Malatya en Turique, durement frappée par les deux premiers tremblements de terre. © Hakan Akgun / dia images via Getty Images

Turquie: un nouveau séisme fait au moins un mort et des dizaines de blessés

Trois semaines après le double tremblement de terre en Turquie, une nouvelle réplique a touché la Turquie ce lundi.

Un nouveau tremblement de terre a frappé l’est de la Turquie ce lundi matin, indique le Centre sismologique euro-méditerranéen. Selon les autorités turques, le tremblement de terre avait une magnitude de 5,6. Le centre sismologique européen (EMSC) a attribué au tremblement de terre une magnitude de 5,2. Cette nouvelle secousse survient trois semaines après le double tremblement de terre dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 50.000 morts dans le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. Au moins une personne est morte et des dizaines ont été blessées. Une trentaine d’immeubles se sont également effondrés.

Des immeubles se sont effondrés lundi dans la province turque de Malatya (sud-est), touchée par une secousse de magnitude de 5,6, a annoncé l’agence publique de gestion des catastrophes (Afad), sans faire état dans un premier temps de victimes. Selon le Centre sismologique euro-méditerranéen (CSEM), il s’agit de la cinquième secousse ressentie dans l’est de la Turquie au cours des 68 dernières heures. Elle aurait été ressentie à plus de 500 kilomètres par environ 22 millions de personnes.

Des mois

Les répliques de tremblements de terre peuvent durer des mois mais en s’espaçant au fil temps, disent les experts. « Les répliques sont un processus physique bien connu et tout à fait ‘normal’ », selon le sismologue Yann Klinger, directeur de recherche CNRS au sein de l’équipe de tectonique de l’Institut de physique du globe de Paris.

Un séisme est une rupture qui déstabilise dans son sillage toute la ligne de faille. Chaque séisme produit ses répliques, qui sont des « réajustements du système autour de la faille », analyse Rémy Bossu, sismologue et secrétaire général du Centre Sismologique euro-méditerranéen (EMSC – organisme scientifique qui collecte les données sismologiques dans 55 pays).

Ce réajustement peut s’étaler sur des semaines, voire des mois. « Plus le séisme est fort, plus ça va durer longtemps », souligne l’expert, citant le tremblement de terre de 2015 au Népal. Et il est parfois difficile d’y « mettre un point final ». 

Le phénomène se produit en cascade, chacune des grosses répliques ayant elle-même son propre jeu de répliques. « On a une sorte de règle empirique selon laquelle pour un séisme de magnitude 7, on peut s’attendre en moyenne à une réplique de (magnitude) 6, une dizaine de 5, une centaine de 4, etc. », explique Yann Klinger.

Statistiquement, les répliques les plus fortes surviennent dans les trois jours suivant le tremblement de terre – celui du 6 février, d’une magnitude de 7,8, a été suivi d’une puissante réplique de 7,5. Mais si la magnitude a tendance à diminuer au fil du temps, « ce n’est pas systématique, et malheureusement on ne peut pas exclure de voir une réplique de 6 dans six mois », souligne Rémy Bossu. Ce qui est vérifié en revanche, c’est que le nombre de répliques décroît au cours du temps, selon la loi d’Omori définie par un scientifique japonais à la fin du XIXe siècle.

Danger

Cette décroissance en nombre est déjà nette en Turquie. « Aux premières heures après le séisme, le taux de répliques était tellement élevé qu’on n’était même pas capable de détecter les répliques de 4″, raconte Rémy Bossu. Les secousses restent dangereuses, notamment parce qu’elles touchent des bâtiments déjà endommagés. Le scientifique ajoute, « Nerveusement, c’est très difficiles pour les gens parce qu’ils ne sont jamais au repos ».

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