. Malgré cela, ils parviennent à supporter des aliments froids et chauds grâce à un imperméabilisant naturel de notre invention. Ils ont même brillamment passé le test de la soupe chaude aux tomates, le pire aliment en termes d’acidité, indique Thibaut Gilquin. C’est toute la vaisselle que l’on veut repenser. » (www.doeat.com) L. Th.
2. L’eau mangeable, alternative à la bouteille en plastique
Chaque année, 89 milliards de bouteilles d’eau en plastique sont vendues à travers le monde. Elles mettent des dizaines d’années à se décomposer et il faut beaucoup d’énergie pour les produire. C’est pour lutter contre ce problème que la start-up londonienne Skipping Rocks a développé une alternative étonnante : une capsule conçue à partir d’algues comestibles et assez résistante pour stocker de l’eau. Ce procédé permet de consommer la capsule en suçant l’eau ou en mangeant l’emballage. Baptisé Ooho !, le matériau forme des sphères de différentes tailles. Il protège hygiéniquement le liquide contenu et sa production ne coûterait que 24 cents l’unité. Skipping Rocks vient d’obtenir un coup de pouce de l’Institut européen pour l’Innovation qui devrait lui permettre de lancer la production. (www.skippingrockslab.com) Ph. B.
3. Des scarabées pour nourrir le bétail
Aujourd’hui, 70 % de la surface agricole mondiale est utilisée soit en pâturage, soit pour la production de céréales destinées à nourrir le bétail. Principalement composée de farine et d’huile de poissons, de soja et de céréales, l’alimentation à destination de l’élevage et de la pisciculture devrait voir sa production augmenter de 70 % à l’horizon 2050, avec une contribution majeure à la dégradation des écosystèmes. En cause, le doublement de la production de viande pour satisfaire l’appétit de près de 9 milliards d’individus. La start-up française Ynsect propose de troquer les céréales contre des insectes, plus précisément des scarabées, reconnus pour leur haute valeur protéinique.
» Nous voulons répondre aux gros enjeux de l’alimentation de demain, embraie Antoine Hubert, son président. Ce type de nourriture peut être une vraie solution écologique. En Europe, il n’est pas autorisé de donner des farines d’insectes aux animaux domestiques. Mais nous avons bon espoir qu’elles le soient prochainement pour l’alimentation des poissons, puis des animaux d’élevage comme les vaches ou les cochons. L’entreprise a investi 11 millions d’euros dans un labo de recherche et un démonstrateur qui sera installé à Dole (Jura). Nous serons les premiers à apporter une offre d’insectes à une échelle industrielle et en qualité alimentaire « , affirme Antoine Hubert. (www.ynsect.com) M. L.
4. La périphérie liégeoise, garde-manger de la ville
Le terreau associatif est fertile en région de Liège. En 2012, une poignée de citoyens a créé la Ceinture aliment-terre liégeoise. Objectif : parvenir, à l’horizon 2035, à nourrir 50 % de la population de la ville en aliments sains produits dans ses alentours. Pour cela, il faut une nouvelle filière économique axée sur l’entraide soutenant les agriculteurs locaux. La coopérative Les Compagnons de la terre est la première concrétisation professionnelle de cette utopie citoyenne. Après quelques tests à Tilff, une micro-ferme expérimentale sera mise sur pied à Blégny au début 2016. De quoi évaluer en grandeur nature le potentiel de leur modèle agroécologique novateur basé sur la diversité des activités et le circuit court. » Outre le maraîchage, la micro-ferme expérimentale comprendra du petit élevage, de l’arboriculture fruitière et des cultures de céréales, indique Christian Jonet, cofondateur. A l’horizon 2020, on veut y créer 20 emplois non délocalisables. » (www.catl.be) L. Th.
5. Le pouvoir du chanvre wallon
Relancée en 2009 grâce à la coopérative Belchanvre (regroupant 80 agriculteurs), la culture du chanvre industriel (non psychotrope) couvre aujourd’hui 400 ha en Belgique. » L’idéal, dès l’an prochain, serait d’avoir 800 ha à cultiver, car la future usine de défibrage de Marloie fonctionnera en deux pauses « , note Jean-Noël Degeye, entrepreneur à la base de ce projet. Avec un coût de 2 millions d’euros et la création de 6 emplois, ce dernier est assez ambitieux pour avoir fondé la SA BeHemp le 15 juillet dernier pour faire appel aux investisseurs privés. En captant du CO2 pour sa croissance, le chanvre est un puits de carbone. Et l’extérieur des tiges permet de réaliser des panneaux isolants écologiques à haute performance thermique et acoustique. (www.belchanvre.be) L. Th.
