PKK retrait Turquie
Un groupe de combattants attendant pour détruire leurs armes, en juillet 2025. © Anadolu via Getty Images

Le PKK annonce le retrait de toutes ses forces de Turquie, mais maintient certaines ambitions dans le pays

Le PKK a annoncé retirer ses forces de Turquie. Entre 200 et 300 combattants auraient ainsi quitté le pays pour se rendre en Irak. Le parti attend désormais d’Ankara des mesures juridiques à la poursuite du processus de paix.

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé, dimanche, qu’il retirait toutes ses forces de Turquie vers le nord de l’Irak, pressant aussi Ankara de prendre «sans délai» des mesures juridiques pour sauver le processus de paix entamé il y a un an. La Turquie a salué cette annonce, y voyant des «résultats concrets» des efforts visant à mettre fin à un conflit de quatre décennies.

«Nous mettons en œuvre le retrait de toutes nos forces à l’intérieur de la Turquie», a déclaré le PKK dans une déclaration lue lors d’une cérémonie dans le nord de l’Irak, selon un journaliste de l’AFP sur place. Le mouvement kurde a simultanément diffusé une photo montrant selon lui 25 combattants, dont huit femmes, se trouvant désormais dans le nord de l’Irak après avoir quitté la Turquie.

Il n’y avait pas de confirmation, dimanche matin, du nombre de combattants impliqués dans ce retrait, mais des observateurs l’estiment à 200 ou 300.

A la suite de discussions indirectes entamées en octobre 2024, le PKK, considéré comme terroriste par Ankara, a annoncé en mai sa dissolution, répondant à un appel en ce sens de son chef historique Abdullah Ocalan après plus de quatre décennies de combat contre les forces turques.

Selon le président turc Recep Tayyip Erdogan, ces violences ont fait 50.000 morts, dont 2.000 soldats, et causé des milliards de dollars de pertes à l’économie turque.

Défendre les Kurdes par la voie démocratique

Le PKK, dont le chef est emprisonné depuis 1999, a appelé, dimanche, la Turquie à prendre les mesures juridiques nécessaires à la poursuite du processus de paix et à permettre l’intégration de ses militants dans la vie politique. «Les mesures juridiques et politiques voulues par le processus» et les lois «nécessaires à la participation à la vie politique démocratique doivent être mises en place sans délai», a souligné le PKK dans sa déclaration.

Le PKK dit désormais vouloir défendre les droits de la minorité kurde en Turquie par la voie démocratique, comme l’a demandé M. Ocalan, figure tutélaire du mouvement malgré ses années de détention, lors de son «appel à la paix» en février.

Détenu depuis 1999 sur l’île-prison d’Imrali au large d’Istanbul, Abdullah Ocalan avait appelé, le 27 février, son mouvement à se dissoudre, saisissant un processus initié par les autorités d’Ankara depuis octobre. Une commission parlementaire turque chargée de préparer un cadre légal au processus de paix a lancé ses travaux en août. Et M. Ocalan a été autorisé en septembre, pour la première fois depuis six ans, à rencontrer ses avocats.

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