Benjamin Netanyahu

Israël frappe l’Iran et ses installations nucléaires: «C’est une déclaration de guerre»

Israël a mené des frappes contre l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique, visant un site d’enrichissement d’uranium et tuant de hauts responsables militaires de la République islamique qui a promis de riposter.

Israël a réalisé une frappe préventive visant le nucléaire iranien. Cette attaque intervient alors qu’un nouveau cycle de négociations entre les Etats-Unis et l’Iran devait avoir lieu sur fond de fortes tensions. Les craintes d’une frappe imminente d’Israël grandissaient depuis quelques jours.

Oman, médiateur entre Washington et Téhéran, a condamné une « escalade dangereuse » tandis que l’ONU a appelé les deux parties à la « retenue maximale ». 
Selon une source militaire israélienne, Israël a mené « des dizaines » de frappes sur des installations nucléaires et des sites militaires à travers le pays, en plusieurs vagues.
Le site d’enrichissement d’uranium de Natanz (centre) a ainsi été visé « plusieurs fois », selon la télévision d’Etat iranienne qui a montré une épaisse fumée noire s’élevant de l’installation. 


L’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), le gendarme nucléaire de l’ONU, a confirmé que le site avait été visé et qu’il surveillait « de près la situation profondément préoccupante en Iran ».


Trois sites militaires dans le Nord-Ouest ont également été la cible des frappes, d’après la télévision iranienne.
Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit que l’opération militaire israélienne durerait « autant de jours que nécessaire », l’Iran a fermé son espace aérien mais la défense anti-aérienne fonctionne « à 100% de sa capacité », a souligné la télévision iranienne.  

De fortes explosions

Au moins 50 personnes, dont des femmes et enfants, ont été blessés selon la télévision d’Etat. Les médias d’Etat ont rapporté de « fortes explosions » dans la capitale et montré le centre de commandement des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, en flammes. 


Au moins deux dirigeants de ce corps militaire d’élite ont été tués dont son chef, le général Hossein Salami, et le général Gholam Ali Rachid, ainsi que deux scientifiques nucléaires, selon les médias locaux.


Le chef d’état-major iranien, le général Mohammed Bagheri, a également été tué, selon la télévision d’Etat.
Ces attaques « ne resteront pas sans réponse et (Israël) doit s’attendre à une vengeance sévère et regrettable », ont affirmé les Gardiens dans un communiqué.
La diplomatie iranienne a affirmé avoir le « droit légitime » de répondre à l’attaque, tandis que le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a promis à Israël un sort « amer et douloureux ». 


Quant aux Etats-Unis, alliés indéfectibles de l’Etat hébreu qui ne sont pas impliqués dans l’attaque selon un responsable américain, seront « responsables des conséquences » de l’attaque, a assuré Téhéran.

Les missiles balistiques visés

Israël « a frappé au coeur du programme de missiles balistiques de l’Iran », a affirmé M. Netanyahu, saluant une opération « couronnée de succès ».
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré l’état d’urgence sur tout le territoire. Une « attaque de missiles et de drones » sur Israël est attendue, a-t-il expliqué.
Le chef d’état-major israélien, Eyal Zamir, a également mis en garde contre des représailles iraniennes. « Je ne peux pas promettre un succès absolu » de l’opération baptisée « Lion dressé », a-t-il souligné.


Les cours du pétrole ont flambé de plus de 12%, faisant redouter de fortes perturbations sur les approvisionnements d’or noir.
Le président américain Donald Trump va réunir son conseil de sécurité après les frappes.


Israël a expliqué aux Etats-Unis que frapper l’Iran était « nécessaire pour sa défense », a déclaré le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, prévenant Téhéran de ne pas riposter contre « les intérêts américains ».