6. Un test de permaculture à grande échelle
Le domaine de Graux, à Tournai, a converti ses 120 ha à l’agroécologie. Elisabeth Simon, sacrée femme entrepreneure de l’année en 2013, est à la tête de ce projet pionnier où elle expérimente la permaculture à grande échelle. Point de monoculture mais une mosaïque de petites parcelles de 2 ha séparées par 6 km de bandes herbeuses, favorisant les insectes utiles aux cultures. Le jeune verger conservatoire compte 320 fruitiers du terroir de 113 variétés différentes. Quelque 14 étangs ponctuent la propriété, tandis que les bosquets sont des refuges pour oiseaux de proie. La biodiversité foisonne. Elle repose sur un entrelacs d’écosystèmes de petite taille. » La production est la plus intense là où deux écosystèmes s’intersectent. Les mosaïques favorisent cela, souligne-t-elle. Mon projet est alimentaire : travailler avec la nature pour produire de la nourriture saine en quantité. » (www.domainedegraux.com) L. Th.
7. Des bactéries pour remplacer les engrais chimiques
Agrostar est l’un des rares producteurs européens de micro-organismes à usage environnemental. Cette petite entreprise de biotechnologie néolouvaniste cultive des bactéries utiles pour le traitement des eaux usées et la fertilisation des cultures. » Nos bactéries servent de fertilisants naturels pour l’agriculture et l’horticulture. Elles permettent d’accélérer la transformation des matières organiques en nutriments pour les plantes, notamment dans des sols appauvris par l’usage intensif d’engrais chimiques. D’où une croissance plus rapide et un meilleur rendement des cultures, de façon 100 % naturelle « , s’enthousiasme Dominique Beaudry, administrateur délégué. En 2013, Agrostar a obtenu la certification pour l’utilisation de ses microorganismes en agriculture bio. (www.agrostar.be) Ph. B.
8. Des drones au service des agriculteurs
La Société coopérative agricole de la Meuse (Scam) est la première en Belgique à avoir acquis en 2013 un drone spécialisé dans l’analyse des terrains agricoles. Il lui permet de connaître, au mètre carré près, les besoins en engrais d’une parcelle afin d’éviter les dégâts écologiques. » Certains agriculteurs utilisent les satellites pour avoir une vision globale de l’état d’une parcelle et cibler ses besoins. Mais leur précision est limitée et ils sont inopérants dès qu’il y a des nuages « , commentait à SudPresse Erick Lebrun, responsable marketing chez Airinov, la société française qui développe ce produit. Le drone, lui, vole sous les nuages. Outre-Quiévrain, il a déjà conquis plusieurs milliers d’agriculteurs. (www.airinov.fr) Ph. B.
DÉCHETS ET RECYCLAGE 9. Des palettes transformées en meubles
Groot Eiland oeuvre à la socialisation, l’intégration et l’émancipation des demandeurs d’emploi, notamment via son atelier de menuiserie. Confrontée à la prolifération de dépôts clandestins – très coûteux à évacuer -, la commune de Molenbeek-Saint-Jean a sollicité cette asbl afin de recycler les déchets de bois, notamment les palettes usagées.
Dans l’atelier de Boomerang, quatre personnes travaillent aujourd’hui à la conception et à la fabrication de meubles design : tables, étagères, chaises, lampadaires… » Le recyclage du bois nous pousse à développer toute une série de techniques d’ébénisterie. Nous pensons qu’il s’agit là de véritables métiers d’avenir. Cette démarche écologique répond aussi à notre mission première qui est d’assurer la formation et la lutte contre l’exclusion « , déclare le responsable Laurent Quoidbach.
» Le bois est durable et équitable, un produit naturel avec une âme. Combiné à des conceptions contemporaines, on obtient des meubles de caractère, une ambiance et un look personnalisés « , ajoute le coordinateur Tom Dedeurwaerder. (www.ateliergrooteiland.be) J. L.
10. Un baffle sans électricité
Cinq étudiantes de rhéto de l’Athénée royal Paul Delvaux à Louvain-la-Neuve ont lancé récemment un concept de baffle écologique qui fonctionne sans électricité. Par la façon dont son bois est taillé, la Woodbox amplifie deux à trois fois le son de tous les smartphones. Le projet se veut à la fois écologique, local et durable. Le bois de sapin rouge, d’origine belge, est transformé par la section menuiserie de l’Heureux abri, une école spécialisée de Momignies. (www.woodbox2015.be) C. Du.
