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Maroc: le pédophile gracié par le roi Mohammed VI arrêté en Espagne

Le Vif

Le violeur multirécidiviste espagnol Daniel Galvan a été arrêté dans le sud-est de l’Espagne, a annoncé lundi le ministère espagnol de l’Intérieur. Sa grâce avait déclenché un scandale dans le royaume. Pour la première fois, Mohammed VI a révoqué une décision tant la nouvelle a suscité et attisé la colère des Marocains. LeVif.be fait le point sur le « Danielgate ».

La libération de l’Espagnol Daniel Galvan, emprisonné au Maroc pour 11 viols d’enfants, a déclenché un scandale au sein du royaume, au point que Mohammed VI a dû retirer sa grâce in extremis. Le point sur les responsabilités qui incombent à Rabat et Madrid dans l’affaire du « Danielgate ».

Que sait-on de Daniel Galvan ? Âgé de 60 ans, Daniel Galvan Fiña était expatrié au Maroc depuis plusieurs années. Dans la ville de Kénitra, il se faisait passer pour un professeur retraité de l’université de Murcia, dans le sud de l’Espagne. L’avocat de Galvan Mohamed Benjedou a indiqué que son client était un officier de l’armée irakienne qui avait collaboré avec les services de renseignements espagnols pour renverser le dictateur Saddam Hussein. Le condamné gracié puis « dé-gracié » dimanche se serait réfugié en Espagne après l’invasion de l’Irak en 2003. Il se prénommerait Salaheddine et serait né à Bassora. La décision de libérer l’ex-détenu, condamné à 30 ans de prison dont il a seulement purgé deux ans, aurait représenté dans ce contexte une « faveur » de Rabat à Madrid.

Pourquoi le pédophile a-t-il été gracié ?

Daniel Galvan Fiña figurait à la 48ème et ultime position de la liste de prisonniers espagnols -la plupart pour trafic de haschisch- que Mohammed VI, à l’occasion de la fête de Trône, a gracié mardi en réponse à une demande formulée par le roi d’Espagne Juan Carlos quelques jours plus tôt. Le scoop a été délivré par le site d’information marocain « Lakome », lancé dans la foulée du printemps arabe.

Qui a dressé cette liste ?

D’après « Lakome », « Daniel Galvan » aurait été ajouté à la liste à la demande des services secrets espagnols: « Ce sont ces derniers (et non le palais royal à Madrid) qui ont fait cette demande -« avec insistance »- au cabinet royal marocain ». Le journal espagnol « El Pais » a, lui, rapporté le démenti du centre national d’intelligence (CNI). Cette grâce est intervenue dans le cadre d’un accord passé entre les services de renseignements espagnols pour lesquels travaillait vraisemblablement Galvan et leurs homologues marocains de la Direction générale des études et données (DGED).

Devant l’émotion suscitée par cette affaire, le roi a ordonné samedi l’ouverture d’une enquête afin d' »identifier le, ou les, responsables de cette négligence et prendre les sanctions nécessaires ».

Par Dounia Hadni

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