Palau © Getty

Pays sans coronavirus: zéro cas, mais des conséquences indirectes importantes

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Le coronavirus touche tout le globe. Mais quelques pays n’ont toujours enregistré aucun cas de Covid-19. Ce qui ne veut pas dire que ces zones ne subissent pas les effets indirects, parfois importants, de la pandémie.

Si l’on en croit les pays concernés, au 24 août, il restait 12 États dans le monde, parmi les membres des Nations Unies, où le coronavirus n’a pas encore frappé. Dans cette liste, on retrouve notamment la Corée du Nord, qui avait rapporté un cas suspect qui n’a finalement pas été confirmé comme un cas de Covid-19, et le Turkménistan, où il y a aussi eu des personnes présentant des symptômes suspects sans confirmation du gouvernement.

Cependant, les observateurs contestent cette absence de bilan et sont persuadés que ces deux États ont bel et bien été touchés par le virus.

Des mesures pour empêcher un premier cas

Si l’on exclut ces pays, il reste donc dix zones « Covid free » dans le monde, tous des pays insulaires situés dans le Pacifique Sud : Palau, Micronésie, Îles Marshall, Kiribati, Îles Salomon, Tuvalu, Samoa, Nauru, Vanuatu et Tonga. Être isolé au milieu de l’océan a aidé ces îles à se préserver, mais elles ont également mis en place des mesures strictes pour empêcher le virus d’arriver sur leur territoire, certains dès le mois de février.

Ainsi, la plupart des îles du Pacifique exigent un certificat médical pour entrer sur le territoire. Les voyageurs en provenance de pays infectés doivent se soumettre à une quarantaine de 14 jours. Certaines îles, comme les Tonga et Samoa ont déclaré un lockdown fin mars. D’autres ont fermé les écoles pendant quelques semaines en prévention.

Mais si ces pays sont sanitairement épargnés par le virus, ils en subissent également les conséquences. Le tourisme est extrêmement important pour la vie économique de ces îles. Mais aujourd’hui, les plages, hôtels et autres curiosités touristiques sont vides.

Des hôtels vides

La BBC, qui réalise une enquête sur ces îles sans Covid, cite l’exemple de l’hôtel Palau, où les seuls clients sont des résidents de retour au pays et mis en quarantaine. Les employés de l’hôtel, qui bénéficie généralement d’un taux d’occupation de 70 à 80%, se sont vus attribuer, à temps partiel, des tâches de maintenance et de rénovation. Mais le temps presse. « Je peux encore tenir six mois. Ensuite, je devrai peut-être fermer », confie Brian Lee, directeur et copropriétaire de l’hôtel Palau. L’an dernier, 90.000 touristes ont foulé les terres de cette île, le tourisme y représentant environ 40% du PIB. Dans les îles Marshall, l’hôtel Robert Reimers ne s’en sort par mieux. Le taux d’occupation des chambres est passé de 75%-88% à 3%, représentant une poignée de visiteurs venant des îles environnantes.

Mais le tourisme n’est pas le seul secteur concerné. La pêche et la vente de poissons également, alors que certaines de ces îles en ont fait leur spécialité.

Certains gouvernements avaient espéré rouvrir des couloirs aériens sûrs vers l’Australie et la Nouvelle-Zélande, mais les récentes flambées dans ces pays ont conduit à mettre ces plans sur pause. Il y a encore quelques espoirs qu’une liaison aérienne puisse être établie avec Taïwan, mais la volatilité du virus rend le projet très incertain.

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