11. Un champignon mangeur de plastique
Après la découverte en 2012 du Pestalotiopsis microspora, un champignon mangeur de plastique, par des étudiants de Yale, des chercheurs de l’université d’Utrecht étudient deux autres fongus capables eux aussi de digérer en quelques mois ce que l’usure du temps prendrait 400 ans à détruire. Le Pestalotiopsis microspora est capable de décomposer et de digérer le plastique en cassant les chaînes de polyuréthane et n’a pas besoin d’oxygène pour se développer. Le but serait à terme d’implanter des champignons dans les décharges mais aussi d’orienter le choix des plastiques utilisés en fonction du rendement de leur » digestion « . Les recherches devraient durer encore quelques années. M. L.
12. Du plastique à base d’algues 100 % biodégradable
Le plastique, ennemi des océans ? Sauf s’il est constitué… d’algues ! C’est ce qu’a imaginé l’ingénieur breton Rémy Lucas en inventant Algopack, le premier plastique entièrement composé d’algues et 100 % biodégradable, qui exclut tout dérivé du pétrole dans sa composition. Sa vitesse de décomposition est fulgurante : quelques heures à peine. Basée à Saint-Malo, l’usine d’Algopack transforme chaque semaine une tonne d’algues brunes produite par des algoculteurs qui récoltent les algues en mer après les avoir fertilisées en écloserie. Elle produit ensuite un bioplastique qui sera transformé en panneaux de signalisation, en jouets et même en tablettes tactiles. La demande est, paraît-il, exponentielle. (www.algopack.com) Ph. B.
13. Des collecteurs intelligents pour améliorer le recyclage
D’ici fin novembre, 18 poubelles connectées seront installées sur le piétonnier de Bruxelles. Grâce à un senseur, elles enverront un signal pour prévenir qu’elles sont remplies. » Ce système doit permettre de réduire de 80 % le nombre de tournées de vidange « , assure un communiqué des autorités bruxelloises. De plus, ces poubelles révolutionnaires compresseront davantage les déchets, faisant passer leur capacité de 125 à 600 litres de déchets après compression. Une poubelle (R3D3) dotée des mêmes aspects high-tech est testée en France. Elle est en sus capable de reconnaître des canettes, des bouteilles et autres gobelets, selon leur poids et leur taille, puis de les compacter et de les envoyer dans l’un des trois bacs correspondants.
Championne de la collecte de piles, l’asbl Bebat teste elle aussi un collecteur intelligent dans ses plus grands points de collecte (souvent des grandes surfaces). » Un détecteur nous prévient lorsque le fût est rempli à 85 %. Cela nous permet de mieux gérer la logistique de la collecte « , détaille Peter Coonen, directeur général. Tout en ramassant un maximum de piles, Bebat espère diminuer de 30 % ses transports et leurs émissions de gaz à effet. Coup double en faveur de l’environnement. L. Th.
14. Un magasin alimentaire sans emballage
C’est à Anvers, en 2014, que la première boutique alimentaire sans emballage a ouvert en Belgique. D’autres ont essaimé depuis. Ses grands atouts ? Lutte contre les déchets et chasse au gaspillage alimentaire. » L’idée est que les clients apportent leurs propres récipients et ne prennent que la quantité souhaitée « , explique Savina Istas, créatrice de Robuust ! – Zero Waste Shop. Les denrées sont bio et produites localement. (www.berobuust.com) L. Th.
15. Des jeans pour isoler sa maison
Depuis une dizaine d’années, le Relais (nord de la France) transforme les jeans usés et non utilisables en Métisse®. Il s’agit d’un panneau ou rouleau d’isolant bleuté composé de 100 % de fibres de coton recyclé. Excellent isolant acoustique, sa performance thermique est similaire à celle de la fibre de verre. » Avec un coefficient lambda de 0,039, pour une résistance thermique (R) de 4,5, il faut 18 centimètres de Métisse® pour une isolation optimale « , expose Philippe Hugo, représentant pour la Belgique. (www.isolantmetisse.com) L. Th.
16. Nettoyer les océans de leurs déchets plastiques
Il y a trois ans, un jeune Néerlandais utopiste d’à peine 20 ans avait suscité l’engouement des médias et… le scepticisme des scientifiques en lançant un projet fou : débarrasser les océans de la » soupe de plastique » qui les empoisonne. Boyan Slat n’en a pas moins récolté les 2 millions de dollars qui lui permettront de mettre son idée en oeuvre début 2016 au large du Japon. Baptisée The Ocean Cleanup, elle consiste à déployer d’immenses barrages flottants contre lesquels viendraient se coller les plastiques récupérés ensuite par un catalyseur. Selon lui, la moitié des déchets du Pacifique pourrait être récupérée en dix ans, puis recyclée pour être exploitée. Ph. B.
