Un laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale continue d’alerter sur les massacres de masse à El-Fecher et dans sa région, au Soudan.
De nouvelles images satellites laissent penser que les massacres pourraient se poursuivre dans la ville soudanaise d’El-Facher et ses alentours, près d’une semaine après sa chute aux mains des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Après 18 mois de siège, les FSR ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle et où les témoignages et informations sur des violences meurtrières contre les civils se multiplient.
Selon un rapport publié vendredi par le Laboratoire de recherche humanitaire de l’université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images suggèrent que la majorité de la population de la ville est soit « morte, capturée ou cachée ».
Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d’objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des terrains universitaires et des sites militaires. « Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles », conclut le laboratoire.
Les paramilitaires ont affirmé avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d’exactions lors de la prise d’El-Facher, l’ONU réclamant vendredi des enquêtes « rapides et transparentes » après des « témoignages effroyables » d’atrocités dans cette grande ville du Darfour.
Depuis dimanche, nombre de vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes vêtus de l’uniforme des FSR perpétrant des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été « fabriqués » par des sites liés à l’armée.
Plus de 65.000 civils ont fui la ville, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, d’après l’ONU. La ville comptait une population de 260.000 personnes avant l’assaut final des paramilitaires.
Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre que se livrent l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de Mohamed Daglo.
Les pourparlers en vue d’une trêve entre l’armée et les FSR menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l’Egypte, les Emirats arabes Unis et l’Arabie saoudite sont dans l’impasse, selon un responsable proche des négociations.