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Jeux vidéo : entre clichés et… clichés

Dans le monde du jeu vidéo, les clichés sont indénombrables. Si certains sont erronés, d’autres sont avérés, comme en témoigne une étude réalisée par l’Université catholique de Louvain.

« Le gamer est un homme boutonneux, à lunettes, un peu renfermé et mal dans sa peau ». Tel est le cliché le plus bateau auquel les joueurs de jeux vidéo doivent faire face. Une image du joueur « fausse ! Il n’y a pas de profil type », déclare Olivier Servais, anthropologue à l’UCL.

Les femmes tendent à se laisser bercer par l’univers de l’électronique. De fait, si « 75% des hommes de 12 à 45 ans jouent aux jeux vidéo » et sont bel et bien de plus gros adeptes de la première industrie culturelle mondiale que le sexe opposé, les femmes ne sont pas en reste. Ainsi, « si l’on compte les gamers des deux genres, on estime que plus de 50% du grand public dans la tranche d’âge concernée s’adonnent aux jeux vidéo ». Tout de même.

Ces statistiques, si elles ne prennent pas en compte le physique des joueurs, confirment que les gamers ne sont pas spécialement des hommes.

Malgré cela, certains clichés sont bel et bien fondés. Ainsi, selon l’étude, « les hommes et les femmes jouent spontanément à des jeux majoritairement différents ». « Les hommes recherchent davantage la performance, l’expérimentation tandis que les femmes sont attirées par l’identification, l’apparence », explique Olivier Servais.

Le chercheur va même plus loin et établit une corrélation entre les strates sociales et le type de jeu pratiqué. Il nous apprend que « les couches sociales aisées jouent davantage à des jeux de rôle en ligne multijoueurs tandis que celles qui le sont moins, ont tendance à mimer la réalité, en s’adonnant à des joueurs de football ou de guerre ». Avant d’ajouter : « les personnes âgées aiment les jeux de réussite, qui sont davantage normatifs ».

L’anthropologue ajoute: « les joueurs de jeux vidéo cherchent à échapper au pessimisme ambiant du monde réel, pour trouver une échappatoire, un monde virtuel au sein duquel tout est possible ». Le plaisir là-dedans ? Il est visiblement boudé.

Des propos qu’Olivier Servais a réitérés en évoquant le caractère social du jeu vidéo : « Ceux qui ne trouvent pas les réponses à leurs questions dans la vie les recherchent parfois dans le monde virtuel. Ces lieux d’échange permettent de créer du lien, pour certains de trouver du sens à leur vie, de déployer l’imaginaire. Ils peuvent même agir comme vertu compensatoire pour soulager l’existence ».

Une étude qui visiblement cherche à soigner le cliché… par le cliché.

Quentin Droussin

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