ÉNERGIE, CHAUFFAGE ET ÉCLAIRAGE 17. La seconde vie des moulins du Condroz
» Il existe en Belgique plus de 3 000 anciens sites hydroénergétiques qui n’intéressent plus les gros producteurs d’énergie. Or, nous sommes en train de revenir vers cette inspiration car si les anciens ont fait ces installations dans tel ou tel endroit, c’est pour une bonne raison ! », souligne Steve Francis, administrateur de Condroz Energies Citoyennes. Active dans la production d’énergie renouvelable locale, cette coopérative a fait de l’hydroélectricité son cheval de bataille. Grâce à elle, moulins et barrages de la région sont promis à une seconde vie.
» Nous portons par ailleurs une attention particulière aux poissons lors de la rénovation de ces sites, avec des passes qui permettent d’améliorer leur circulation dans les cours d’eau et des turbines fish-friendly « , enchaîne Steve Francis. L’entreprise travaille ainsi à la réhabilitation du Moulin Geradin de Houffalize et d’une ancienne roue à aubes à Clavier, qui fut active jusqu’en 1976. » Nous essayons de combiner les techniques traditionnelles avec des techniques modernes. C’est une manière de produire de l’énergie renouvelable tout en préservant des sites qui ont une grande valeur patrimoniale. » (www.coopcec.be) J. L.
18. Iles autonomes et énergies marines
Vivre de vent et d’eau fraîche, c’est le quotidien des 11 000 habitants de l’île d’El Hierro, la plus petite île volcanique de l’archipel des Canaries. Le vent y est roi. Les 5 éoliennes d’une puissance de 11,5 MW tournent à plein régime. Lorsque leur production électrique est supérieure à la consommation, l’excédent d’électricité est utilisé pour acheminer de l’eau d’un niveau bas vers le sommet d’un volcan où elle conservée dans un lac. En cas de disette énergétique, le processus est inversé : l’eau est alors libérée et déversée le long des pentes volcaniques, ce qui actionne des turbines hydrauliques (d’une centrale hydroélectrique de 11,3 MW) génératrices d’électricité. De quoi couvrir en permanence l’entièreté de la consommation énergétique des insulaires.
Au nord de l’Ecosse, c’est le petit archipel des Orcades qui est devenu le chef de file européen de l’utilisation des énergies marines renouvelables. Des installations houlomotrices et marémotrices utilisent en effet la force du courant (houlo-) et des vagues (maré-) pour produire de l’électricité. » Pour construire un futur énergétique viable, il faut récolter l’énergie au lieu de la puiser « , assène Neil Kermode, son directeur. L. Th. et Ph. B.
19. La route qui produit de l’électricité
Le Français Colas, leader mondial des infrastructures de transport, vient de mettre au point Wattway, un revêtement routier photovoltaïque. Adaptable à toutes infrastructures et capable de supporter les poids lourds, il capte l’énergie solaire pour alimenter l’éclairage public, les trams et les bâtiments. Vingt mètres carrés de revêtement suffisent à approvisionner un foyer en électricité. Un système comparable existe aux Etats-Unis sous le nom de Solar Roadways. La production industrielle sera lancée dans les prochains mois. (www.wattwaybycolas.com) M.-E. R.
20. Un sparadrap qui transforme la chaleur du corps
Recharger son appareil portable avec la chaleur de son corps : ce devrait être possible dès l’année prochaine grâce au Wearable Thermo-Element mis au point par l’Institut supérieur coréen des sciences et technologies. Cette technique qui transforme nos 37°C en énergie électrique se présente comme un simple sparadrap à coller sur la peau. M. L.
21. Une prise photovoltaïque
Avoir une prise toujours à portée de soi, c’est l’idée que deux designers sud-coréens ont concrétisée avec leur Window Socket. Cette prise portable peut être utilisée presque n’importe où puisqu’il suffit de la placer sur une fenêtre. Son mini panneau solaire installé à l’arrière capte alors l’énergie solaire et l’accumule. Le Window Socket équivaut pour l’instant à une demi-pile AA mais les designers travaillent à l’amélioration de leur invention. M.-E. R.
