Le Parti démocrate (PD, centre gauche), en pleine déroute depuis son cuisant échec aux législatives italiennes de mars, a cherché dimanche à se relancer avec une manifestation à Rome, quatre mois après la victoire des anti-système et de l’extrême droite.
Des dizaines de milliers de partisans de ce parti de centre-gauche se sont retrouvés Piazza del Popolo, place du peuple, pour témoigner de « l’Italie qui n’a pas peur », selon une grande banderole déployée en arrière-plan de cette manifestation, la première depuis l’arrivée au pouvoir début juin à Rome du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et de la Ligue (extrême droite).
« Nous sommes en présence d’irresponsables et de bons à rien », s’est exclamé l’ancien secrétaire général du PD, et ex-Premier ministre Matteo Renzi, à l’adresse des dirigeants du premier gouvernement populiste dans un pays fondateur de l’Union européenne.
Ils sont « obsédés par l’idée de trouver un ennemi plutôt qu’une solution », a lancé de son côté l’actuel secrtaire du PD, Maurizio Martina.
Mais ce parti de centre gauche, héritier lointain du PCI, le parti communiste italien, peine également à trouver une solution à la longue descente aux enfers qu’il subit depuis 2014.
Le PD, au pouvoir de 2013 à 2018, triomphait alors avec son jeune leader Matteo Renzi, rafflant 41% des votes aux électins européennes, ne laissant que des miettes à ses adversaires.
Mais les défaites se sont ensuite succédées: en mai 2015 il perd la région de Ligurie et la municipalité de Venise, entre autres.
En juin 2016, il prend une gifle: c’est Rome, la capitale, et une autre grande ville, Turin, qui passent au Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème), puis c’est l’échec retentissant, en décembre de la même année, au référendum constitutionnel rejeté par 59% des Italiens.
Matteo Renzi démissionne, mais rien à faire. En juin 2017 le PD perd la ville de Gênes qu’il avait gouverné pendant des décennies, puis en novembre la Sicile, pour arriver au 4 mars 2018 et toucher le fond: 18,7% de voix recueillis, le minimum depuis l’existence du PD.
« Et le risque existe qu’il descende encore plus bas. Nous vivons des temps mouvants, il est difficile de faire des prévisions », a déclaré à l’AFP Roberto D’Alimonte, directeur du département des Sciences politiques de l’université Luiss de Rome et du Centre italien d’études électorales (CISE).