Malgré les oppositions, la loi russe punissant les recherches Internet de contenus jugés «extrémistes» vient d’être promulguée. La loi interdit également l’utilisation de VPN.
Le président russe Vladimir Poutine a signé, jeudi, la loi prévoyant de punir des recherches sur Internet de contenus classés « extrémistes », un texte qui a suscité l’inquiétude jusque chez les partisans du Kremlin et qui accentue davantage la répression en cours.
Ce texte avait provoqué une rare opposition d’une soixantaine de parlementaires et des critiques, y compris au sein des milieux qui soutiennent la chasse aux détracteurs du pouvoir en Russie. Il prévoit des amendes pouvant aller jusqu’à 5.000 roubles (environ 55 euros) pour les personnes qui recherchent en ligne des contenus « extrémistes », un terme qui a une définition très large dans la législation russe et qui peut concerner tant des groupes considérés comme terroristes ou ultranationalistes que des opposants politiques ou des mouvements religieux. L’organisation de l’opposant défunt Alexeï Navalny est ainsi classée « extrémiste » en Russie, tout comme le « mouvement international LGBT ».
La loi interdit aussi de faire la promotion des VPN, systèmes permettant notamment de contourner la censure, très utilisés en Russie.
Cette législation avait été adoptée plus tôt en juillet par le Parlement russe malgré l’opposition notable de deux groupes parlementaires. L’opposant Boris Nadejdine, qui voulait défier Vladimir Poutine à la présidentielle en mars 2024, mais dont la candidature a été rejetée par les autorités, avait alors dénoncé auprès de l’AFP une loi qui « punira le crime de pensée comme dans le roman ‘1984’ » de l’écrivain britannique George Orwell.
La Russie restreint de manière drastique la liberté de la presse et la liberté d’expression sur Internet depuis le lancement de son offensive en Ukraine en 2022, en se focalisant de plus en plus sur des plateformes occidentales comme Google, Facebook, YouTube et X.