22. Eclairer les villes avec la lumière des méduses
Produire de la lumière sans électricité, c’est le pari qu’est en train de remporter Glowee. Cette jeune start-up française de biotechnologie pourrait bien révolutionner l’éclairage des villes de demain. Son idée ? Eclairer les vitrines des magasins, monuments ou mobiliers urbains au moyen d’un support transparent autocollant dans lequel sont renfermées des bactéries responsables de la bioluminescence chez de nombreux animaux marins, comme les poissons abyssaux. » Mais aussi chez les calamars, méduses ou le plancton, énumère Sandra Rey, designer à la base de ce concept innovant. Si ces animaux produisent de la lumière, c’est grâce à un gène qui est responsable de la réaction chimique de bioluminescence. Comme cette matière première (NDLR : bactérienne) se reproduit, on imagine dans le futur pouvoir cultiver notre lumière. Actuellement, la lumière émise est bleu-vert. Pour proposer un plus large panel de teintes, on travaille sur la technique utilisée par la méduse qui transforme sa bioluminescence en protéines fluorescentes. » Aujourd’hui, Glowee est un produit qui a une durée de vie de 72 heures. L’objectif pour l’an prochain est de parvenir à maîtriser la culture bactérienne pour allonger la durée de vie de la lumière autosuffisante à un mois. (www.glowee.fr) L. Th.
23. Un transporteur de lumière du jour
Mettre fin au gaspillage énergétique lumineux en véhiculant directement la lumière du soleil à l’intérieur des bâtiments, c’est l’idée rendue possible par deux étudiants français en polytechnique. Leur système d’éclairage hybride (Echy) capture les rayons du soleil avec des lentilles de Fresnel puis les convoie par fibres optiques avant de les rediffuser pour éclairer gratuitement des espaces fermés. Sachant que 90 % de la consommation d’électricité diurne est liée à l’éclairage, Echy pourrait s’avérer une aubaine pour l’éclairage des bureaux et pour l’environnement. Et comme il s’agit d’une lumière 100 % naturelle, elle apporte bien-être et confort visuel aux personnes qui y sont exposées. Lancée l’an dernier, la start-up est engagée dans le développement de son procédé. (www.echy.fr) M. L.
24. Un producteur mobile de combustibles
Imaginé par trois artisans alsaciens sacrés Meilleurs ouvriers de France, le granulateur mobile de H énergie se déplace chez les agriculteurs, industriels et viticulteurs pour transformer les sous-produits (paille de maïs, colza, sarments de vigne…) de leurs activités en granulés de chauffage. L’innovation – primée au concours Lépine 2015 – réside dans le fait que la production est assurée sur place, par un système installé dans un camion de 16 mètres de longueur. Grâce à cette organisation en filière courte et à l’utilisation de produits en fin de vie, le concept est bénéfique pour l’environnement puisqu’il limite les transports et la production de CO2. Les granulés sont aussi économiques, présentant un coût moitié inférieur à celui du gaz et du fioul. Le granulateur mobile a une capacité de production journalière de 10 tonnes de granulés. (www.h-energie.fr) M.-E. R.
25. Se chauffer grâce aux eaux usées
Inutiles, les eaux usées ? Plus depuis que Suez Environnement a développé Degrés bleus… Ce procédé économique et écologique permet de récupérer la chaleur des eaux usées avec un échangeur de chaleur situé dans les canalisations, puis de s’en servir pour alimenter les circuits de chauffage grâce à une pompe à chaleur installée dans les immeubles. Le procédé s’adapte tant aux constructions neuves qu’existantes et permet des économies subs-tantielles. Avec Degrés bleus, l’Elysée a par exemple réduit de 63 % sa consommation d’énergies fossiles en un an. M.-E. R.
26. Un vitrage intelligent aux pouvoirs isolants
Les matériaux font désormais partie intégrante du bilan énergétique d’un bâtiment, et ce n’est pas SageGlass de Saint-Gobain qui va le démentir. Ce vitrage électrochromique pour bâtiments tertiaires s’active grâce à une faible tension électrique et adapte sa teinte à l’ensoleillement tout en restant transparent. Il évite ainsi l’utilisation de stores ou pare-soleil et, comme il peut adapter sa transmission lumineuse et calorifique en fonction des conditions extérieures, il permet d’économiser de l’énergie pour chauffer ou climatiser le bâtiment. Le système peut être piloté depuis des interrupteurs muraux ou une application mobile. (www.sageglass.com) M.-E. R.
27. La plus grande centrale solaire du monde
Où l’énergie solaire est-elle le plus facilement exploitable ? Dans le désert, pardi ! Le Maroc a l’intention d’en profiter à une échelle sans précédent : il construit actuellement, dans la région de Ouarzazate, ce qui deviendra la plus grande centrale solaire du monde. En 2020, Noor devrait produire 580 mégawatts d’électricité, assez pour couvrir la moitié des besoins du pays. En cours d’achèvement, la première phase comprend 500 000 miroirs paraboliques de 12 mètres de hauteur, disposés sur 800 lignes. Plus efficaces que des panneaux photovoltaïques, ils suivent la course du soleil tout au long de la journée pour en concentrer les rayons avant de les transformer en énergie. Coût total du projet : 9 milliards de dollars, en partie financés par la Banque mondiale. Ph. B.
