Police members work near the bodies of unidentified people after an explosion on busy pedestrian Istiklal street in Istanbul, Turkey, November 13, 2022. REUTERS/Kemal Aslan

Explosion au coeur d’Istanbul: 6 morts et au moins 81 blessés, « une kamikaze » à l’origine de l’attentat

Un attentat, attribué à « une femme », a visé dimanche le coeur battant d’Istanbul, principale ville et capitale économique de la Turquie, faisant au moins six morts et 81 blessés dans l’artère commerçante très fréquentée d’Istiklal.

« Nous considérons qu‘il s’agit d’un attentat terroriste dû à l’explosion d’une bombe déclenchée par un assaillant qui serait une femme, selon les premières informations », a déclaré le vice-président M. Oktay devant la presse, au soir d’un attentat qui a visé la principale artère commerçante et touristique d’Istanbul. Sans préciser si celle-ci figure au nombre des victimes.

L’explosion de forte puissance qui a fait également 81 blessés dont deux dans un état grave, selon un dernier bilan, est survenue vers 16H20 (13H20 GMT), au moment où la foule était particulièrement dense dans ce lieu de promenade prisé des Stambouliotes et des touristes.

En direct à la télévision, le président Recep Tayyip Erdogan avait le premier dénoncé un « vil attentat« : « Les premières observations laissent subodorer un attentat terroriste », avait affirmé le chef de l’Etat, ajoutant qu' »une femme y serait impliquée ».

L’attaque n’avait pas été revendiquée dimanche, en soirée.

Selon les images diffusées par les réseaux sociaux du moment de l’explosion, celle-ci est entendue de loin, accompagnée de flammes et déclenche aussitôt un mouvement de panique.

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« Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués« 

Les auteurs de ce vil attentat seront démasqués. Que notre population soit sûre (qu’ils) seront punis », a promis M. Erdogan qui avait déjà été confronté à une campagne de terreur à travers le pays en 2015-2016. Revendiquée en partie par le groupe Etat islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2.000 blessés.

« Les tentatives de piéger la Turquie et la nation turque dans la terreur ne pourront atteindre leur but ni aujourd’hui ni demain, pas plus que cela a été le cas hier », a assuré le président.

Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu s’est rapidement rendu sur place: « J’ai été briefé par les équipes de pompiers sur Istiklal. Ils poursuivent leur travail en coordination avec la police » a-t-il indiqué sur Twitter, en présentant ses condoléances aux victimes et à leurs proches.

Dans le quartier voisin de Galata, beaucoup de boutiques ont baissé leurs rideaux avant l’heure. Certains passants, arrivés en courant du lieu de l’explosion, avaient les larmes aux yeux, a constaté un journaliste de l’AFP.

Un imposant déploiement de forces de sécurité barrait également tous les accès au quartier et aux rues adjacentes, a constaté la vidéaste de l’AFP.

Assourdissant

La police a aussitôt établi un large cordon de sécurité pour empêcher l’accès à la zone meurtrie par crainte d’une seconde explosion. Un imposant déploiement de forces de sécurité barrait également tous les accès au quartier et aux rues adjacentes, a constaté la vidéaste de l’AFP.

« J’étais à 50-55 m de distance, il y a eu soudain un bruit d’explosion. J’ai vu trois ou quatre personnes à terre » a déclaré un témoin, Cemal Denizci, 57 ans, à l’AFP.

« Les gens couraient en panique. Le bruit était énorme. Il y a eu une fumée noire. Le son était si fort, presque assourdissant », a-t-il rapporté.

Des familles avec des enfants dans les bras tentaient de fuir le quartier en courant.

L’émotion était intense en fin de journée dans ce quartier d’Istanbul, déjà durement éprouvé par le passé. Les matches des grands clubs de foot stambouliotes, dont le Galatasaray, ont été annulés.

La rue Istiklal, qui signifie « l’Indépendance », dans le quartier historique de Beyoglu, est l’une des plus célèbres artères d’Istanbul, entièrement piétonne sur 1,4 km. Sillonnée par un vieux tramway, bordée de commerces et de restaurants, elle est empruntée par près de 3 millions de personnes par jour durant le week-end. 

A la nuit tombée, les terrasses des restaurants de ce quartier très touristique restaient en partie vides.

Diffusion d’images interdite

Le Haut conseil audiovisuel turc (RTUK) a rapidement interdit aux médias audiovisuels de diffuser des images de la scène, décision justifiée par le directeur de la communication présidentielle et proche conseiller du président Erdogan, Farhettin Altun, pour « empêcher de semer la peur, la panique et l’agitation dans la société et (risquer) de servir les objectifs d’organisations terroristes ». 

Par ailleurs, l’accès aux réseaux sociaux a été restreint en Turquie après l’attentat, selon l’observateur des restrictions en ligne Netblocks.

« Toutes les institutions et organisations de notre État mènent une enquête rapide, méticuleuse et efficace concernant l’incident » a-t-il promis dans une déclaration.

Déjà touchée en 2015-2016

La rue Itstiqlal avait déjà été touchée par le passé lors d’une campagne d’attentats en 2015-2016 qui avait notamment visé Istanbul. Revendiquée par le groupe Etat islamique, elle avait fait près de 500 morts et plus de 2.000 blessés.

En Grèce, avec laquelle Ankara entretient des relations tendues, le ministère des Affaires étrangères a « condamné sans équivoque le terrorisme et exprime ses sincères condoléances au gouvernement et au peuple turcs ».

« Toutes nos pensées au peuple de Turquie en ces temps difficiles », a réagi le président du Conseil européen Charles Michel. 

L’Arabie Saoudite a exprimé « la condamnation par le Royaume dans les termes les plus forts de l’explosion terroriste » survenue au centre d’Istanbul.

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