Le chancelier allemand, qui a renforcé ses contrôles aux frontières depuis son arrivée au pouvoir, veut durcir la politique migratoire européenne avec d’autres poids lourds du continent.
Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a rejoint jeudi matin la réunion pré-sommet européen d’un groupe d’États membres favorables à une politique migratoire ferme, ce dont s’est réjoui le Premier ministre belge Bart De Wever.
Le conservateur allemand a renforcé les contrôles aux frontières en arrivant au pouvoir. Le pays refoule désormais nombre de demandeurs d’asile à ses frontières, malgré une décision de justice sanctionnant cette politique controversée.
Ce sont les dirigeants de l’Italie, des Pays-Bas et du Danemark (Giorgia Meloni, Dick Schoof et Mette Frederiksen) qui sont à l’initiative de cette réunion pré-sommet, récurrente désormais, et qui associe la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
« On est ravi que l’Allemagne, pour la première fois, soit à bord », a commenté M. De Wever. « C’est un groupe de pression qui veut mettre des propositions sur la table pour rendre beaucoup plus stricte la politique migratoire de l’UE », résume-t-il. La Belgique avait rejoint ce groupe lors du précédent sommet, en mars.
« La Commission européenne a déjà adopté plusieurs de nos propositions et introduit des modifications législatives », a affirmé le Premier ministre tchèque Peter Fiala. Désormais, 21 des 27 États membres de l’UE participent à cette réunion, selon le chancelier autrichien Christian Stocker.
Comme c’est le cas depuis plusieurs années, la migration constitue un sujet récurrent des sommets européens. Celui de ce jeudi a à nouveau été précédé d’un courrier sur le sujet de Mme von der Leyen.
L’un des aspects sensibles de ce courrier est la proposition avancée en avril par la Commission d’une liste UE de pays d’origine sûrs, comprenant l’Égypte, la Tunisie, le Maroc, le Bangladesh, la Colombie, l’Inde et le Kosovo, en plus des pays candidats à l’UE (sauf circonstances exceptionnelles).
Cette liste permettrait aux États membres de traiter les demandes d’asile susceptibles d’être non fondées de manière plus rapide, en utilisant une procédure de retour accélérée ou « à la frontière ».
Ces derniers mois, les États membres et l’UE se sont engagés dans la mise en œuvre du pacte européen sur l’asile et la migration, qui doit entrer pleinement en application en juin de l’année prochaine.