
Qatargate: le dossier porté devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles
Les inculpés se retrouvent mardi devant l’institution pour un contrôle du bon déroulement de l’instruction judiciaire toujours en cours et de la régularité de la procédure jusqu’à présent.
L’instruction est menée par la juge Aurélie Dejaiffe depuis que le juge Michel Claise s’est déporté en juin dernier. In fine, la chambre du conseil décidera si oui ou non des charges suffisantes existent pour renvoyer tous les inculpés, ou certains d’autres eux, devant le tribunal correctionnel. Cette décision sera ensuite confirmée ou pas par la chambre des mises en accusation.
Le parquet fédéral belge enquête depuis plusieurs mois sur des tentatives du Qatar et du Maroc d’influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen par la corruption. Les deux pays auraient tenté d’influencer les décisions et les résolutions du Parlement européen par l’intermédiaire de l’ancien député européen italien Pier Antonio Panzeri et de son organisation à but non lucratif Fight Impunity.
Plusieurs personnes sont inculpées, parmi lesquelles Pier Antonio Panzeri, qui est en aveu et a obtenu le statut de repenti, mais aussi son bras droit Francesco Giorgi, la compagne de celui et ex-vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili, le lobbyiste Nicolo Figa-Talamanca, l’eurodéputé belge Marc Tarabella, le syndicaliste Luca Visentini et l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino.
Quel sort réservé à Marie Arena ?
Le nom de Marie Arena a été cité à plusieurs reprises dans cette affaire, étant donné les liens de l’eurodéputée belge avec Pier Antonio Panzeri. Ce dernier a toujours dit que Marie Arena n’était pas impliquée. Le 19 juillet dernier, six perquisitions ont été réalisées au domicile de Marie Arena et dans plusieurs endroits en lien avec elle ou sa famille, entre autres le domicile de son fils. Les enquêteurs y ont découvert une somme de 280.000 euros en liquide, selon une information du journal Le Soir le 28 août. Mais aucun lien n’a pu être établi, du moins actuellement, avec le « Qatargate ».
Le 19 juin dernier, le juge Michel Claise, spécialisé dans la criminalité financière et qui menait jusqu’alors l’instruction, avait décidé de se déporter du dossier en raison d’un potentiel conflit d’intérêt. Son fils ainé et celui de Marie Arena ont été associés dans une entreprise. De plus, il s’est avéré que cette entreprise avait fait appel au même comptable que certaines ASBL qui apparaissent dans l’enquête du « Qatargate », notamment Fight Impunity de Pier Antonio Panzeri.