Victor Orban. GETTY

« Une violation grave »: l’UE somme la Hongrie de retirer une loi ciblant des ONG et médias critiques

La Commission européenne a demandé à la Hongrie de retirer un projet de loi controversé, accusé de menacer les ONG et les médias indépendants. Si ce texte était adopté, il constituerait une « violation grave » des principes de l’Union européenne, selon Bruxelles.

La Commission européenne a demandé à la Hongrie de retirer un projet de loi controversé, accusé de menacer les ONG et les médias indépendants. Si ce texte était adopté, il constituerait une « violation grave » des principes de l’Union européenne, selon Bruxelles.

Le texte, déposé par le parti du Premier ministre nationaliste Viktor Orbán, entend instaurer une « transparence de la vie publique ». Mais pour de nombreuses organisations, il s’agit surtout d’une manœuvre pour faire taire toute voix critique.

Une riposte ferme de Bruxelles

« Nous n’hésiterons pas à prendre les mesures nécessaires si ce projet est adopté », a averti un porte-parole de la Commission, dans un communiqué publié vendredi soir. Il a souligné que le texte, tel qu’il est rédigé, viole les droits fondamentaux et le droit européen. Bruxelles exige donc son retrait immédiat du processus législatif.

Une vingtaine d’eurodéputés ont appelé la Commission à geler tous les fonds destinés à la Hongrie, l’accusant de violations répétées du droit de l’UE. Actuellement, 18 milliards d’euros sont déjà bloqués pour des raisons touchant aux droits LGBT+, à l’État de droit, et à la transparence des marchés publics.

Manifestations et inquiétudes croissantes

Dimanche dernier, des dizaines de milliers de Hongrois ont manifesté contre le projet de loi, présenté comme visant à démanteler des « réseaux de propagande » financés par l’étranger.

Le texte prévoit de placer sur liste noire les organisations qui « violent ou critiquent » les valeurs constitutionnelles hongroises – telles que la « primauté du mariage, de la famille et des sexes biologiques ». Ces entités devront demander une autorisation pour recevoir des fonds étrangers, avec un contrôle bancaire renforcé.

Des sanctions lourdes pour les contrevenants

En cas d’infraction, les amendes pourraient atteindre 25 fois le montant de l’aide reçue, avec risque d’interdiction d’activité en cas de récidive. Des ONG dénoncent une logique de répression systématique à l’approche des législatives.

« Une poutinisation de la Hongrie »

L’opposition hongroise dénonce une « poutinisation » du régime. Plus de 300 ONG et médias, dont Amnesty International et Transparency International, ont signé une lettre commune accusant le gouvernement Orbán de vouloir « éliminer ce qui reste de démocratie en Hongrie », sur le modèle de la Russie de Vladimir Poutine.

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