Une perquisition est en cours mercredi au sein du parti d’extrême-droite français Rassemblement national (RN), a annoncé son président Jordan Bardella.
Une perquisition est menée au siège parisien du parti d’extrême-droite par « une vingtaine de policiers de la brigade financière », a indiqué Jordan Bardella sur le réseau social X, ex-Twitter qui a pris un virage à droite toute lorsqu’il est passé aux mains d’Elon Musk. Le dauphin de Marine Le Pen a dénoncé un « acharnement » et « une atteinte grave au pluralisme et à l’alternance démocratique », ajoutant que « jamais aucun parti d’opposition n’a subi un tel acharnement ».
La perquisition a commencé à 8h50, a détaillé le député européen, précisant qu’elle visait aussi « les bureaux des dirigeants ». « L’intégralité des dossiers qui concernent les dernières campagnes régionales, présidentielles, législatives et européennes sont aujourd’hui entre les mains de la justice », a expliqué M. Bardella.
Une information judiciaire a été ouverte par la justice française en juillet 2024 sur des prêts accordés par des particuliers au mouvement d’extrême-droite, après un signalement de la commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Ces prêts accordés aux partis politiques par des particuliers sont autorisés, selon des conditions précises et avec un plafond, mais le RN est « le parti qui les a le plus utilisés », selon le président de la CNCCFP, Christian Charpy.
Ces dernières années, le parti à la flamme a « concentré une forte majorité » de ce type d’emprunts. Au total, le RN affichait fin 2023 plus de 20 millions d’encours à rembourser « auprès de personnes physiques », le plus ancien remontant à 2007. « Il est essentiel que ces prêts soient remboursés, sinon ce sont des dons déguisés« , ce qui serait « contraire au code électoral », avait souligné M. Charpy la semaine dernière.
Mardi, le parquet européen avait annoncé avoir ouvert une enquête sur la famille politique à laquelle appartenait le RN au Parlement européen avant 2024 pour diverses irrégularités financières. Mais la perquisition n’est pas liée à cette enquête, a-t-il précisé mercredi.