Donald Trump, qui a repris mi-avril les discussions indirectes avec l’Iran sur son programme nucléaire, avait averti qu’Israël pourrait bientôt frapper les sites nucléaires iraniens.
Face au risque d’un « conflit massif » au Moyen-Orient, Washington a réduit son personnel diplomatique dans la région, en Irak notamment. 
Téhéran ne reconnaît pas Israël et son programme nucléaire est considéré comme une menace existentielle par les dirigeants israéliens.
Téhéran avait menacé de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations, dont un sixième cycle est prévu dimanche à Mascate sous médiation omanaise. 


Cette réunion est toujours à l’ordre du jour, a assuré vendredi un responsable américain sous le sceau de l’anonymat.

L’armée israélienne tente d' »intercepter » une centaine de drones lancés par l’Iran

Les forces israéliennes tentent d' »intercepter » une centaine de drones lancés par l’Iran en riposte à l’attaque d’Israël dans la nuit sur son territoire, a déclaré vendredi matin le porte-parole de l’armée israélienne.

« L’Iran a lancé environ 100 drones en direction du territoire israélien que nous nous efforçons d’intercepter », a déclaré le général de brigade Effi Defrin.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué que les premières frappes sur l’Iran visant les installations de son programme nucléaire avaient été « couronnées de succès ».

« Nous avons mené de premières frappes couronnées de succès et, avec l’aide de Dieu, nous allons accomplir bien plus encore », a déclaré M. Netanyahu, dans une déclaration vidéo.


« Nous avons frappé le haut commandement, nous avons frappé des scientifiques de haut niveau qui encouragent le développement de bombes atomiques, nous avons frappé des installations nucléaires », a-t-il ajouté.


Selon la télévision d’Etat iranienne, le chef d’état-major des forces armées, le général Mohammed Bagheri, a été tué dans l’attaque israélienne sur le pays.

L’armée israélienne a détruit des « dizaines » de radars et de lanceurs de missiles

L’armée israélienne a indiqué avoir détruit des « dizaines » de radars et de lanceurs de missiles sol-air dans l’ouest de l’Iran lors d’une série de frappes aériennes sur la République islamique.

« Au cours des dernières heures, des avions de chasse de l’armée de l’Air, guidés par des renseignements précis de la Direction du renseignement, ont mené à bien une vaste opération contre le système de défense aérienne du régime iranien dans l’ouest de l’Iran », a précisé l’armée dans un communiqué. « Dans le cadre de ces frappes, des dizaines de radars et de lanceurs de missiles sol-air ont été détruits », a-t-elle souligné.

L’Otan juge crucial de travailler à une désescalade

Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a estimé qu’il était « crucial de travailler à une désescalade » après les frappes d’Israël sur des sites militaires et nucléaires en Iran.

« Il s’agit manifestement d’une situation qui évolue rapidement. Et il s’agit d’une action unilatérale de la part d’Israël », a dit M. Rutte lors d’une rencontre avec le Premier ministre suédois Ulf Kristersson. « Il est maintenant crucial pour de nombreux alliés, y compris les États-Unis, de travailler, en ce moment même, à la désescalade », a-t-il ajouté. « Je sais qu’ils le font et je pense que c’est désormais la priorité absolue ».

« Ce qui se passe aujourd’hui dans une région instable risque d’aggraver considérablement la situation », a déclaré de son côté le Premier ministre suédois.  M. Kristersson a ajouté qu’il existait « un très large consensus sur le fait que l’Iran ne peut pas être autorisée à développer des armes nucléaires », mais il a ajouté que la question devait être ramenée à la « table des négociations ». « Cela pourrait accroître le risque de menaces terroristes et d’autres activités dangereuses », a déclaré M. Kristersson.

Une déclaration de guerre

Le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé que l’attaque d’Israël sur son sol constituait « une déclaration de guerre », et appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à réagir.

Dans une lettre adressée aux Nations unies, le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a décrit l’attaque israélienne comme « une déclaration de guerre » contre l’Iran et a « appelé le Conseil de sécurité à traiter immédiatement le sujet », précise un communiqué du ministère iranien.

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