Les fournisseurs d’Apple en Chine font travailler leurs ouvriers dans des conditions dangereuses pour la santé et les sous-payent, selon une enquête publiée mercredi par l’organisation China Labor Watch, basée aux Etats-Unis.
Les salariés des sous-traitants de la marque à la pomme effectuent en outre entre 100 et 130 heures supplémentaires par mois, contre un maximum de 36 autorisées par la loi en Chine. « Cette enquête portant sur dix usines travaillant pour Apple en Chine a établi que la chaîne de fabrication d’Apple était caractérisée par des conditions nuisibles pour la santé et des longues heures de travail mal rétribuées », d’après China Labor Watch.
Le rapport a été réalisé sur la base d’entretiens individuels avec des salariés, de questionnaires et d’observations faites clandestinement par des membres de l’ONG sur les lieux de travail visités. Il fait suite à une autre enquête publiée en mars par une organisation américaine, la Fair Labor Association (FLA), qui s’était rendue chez trois fournisseurs d’Apple avec le consentement de l’entreprise américaine.
La FLA avait déjà mis en évidence le recours excessif aux heures supplémentaires, souvent sous-rémunérées alors que la loi chinoise oblige à les payer au moins de 50 pc de plus que le salaire horaire normal. Suite au rapport de la FLA, le plus grand fournisseur d’Apple, le taïwanais Foxconn, avait promis de se mettre en conformité avec la législation chinoise.
Mais China Labor Watch a constaté que « les violations de droit du travail chez Foxconn se retrouvent quasiment dans toutes les autres usines travaillant pour Apple et dans bien des cas sont pires que chez Foxconn ».
Le faible niveau des salaires pousse les ouvriers à accepter les heures supplémentaires que plusieurs sous-traitants ne rémunèrent pas de façon adéquate, poursuit le rapport. Par ailleurs, « les ouvriers sont quotidiennement exposés à un fort niveau de bruit, à des particules toxiques dans l’air et à des produits chimiques toxiques, et il arrive souvent qu’ils se blessent en manipulant des machines ».
China Labor Watch s’est particulièrement intéressé à la pratique de l’intérim, qui permet aux fabricants de diminuer les salaires et les avantages sociaux. Les intérimaires « sont traités comme des ouvriers de seconde zone et leurs droits sont régulièrement spoliés », affirme l’ONG.
Avec Belga