28. Pédaler pour recharger
Produire de l’électricité en pédalant ? L’idée est vieille comme la dynamo. Remise au goût du jour par deux entrepreneuses belges, Patricia Ceysens et Katarina Verhaegen, elle a donné naissance à WeWatt, un » meuble vélo » qui permet d’allier activité physique et production d’énergie. Réchauffement climatique, sédentarité, immobilisme et volonté d’être connecté en permanence sont autant de raisons qui ont poussé les deux initiatrices à développer le concept. » L’idée nous est venue de concevoir un bureau où vous pouvez travailler et socialiser tout en pédalant et être récompensé par votre propre énergie. » Le concept est simple : en pédalant à une cadence normale sur un vélo producteur d’énergie intégré dans un meuble, de l’électricité verte est produite, capable de recharger smartphones, tablettes ou ordinateurs portables. Les WeWatt Kiosk sont développés localement à partir de matériaux recyclés, collectés auprès de PME en Flandre. Plus de 300 exemplaires ont déjà été installés dans des aéroports, des gares, des universités, des hôtels, des centres de congrès, des centres commerciaux mais aussi des entreprises privées dans une vingtaine de pays. (www.wewatt.be) Ph. B. (avec Belga)
29. La fusion nucléaire à portée de main ?
La production d’une énergie atomique propre, inépuisable et sans risque pourrait devenir une réalité grâce au Stellarator, un dispositif capable de réaliser la fusion nucléaire, rapportent nos confrères de Trends-Tendances. Son principe a été inventé dès 1950 par l’astrophysicien américain Lyman Spitzer. Un temps abandonnées, les recherches ont repris à l’Institut Max-Planck de physique en Allemagne pour aboutir l’an dernier à la fabrication d’un prototype, le Wendelstein 7-X (W7-X). Cet anneau d’environ 16 mètres, dans lequel la fusion nucléaire peut avoir lieu à 82 millions de degrés Celsius, confine le plasma grâce à un champ magnétique. Contrairement à la fission nucléaire mise en oeuvre dans les centrales électriques, la fusion ne produit pas de déchets radioactifs. Une quinzaine d’autres expériences de fusion nucléaire seraient par ailleurs actuellement en cours dans d’autres laboratoires en Europe. Ph. B.
30. Gérer à distance le chauffage et l’électricité
Les objets connectés se répandent avec des applications dans tous les domaines, celui de l’énergie n’étant pas le dernier. Elles aident le particulier à maîtriser sa consommation d’électricité et de chauffage. On peut s’équiper de lumières intelligentes qui s’allument et s’éteignent grâce à des détecteurs de présence ou peuvent être pilotées depuis un smartphone. Grâce au thermostat connecté, on peut gérer le chauffage en contrôlant la température de chaque pièce. Si vous avez quitté la maison en oubliant d’éteindre les lumières ou le chauffage, vous pouvez le faire à distance, même en voyage. Et c’est aussi valable pour tous vos autres appareils électriques connectés. Ph. B.
31. Piles à combustibles bientôt à la maison
L’hydrogène est considéré depuis longtemps comme un carburant écologique plein d’avenir parce qu’il ne produit aucune émission polluante. Mais les difficultés posées par le transport et le stockage de ce gaz hautement inflammable et volatil ainsi que par l’implantation des infrastructures nécessaires pour le distribuer ont retardé son utilisation jusqu’à une époque récente. Cette énergie propre a fait de grands progrès au Japon, avec le développement par Panasonic et Tokyo Gas d’une unité à usage résidentiel baptisée Ene-Farm. C’est devenu le premier système de pile à combustible au monde destiné au chauffage domestique et à la production d’électricité. Actuellement testée en France, la technique devrait arriver sur nos marchés en 2016, à un coût estimé autour de 15 000 euros l’unité. Ph. B.
TOURISME, MOBILITÉ ET TRANSPORT 32. Le premier » ecoresort » wallon
C’est finalement un projet touristique 100 % vert que la société Péronnes Invest entend développer au bord du Grand Large, à Péronnes, sur des terres appartenant à la famille des princes de Ligne. Your Nature, tel est le nom de cet » ecoresort » (complexe touristique écoresponsable), s’étendra sur 280 ha, inclura 7 lacs, 2 500 arbres et… 40 espèces d’oiseaux, vantent ses promoteurs. » Le maillage biologique initial de la faune et de la flore du parc est entièrement préservé, affirment-ils. Les eaux, la forêt, la topographie des lieux aussi. »
A terme, le projet hébergera 714 maisons de vacances, suites et autres cottages à ossature bois, basse énergie et parfaitement intégrés à la nature, c’est du moins l’intention affichée. Les 193 premières unités verront le jour d’ici 2017. La voiture sera bannie de l’ensemble du domaine où les déplacements s’effectueront à pied ou à vélo, en voiturette électrique ou en bateau. Tout ce qui pourra l’être sera recyclé, les déchets de bois seront valorisés en briquettes pour le chauffage et tous les bois de construction proviennent de la région pour éviter les trajets inutiles et coûteux en CO2.
