L’ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, regrette l’épisode du « Partygate » mais dénonce une version des faits « à mille lieues de la réalité ».
L’ex-Premier ministre britannique Boris Johnson a dit jeudi regretter « profondément » que des fêtes illégales aient été organisées à Downing Street durant la pandémie de Covid, mais a jugé « complètement absurdes » les récits qui en ont été faits.
« Je continue de regretter profondément ce qui s’est passé, mais je tiens à souligner que la version des événements qui s’est inscrite dans la conscience collective sur ce qui s’est passé à Downing Street est à mille lieues de la réalité« , a défendu l’ancien chef du gouvernement, au deuxième et dernier jour de son audition devant la commission d’enquête publique sur la pandémie. Il a dénoncé un « travestissement de la vérité« .
Le scandale dit du « Partygate » a en partie coûté son poste à Boris Johnson, poussé à la démission en juillet 2022. Il a ensuite été reconnu coupable d’avoir menti à ce sujet au Parlement et a également quitté son poste de député.
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Mercredi, Boris Johnson s’était déjà excusé auprès des familles de victimes et avait reconnu qu’il aurait dû saisir la gravité de la crise du Covid-19 « beaucoup plus tôt ».
Le Covid a fait plus de 230.000 morts dans le pays.
Accusé d’indifférence à l’égard des malades, l’ex-Premier ministre, qui a lui-même été en soins intensifs après avoir attrapé le Covid, a affirmé jeudi s’en être « soucié » et avoir « continué de s’en préoccuper passionnément ».
« Dire que je ne me souciais pas des souffrances infligées au pays n’est tout simplement pas correct« , s’est-il défendu.
M. Johnson est resté calme et concentré tout au long de ces deux jours d’audition, où il a été interrogé de manière chronologique sur la façon dont les décisions ont été prises, sur ses hésitations initiales à imposer un confinement, même après les images dramatiques arrivant d’Italie en février 2020, et dont il a dit qu’elles l’avaient « secoué ».
Mercredi, il était apparu qu’il n’avait présidé aucune réunion d’urgence de coordination gouvernementale (Cobra) avant mars, confiant cette responsabilité au ministre de la Santé.
Depuis le début des auditions publiques en juin, M. Johnson a été vivement critiqué par d’anciens collaborateurs, dont plusieurs conseillers et scientifiques, qui ont décrit un Premier ministre dépassé, indécis, peu soucieux des victimes lorsque la pandémie a éclaté début 2020, et un gouvernement divisé et chaotique.
« C’était la mauvaise crise pour les compétences du Premier ministre », avait estimé fin octobre devant la commission Lee Cain, ancien directeur de la communication à Downing Street, racontant un Boris Johnson repoussant les décisions et changeant sans cesse d’avis, en fonction de la dernière personne ayant parlé.
Les travaux de la commission d’enquête indépendante, qui a recueilli des dizaines de milliers de documents, emails ou messages WhatsApp, doivent durer jusqu’en 2026.
Elle doit entendre lundi prochain l’actuel Premier ministre Rishi Sunak, alors ministre des Finances, hostile à certaines restrictions, et qui s’était illustré en invitant les gens à aller au restaurant durant la pandémie, pour aider l’économie.