Quelques semaines après la fin de son mandat présidentielle, François Hollande revient sur le devant de la scène politique. L’ex-président de la République essaye de peser sur les choix internes du Parti socialiste.
Le 14 mai dernier, après avoir remis les clés de l’Elysée, François Hollande s’est directement dirigé vers la rue Solferino, siège du Parti socialiste français. Tout un symbole.
Désertée de presque tous les éléphants du parti, la rue Solferino s’efforce tant bien que mal de ne pas se faire écraser par La République en Marche ! à sa droite et La France insoumise à sa gauche. Sauver le parti : c’est l’ambition de François Hollande selon un de ses proches. « La question qu’il se pose est plutôt celle de la pensée politique : comment faire vivre la gauche du réel, le socialisme adapté au monde d’aujourd’hui? » rapporte la même source selon Le Parisien Magazine. Bien que ses proches essayent de minimiser son influence actuelle au sein du parti, Bernard Combes, maire de Tulle et proche de François Hollande, avoue tout de même que ce dernier « veut peser sur la destinée du PS« . A cette fin, l’ancien président de la République essaye de pousser à l’avant-scène de la rue Solferino ses anciens ministres les plus proches qui n’ont (toujours) pas quitté le parti, comme Najat Vallaud-Belkacem et Matthias Fekl.
Une influence relative ?
Le 8 juillet dernier, le Parti socialiste a annoncé la composition de sa direction collégiale provisoire. Composée de 28 membres – la quasi-totalité des visages n’est pas connue du grand public -, la nouvelle équipe du PS comporte Luc Carvounas et Jean-Marc Germain. Deux noms que François Hollande n’aurait pas souhaité voir figurer sur la liste de la nouvelle direction du parti. « François Hollande a demandé à Cambadélis (Premier secrétaire du parti, NDLR) que Luc Carvounas et Jean-Marc Germain n’en fassent pas partie« , confesse un élu socialiste au magazine Marianne. Le premier, Luc Carvounas, ne suscite pas la sympathie de l’ancien président de la République à cause de sa proximité avec Manuel Valls au cours du précédent quinquennat. François Hollande « en veut beaucoup à Manuel Valls qu’il considère comme celui qui l’a empêché de se représenter » révèle la même source. Jean-Marc Germain provoque quant à lui un certain ressentiment de l’ex-président de la République pour avoir fait partie des frondeurs. Il s’agit d’un groupe d’une quarantaine députés socialistes qui ont bifurqué de la ligne politique du gouvernement Valls au cours du quinquennat, ne votant pas les projets de loi proposés par le gouvernement.
Reste que les deux hommes font actuellement partie de la direction provisoire du parti. Ce qui pose des doutes sur le véritable poids de l’homme qui a détenu tous les leviers du pouvoir au sein du parti pendant plus de 10 ans (de 1997 à 2008).
Nidal Taibi