La commercialisation immobilière vient de démarrer. Les investisseurs auront la possibilité d’occuper leur bien un mois par an et de le louer aux touristes le reste du temps. Le projet vise une clientèle internationale et devrait générer à terme jusqu’à 340 emplois. (www.yournature.be) Ph. B.
33. Algues et excréments, les nouveaux biocarburants
C’est, dit-on, le nouvel or vert. Les micro-algues font partie de ces biocarburants de dernière génération appréciés pour leur haut rendement. Caractérisées par une croissance particulièrement rapide, captatrices de CO2, les algues nécessitent aussi peu d’espace au sol (et ne concurrencent donc pas la production alimentaire) : la moitié de la superficie de la France suffirait à produire assez de biocarburants pour répondre à la totalité de la demande mondiale. Moins poétiques mais disponibles en grande quantité, les excréments humains assureront peut-être bientôt une partie de nos déplacements. Une société britannique, GENeco, développe déjà des » biobus » qui carburent aux déjections et sans mauvaises odeurs… Récupérée dans les égouts avec les eaux usées, la matière première est stockée dans des cuves avec d’autres déchets organiques. Digérée par des micro-organismes en l’absence d’oxygène, elle produit du biométhane, un gaz on ne peut plus » naturel « . (www.geneco.uk.com) J. L.
34. Le retour de la voile dans la marine
La propulsion éolienne des navires marchands revient sur le devant de la scène grâce à plusieurs projets. Le plus original est Beyond the sea, concept de traction par cerf-volant imaginé par le navigateur français Yves Parlier. » J’ai passé ma carrière à utiliser le vent pour aller plus vite et j’ai eu envie d’utiliser ce savoir-faire au profit de la planète, raconte-t-il. Le cerf-volant inspiré du kitesurf m’est apparu comme la meilleure solution car même s’il réclame un peu de savoir-faire de l’équipage, il est facile à mettre en oeuvre sur n’importe quel bateau, il attrape des vents favorables car il vole plus haut et on peut le ranger dans un petit volume si l’on ne l’utilise pas. » Cette solution devrait en effet rester un appoint à d’autres modes de propulsion, le vent n’étant pas toujours fiable, mais pourrait permettre d’économiser 20 à 40 % de carburant. Un taux non négligeable, quand on sait que 90 % du commerce mondial se fait par voie maritime…
Des essais ont déjà été réalisés sur des bateaux de pêche et des premiers cerfs-volants pour bateaux de 18 à 60 mètres devraient être commercialisés à partir de 2017. Yves Parlier espère aller plus loin : » A terme, on pourrait aller jusqu’à tracter des cargos. On pourrait aussi envisager de concevoir des bateaux spécifiques qui allient l’éolien à d’autres modes de propulsion plus verts. » M.-E. R.
35. Le retour du moteur à eau
Mettre de l’eau dans son moteur ? Oui : elle améliore la puissance du moteur tout en réduisant son taux de pollution. L’idée date du XIXe siècle, mais elle revient actuellement sur le devant de la scène. Il s’agit d’injecter un certain pourcentage de vapeur d’eau dans le carburant, ce qui réduit sa température et active les imbrûlés. Ce procédé a pour effet d’améliorer le rendement du moteur. Certains constructeurs comme BMW y travaillent et envisagent d’équiper prochainement certains modèles. M. L.
36. Une voiture électrique 100 % belge
Très remarqué au dernier salon de l’auto, l’ECAR333 est le premier concept de véhicule électrique 100 % belge. Ce n’était alors qu’un prototype. Depuis, son concepteur Xavier Van der Stappen a rassemblé les investisseurs nécessaires pour créer la société ECAR Belgian Green Vehicle chargée de construire, d’assembler et de vendre ce véhicule futuriste. Avec ses trois roues, sa carrosserie en lin et sa propulsion 100 % électrique, l’ECAR333 s’engage dans un projet sociétal avec une fabrication locale, de la main-d’oeuvre locale et un marché local. Le projet bénéficie d’un financement de la Région wallonne et une seconde levée de fonds aura lieu en janvier 2016 pour assurer la production de la première série. Objectif : produire 500 véhicules par an d’ici 2020. (www.ecar333.be) Ph. B.
37. Un covoiturage adapté aux trajets des enfants
Les initiatives visant à valoriser les sièges vides des voitures sont légion. L’idée est de partager ces trajets afin de réduire le nombre de véhicules en circulation et, par conséquent, les émissions de carbone. Cela se concrétise via des applications mobiles ou des systèmes de réservation en ligne. Certaines initiatives, comme Microstop ou BlaBlaCar, prévoient de partager les frais, d’autres, comme la plate-forme Olahop, se veulent totalement gratuites. A la rentrée scolaire 2016, Olahop organisera un service de navettes gratuites pour amener les enfants et les ados vers les lieux de leurs activités scolaires, sportives ou récréatives. Frédérique Caustur a constaté que » les papas et les mamans s’organisent souvent de façon implicite avec leurs connaissances pour véhiculer leurs enfants. Je voulais organiser un système explicite. Grâce à cette plateforme, la rencontre se fera par géolocalisation et organisera un réseau sécurisé autour de communautés : école, club, unité scoute… » L’étude de marché que cette mère de deux enfants a réalisée auprès de 800 personnes montre que la demande existe ! Le plus grand défi de ce projet brabançon est de financer les développements informatiques qui concrétiseront l’idée. C. Du.
TRAITEMENT DE L’AIR ET DE L’EAU 38. Récupérer le CO2 à des fins utiles
Puisque les émissions de CO2 sont néfastes pour la planète, plusieurs équipes de chercheurs élaborent des techniques pour le capter et le transformer à des fins utiles. Des scientifiques américains de l’Université George Washington ont ainsi imaginé STEP (Solar Thermal Electrochemical Process), un four solaire capable de produire des nanofibres de carbone à partir du CO2 contenu dans l’air. Cette technologie permettrait non seulement de fabriquer le matériau à un coût raisonnable, mais aurait aussi un impact positif sur l’environnement. D’après le Pr Stuart Licht, qui dirige les travaux, une surface de production équivalente à 10 % du Sahara suffirait pour revenir en moins de dix ans à une concentration atmosphérique de CO2 égale à celle d’avant l’ère industrielle. Certains scientifiques doutent toutefois de l’efficacité du procédé…
Il existe d’autres projets similaires, comme celui de Carbon Engineering qui envisage de produire à l’échelle industrielle de l’énergie à partir du CO2. Cette initiative canadienne prévoit l’utilisation de ventilateurs géants et de procédés chimiques pour arriver au produit fini : soit du CO2 pur pour une utilisation industrielle, soit un combustible synthétique qui, combiné à de l’hydrogène, développe une énergie zéro émission. Une première usine devrait être lancée en 2017 et pourrait commercialiser le combustible dès 2018. (www.carbonengineering.com) M.-E. R.
39. Une résine synthétique plus absorbante que les arbres
Lackner et Wright, deux scientifiques américains de l’université d’Arizona, développent une résine synthétique capable d’extraire massivement le CO2 de l’atmosphère. Ce dispositif serait 1 000 fois plus efficace qu’un arbre. Si la résine peut être produite massivement et à bas prix, elle ne fonctionne malheureusement que quand l’air est particulièrement sec. Cette technologie existait déjà mais était jusqu’à présent trop chère pour être utilisée. M. L.
40. Générer des nuages pour sauver le climat
La couverture nuageuse nous protège contre le soleil et donc du réchauffement de la planète. Mais pourrait-on la rendre encore plus efficace avec des manipulations ? Les scientifiques y réfléchissent. Dans un très sérieux rapport publié par l’Académie américaine des Sciences, un chercheur du MIT propose de pulvériser de l’acide sulfurique à 20 km d’altitude pour créer des nuages artificiels. Selon David Keith, l’acide se combinerait avec la vapeur d’eau des nuages, formant de fines particules qui seront emportées par les vents plus haut dans l’atmosphère et tout autour du globe. Une fois dispersées, ces particules refléteraient davantage de lumière solaire, réduisant la température sur Terre en quelques années. L’Académie met toutefois en garde contre les éventuels effets secondaires d’une telle technique sur la couche d’ozone, les écosystèmes terrestres et marins, la santé humaine…
Il y a quelques années, le groupe de réflexion Copenhagen Consensus Centre avait recommandé de dépenser plus de 6 milliards d’euros dans la construction de 1 900 navires générateurs de nuages par vaporisation de l’eau de mer dans l’atmosphère, pour obtenir le même effet réflecteur de la lumière du soleil. A ce jour, le projet est resté lettre morte… Ph. B.
Un dossier de Philippe Berkenbaum, avec Caroline Dunski, Morgan Liesenhoff, Julie Luong, Laetitia Theunis et Marie-Eve Rebts